En France, l’association Attac (1) a été fondée en juin 1998. Elle a immédiatement rencontré un écho qui a surpris jusqu’à ses initiateurs. Elle annonce, après deux ans et demi d’existence, 28 000 adhérents individuels (en sus de ses organisations fondatrices) et 180 comités locaux. Quelque 200 initiatives locales sont prises chaque mois. A l’échelon national, Attac est devenue un nouvel acteur de la vie sociale, citoyenne et politique française ; elle a aussi rapidement gagné une stature internationale significative.
Une fois officiellement lancée, l’association s’est déployée simultanément dans toute une série de directions, à un rythme très soutenu et sous des formes souvent fort spontanées. Ce fut une belle flambée ; mais, soulignons-le, pas un feu de paille : Attac semble effectivement s’inscrire aujourd’hui dans la durée. Pour en être certain, peut-être faut-il attendre encore sa première crise (qui devra bien arriver un jour) et la façon dont elle la surmontera. Mais commençons aujourd’hui par prendre la mesure du « phénomène Attac », tel du moins qu’il se manifeste en France - et de France.
La flambée
Attac a été créée, avec la participation d’un nombre limité de personnalités, par un éventail d’organisations de nature diverses : fédérations syndicales de salariés, mouvements de chômeurs et Confédération paysanne, comités de rédaction et associations citoyennes et de solidarité internationale, collectifs militants (pour les droits des femmes, le développement...) et ONG. Elle a investi un terrain d’action encore peu défriché et plutôt ardu : la taxation et le contrôle des mouvements spéculatifs de capitaux, la résistance à la dictature des marchés. Les processus unitaires exigent aussi généralement du temps pour aboutir. Or, il n’a fallu à Attac que 6 mois pour se constituer.
En décembre 1997, Le Monde diplomatique, un mensuel influent dans les milieux progressistes, a publié un éditorial d’Ignacio Ramonet proposant de s’organiser pour mieux résister aux marchés financiers internationaux. La réponse des lecteurs a été immédiate et enthousiaste, ce qui a conduit la rédaction du Diplo à convoquer une réunion unitaire pour mettre le projet en chantier. L’accord s’est rapidement fait pour former une association légalement déclarée, plutôt qu’une coalition de fait comme c’est souvent le cas.
Bien que créée initialement par des organisations, Attac est ouverte aux membres individuels. Un véritable flux d’adhésions s’est immédiatement amorcé et s’est poursuivi au rythme d’un millier par mois. Ce qui a conduit à la constitution d’un nombre croissant de comités locaux. Bien entendu tous les adhérents ne sont pas des militants (et tous ne sont pas à jour de cotisation), mais ce processus n’en est pas moins saisissant par son ampleur et sa spontanéité.
Le dynamisme originel d’Attac ne s’est pas seulement manifesté par son impact en France. En toute logique, l’association aurait dû fêter son premier anniversaire par une initiative nationale majeure, afin de consolider son implantation. Le premier grand rassemblement d’Attac, en juin 1999, a pourtant été une conférence internationale : les rencontres de Saint-Denis, dans la banlieue parisienne. Préparer une telle initiative en dehors de tout rendez-vous institutionnel (du type réunion de l’ONU) et en si peu de temps était une gageure. Mais nous voulions battre le fer quand il était chaud et profiter du choc provoqué par les crises financières de 1997-1998 pour tisser des liens tous azimuts. Les résultats ont été probants.
Pour résumer, dans un premier temps, un ensemble de collectifs et d’organisations a fondé Attac. Dans un deuxième, les adhérents individuels ont rejoint en grand nombre l’association, les comités locaux se sont formés, les liens internationaux se sont noués. Et le conseil scientifique d’Attac a créé des commissions pour travailler au fond sur les thèmes de campagnes (taxe Tobin, défense des retraites et rejet des fonds de pension...).
