Déclaration d’Olivier Besancenot
Depuis les 13 et 14 novembre, les cheminots, les agents de la RATP ainsi que les gaziers et électriciens manifestent de façon massive, par la grève, leur refus de la destruction de leur régime de retraite et de l’allongement de la durée de cotisation prévu pour tous les salariés en 2008. Parallèlement, les étudiants refusent la loi Pécresse, les avocats se mobilisent contre la réforme à la hache de la carte judiciaire par Rachida Dati et le 20 novembre, les fonctionnaires seront en grève. X.Bertrand, ministre du Travail, en est réduit à exiger des organisations syndicales qu’elles appellent à la reprise du travail pour que les pseudo négociations s’ouvrent. En effet, il n’est en aucune façon prévu de revenir sur les 40 annuités, l’indexation des retraites sur les prix et la décote. C’est inacceptable. Devant cette résistance qui tient en échec Sarkozy, l’UMP prépare des contre-manifestations pour faire plier les salariés en grève. Les partis de gauche doivent prendre rapidement leurs responsabilités et des initiatives de solidarité avec les grévistes. C’est pourquoi, je propose à tous les premiers responsables des partis de gauche une réunion unitaire, dans les plus brefs délais, afin de décider ensemble toutes les initiatives de soutien aux grévistes et à leurs revendications.
Le 16 novembre 2007.
Olivier Besancenot à Rouen
Lundi 12 novembre, Olivier Besancenot s