Dans un troisième temps, les mobilisations unitaires ont pris de l’ampleur, jusqu’à atteindre un pic au moment de Seattle. Simultanément, l’impact institutionnel d’Attac s’est fait sentir. Des parlementaires se sont identifiés à l’association ou ont engagé une action en faveur de la taxe Tobin. Des municipalités se sont réclamées d’Attac pour affirmer la résistance à l’ordre néolibéral mondial et promouvoir la démocratie locale. C’est l’Appel de Morsang, lancé après la tenue d’un symposium dans la commune de Morsang-sur-Orge les 28 et 29 janvier 2000.
L’arrière plan
Tout n’a certes pas commencé avec Attac. En fait, bien des idées maîtresses qui ont conduit à la fondation de cette association avaient germé, depuis 1995 déjà, dans les milieux militants engagés dans la résistance à l’ordre néolibéral. Diverses campagnes et initiatives ont préparé le terrain. Alors, pourquoi est-ce autour d’Attac que ces idées ont pris forme, que cette dynamique nouvelle s’est affirmée - et avec une force particulière ? Il y a certainement bien des éléments de réponses à cette question. Contentons-nous d’en relever certains.
La conjoncture a de toute évidence joué à plein. Le moment était favorable. Attac s’est constituée dans la foulée de la crise est-asiatique, alors que l’onde de choc frappait la Russie, puis le Brésil, et menaçait les Etats-Unis (avec la quasi faillite d’un important fonds spéculatif). L’idéologie néolibérale s’affichait encore avec toute son arrogance, mais dans le monde réellement existant, le modèle néolibéral connaissait déjà sa première crise majeure. La volonté de taxer et de contrôler les mouvements spéculatifs de capitaux - l’oriflamme initiale d’Attac - apparaissait bien comme une exigence de l’heure, et un défi démocratique lancé à l’ordre dominant.
D’un point de vue plus général, la création d’Attac a répondu à une aspiration largement partagée : ne plus accepter passivement la « dictature des marchés » ; remettre le social au centre des préoccupations et des choix politiques ; se réapproprier le politique par une démarche citoyenne et sous des formes nouvelles. En effet, le programme d’Attac ne s’est jamais limité à la taxation du capital spéculatif et l’association a su faire sienne le cri de ralliement des résistances à la mondialisation néolibérale : « Le monde n’est pas une marchandise ».
Si Attac a pu être créée si rapidement - et répondre ainsi à l’événement - c’est qu’elle a pu bénéficier d’une tradition unitaire ancrée dans une partie du mouvement social, des campagnes engagées durant les années 1990 contre l’ordre néolibéral international et de l’impact durable de la grève des services publique de novembre-décembre 1995.
Attac rassemble en son sein des organisations qui, parfois et par ailleurs, se retrouvent en situation de concurrence, voire de conflit. Le cas du mouvement syndical de salariés est en l’occurrence éclairant. On trouve notamment, parmi les membres fondateurs de l’association, des fédérations CGT (qui bénéficient de l’appui de la confédération), l’Union syndicale-groupe des Dix, la FSU (principal syndicat de l’Education nationale), des éléments de la gauche CFDT... Ces composantes diverses du syndicalisme français coopèrent quotidiennement au sein d’Attac ; et sur des questions qui sont loin d’être mineures : réponse aux politiques libérales, question des retraites, attitude vis-à-vis de l’OMC, unité avec le mouvement associatif, etc. Il en va de même pour les principaux mouvements de chômeurs.
Une tradition unitaire s’est forgée en France depuis une quinzaine d’années, qui a permis a de nombreuses organisations d’apprendre à agir ensemble malgré leurs divergences. Elle a aussi contribué à une importante inflexion des campagnes menées contre l’ordre financier international. Cette inflexion s’est amorcée en 1995, quand la campagne française « 50 ans, ça suffit » (contre les institutions de Bretton-Woods) a passé le flambeau aux « Autres Voix de la planète » en vue du contre-G7 de 1996 : le mouvement social a alors commencé à jouer un rôle plus central au sein de ces campagnes. Pour la première fois en 1996, des manifestations contre un sommet du G7 ont été caractérisées par la présence de cortèges syndicaux (lors de la manifestation des « Autres Voix » et lors de la mobilisation propre de la CGT). La perception des solidarités Nord-Sud s’est modifiée, une communauté de sort, relative mais nouvelle, s’affirmant face à l’universalité des politiques néolibérales. Rappelons que la même année, les zapatistes ont organisé leur propre initiative mondiale contre le néolibéralisme.
Les effets de la grève des services publics en novembre-décembre 1995 n’ont pas été univoques. Elle n’a en effet pas obtenu les victoires que son ampleur rare, sa détermination et le soutien de la population pouvaient laisser espérer. Mais elle a contribué à une prise de conscience collective, à l’affirmation d’une volonté de résistance face à l’ordre dominant, à une profonde déligitimisation du discours néolibéral. En 1998, la campagne unitaire contre l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) et la constitution d’Attac ont montré, chacune à sa manière, que l’esprit de décembre 1995 n’était pas mort.
Le développement d’Attac répond enfin, en France, à la crise du politique. Et ce en deux sens, au moins. Face à un ordre néolibéral qui sanctifie la suprématie des marchés, l’association, par son succès même, réaffirme la primauté de la démocratie citoyenne, du choix politique sur la dictature des intérêts économiques. Elle offre aussi un cadre nouveau d’organisation, d’éducation et d’action, à l’heure où de très nombreux militants (potentiels) ne se reconnaissent plus dans les formes traditionnelles d’activités politiques.
Attac n’est pas devenue le seul vecteur de la résistance à la mondialisation néolibérale en France. Le rôle spécifique de la Confédération paysanne (qui est, rappelons-le, aussi l’une des organisations fondatrices de l’association) reste, par exemple, très important. Le fait qu’une population largement urbanisée puisse se reconnaître dans le combat d’un syndicat paysan en dit d’ailleurs long sur la crise du modèle dominant de société et sur la façon dont est aujourd’hui perçu le lien entre santé publique et production alimentaire, exigences écologiques et sociales.
Mais Attac n’en occupe pas moins un espace politique considérable, qui déborde son champ propre d’intervention.
La dynamique
Deux ans et demi après sa fondation, Attac reste dans une large mesure une organisation en devenir, ce qui force à inventer du neuf dans le cours de l’expérience.
Comment définir Attac ? Nous l’appelons souvent un mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action. Ou un mouvement d’éducation politique. Attac est aussi le point de rencontre entre l’exigence sociale (incarnée, disons, par ses organisations fondatrices : syndicats, etc.) et l’exigence citoyenne (incarnée par le flot des adhésions individuelles). C’est, en ce sens, un mouvement socio-citoyen.
Cette dynamique propre d’Attac se reflète dans son programme et ses campagnes. Ainsi, dès l’origine, la bataille pour la taxe Tobin s’est inscrite dans une perspective démocratique (réaffirmation de la primauté du politique face à la dictature des marchés), pédagogique et militante (mise à jour et critique des mécanismes financiers du libéralisme), sociale (taxation du capital et non du travail), solidaire (utilisation du revenu de cette taxe pour réduire les inégalités, en particulier Nord-Sud), antispéculative (limitation des mouvements spéculatifs de capitaux).
Dès l’origine aussi, la taxe Tobin a été pensée en rapport avec d’autres combats, qui se sont progressivement élargis : contre les paradis fiscaux et les accords inégalitaires de libre-échange, les plans d’ajustement structurel du FMI ou la loi de l’OMC, pour l’annulation de la dette du tiers monde, contre la création de fonds de pension et pour la défense des services publics, contre l’introduction des organismes génétiquement modifiés dans l’agriculture et la brevetabilité du vivant...
La volonté de s’opposer à la dictature des marchés fonde l’unité du combat d’Attac, dans sa variété. Elle permet aussi à l’association d’œuvrer activement à la convergence de toutes les résistances à l’ordre néolibéral. Attac, en France, a ouvert un nouveau champ d’action, ce qui a conduit, par la vertu de l’exemple, à la création de comités Attac dans un certain nombre d’autres pays d’Europe, d’Amérique latine, du monde arabe ou d’Afrique noire. Mais l’association n’a jamais eu pour ambition d’occuper seule le terrain de l’antimondialisation. Elle vise au contraire à faire converger l’action des réseaux et campagnes intervenant sur la dette, les institutions financières, l’OMC, les accords de libre-échange... Pour construire ensemble une maison commune où puisse s’exprimer le nouvel internationalisme des mouvements citoyens et sociaux. Bien des liens ont ainsi été tissés en Asie, ou pourtant aucun comité Attac ne s’est jusqu’à maintenant créé.
Dans cette perspective d’ensemble, les rencontres internationales de Saint-Denis, en juin 1999, ont à leur tour représenté un point d’inflexion. Une initiative très ample a pu être organisée sur la base de financements et d’un accueil essentiellement militants. Son centre de gravité était situé du côté des syndicats et associations plus que des ONG. Les ambitions lobbyistes n’avaient pas lieu d’être, en l’absence de tout rendez-vous institutionnel. Conférence de travail ou les ateliers occupaient une place plus importante que les plénières, tournée vers la détermination de campagnes communes, elle a permis de poser des jalons et d’amorcer des convergences, initiant un processus qui s’est approfondi en 2000, lors des rencontres de Bangkok et Genève, sous l’impulsion de Seattle.
L’avenir
Tant au sein d’Attac que dans le cadre des convergences internationales, un cadre unitaire très large s’est constitué au sein duquel la radicalité des mouvements sociaux et citoyen s’exprime aujourd’hui de façon dynamique. Ce dynamisme n’est évident pas garanti pour l’éternité ; il doit être alimenté. Et les équilibres vitaux d’Attac doivent être préservés.
Attac, en France tout particulièrement, est à la mode. On l’a vu, l’influence de l’association se fait sentir dans la sphère institutionnelle (parlementaires, municipalités...). Ce qui est une étape nécessaire, si nous voulons que des objectifs pour lesquels nous combattons soient demain inscrits dans la loi - comme la taxation des mouvements spéculatifs de capitaux, l’interdiction des paradis fiscaux ou l’annulation de la dette du tiers monde. Mais il est entendu que le fonctionnement et l’orientation de l’association doivent continuer à être déterminés par les organisations fondatrices et les membres organisés en comités locaux. Il faut s’assurer que le centre de gravité d’Attac reste militant. Ce qui ne suffit cependant pas à régler tous les problèmes qui touchent aux liens entre un mouvement militant et des élus. Des conflits peuvent par exemple éclater entre un comité local et un maire qui se réclame d’Attac.
Dans une large mesure, l’avenir d’Attac, en France, va être conditionné par la qualité du lien entre ses membres « collectifs » (les syndicats, associations, comités de rédaction, etc.) et ses membres individuels. Le fonctionnement de l’association a commencé à être adapté à son développement : le conseil d’administration, tout d’abord constitué uniquement de « membres fondateurs », a été ouvert à des délégués de comités. Les comités locaux sont reconnus responsables de leurs propres activités. Les organisations fondatrices assurent une grande stabilité au mouvement. Mais, dans la vie de l’association, il existe encore trop souvent une césure entre les membres individuels et les organisations qui opèrent au niveau national, mais ne s’investissant pas toujours localement. Et puis comment trouver une commune mesure de représentation démocratique entre une fédération syndicale nationale et un comité local ? La question n’est pas simple et il existe en la matière peu de précédents dont on puisse s’inspirer. Il reste donc probablement beaucoup à inventer en ce domaine.
La soif d’apprendre est très manifeste chez nombre d’adhérents. Les participants à bien des conférences locales et à la première université d’été d’Attac (qui a réuni 700 personnes en août 2000) s’affirment particulièrement studieux. Ils attendent souvent des intervenants la transmission d’un savoir. En cela, Attac est effectivement un mouvement d’éducation militant, et c’est important. Mais, bien souvent aussi, l’apprentissage du débat reste à faire dans ces réunions. Est-ce dû au fait que, pour la majorité des adhérents ou sympathisants d’Attac, l’association représenterait leur première expérience politique ? Quoi qu’il en soit, cet apprentissage, malgré ses difficultés, peut s’avérer lui aussi important pour l’avenir.
Le rapport aux partis politiques fait parfois problème. Ces derniers n’ont pas été intégrés au processus de constitution d’Attac. Leurs membres sont bienvenus, mais ils ne sont pas représentés en tant que tel dans l’association au niveau national. Des partis le sont pourtant dans un certain nombre de comités locaux. Ce qui ouvre un débat sur la cohérence du fonctionnement de l’association. (2)
Attac en France n’est pas un cartel de courants politiques. Bon nombre de ses adhérents ne se reconnaissent d’ailleurs dans aucun courant particulier. Des militants de partis en sont certes membres, mais soit par le biais des organisations constitutives, soit à titre individuel. Cette médiation, souhaitable, n’est pas une affaire formelle. Cependant, bien évidemment, Attac incorpore de fait un large éventail politique. Disons, pour simplifier, que l’on trouve des positionnements radicalement antinéolibéralisme jusqu’à des positionnements radicalement anticapitalistes. Des éléments de la gauche radicale côtoient ainsi des éléments de la gauche gouvernementale. Mais sans que cela donne naissance à des courants constitués dans l’association ni que cela remette en cause son unité. Peut-être parce que même les adhérents qui soutiennent le gouvernement PS-PC-Verts sont heureux de trouver un cadre où ils peuvent exprimer librement leur opposition à des politiques libérales que leurs gouvernants avalisent.
L’évolution des rapports entre générations militantes constitue probablement une autre des clefs de l’avenir d’Attac. Or, rien n’apparaît évident en la matière. Attac ne déplaît pas aux jeunes, mais sa structure nationale est encore animée par des cadres relativement âgés, dont quelques rescapés de la génération de Mai 1968 et des années 1970. La jeunesse en France n’a pas encore affirmé ses propres modalités de radicalisation, comme cela s’est fait en Grande-Bretagne. Mais cela viendra un jour. Attac sera-t-elle alors à même de s’ouvrir à cette expérience ?
Toutes les générations militantes se sont fondues lors des grandes mobilisations impulsées par Attac (les dizaines de milliers de manifestants à la veille de la réunion de l’OMC, à Seattle), ou auxquelles Attac a activement participé (les dizaines de milliers de manifestants réunis à Millau en juin 2000, en solidarité avec les membres de la Confédération paysanne condamnés en justice). La résistance à la mondialisation capitaliste s’avère aujourd’hui un terrain propice à l’unité, politique ou générationnelle. Mais les modes de militantisme devraient néanmoins évoluer dans les années qui viennent.
Enfin, les forces dominantes seront-elles à même de s’autoréformer substantiellement ? Dans l’affirmative, elles mettraient peut-être à rude épreuve l’unité réalisée au sein d’Attac. Mais ce qui frappe aujourd’hui, c’est plutôt leur incapacité à mettre en œuvre toute réforme du système. Bon nombre d’experts jettent des cris d’alarme. L’idéologie néolibérale est en crise. Les institutions financières internationales modifient leur discours, cherchant à coopter les organisations non-gouvernementales. Le fonctionnement de bien des institutions se bloque. Mais en pratique, le cours (ultra) libéral du capitalisme contemporain n’est ni enrayé ni inversé. Ce qui devrait contribuer à maintenir le dynamisme des mouvements de résistance à la mondialisation.
Notes
1. Attac : Association pour la taxation des transactions financières pour l’aide au citoyen.
2. Une autre question, de nature différente, concerne la façon dont les partis politiques peuvent être perçus aujourd’hui, en France, et le rôle qui peut être le leur à l’avenir dans l’élaboration des alternatives ou la centralisation des combats (en ce qui concerne, du moins, les partis radicaux de transformation sociale).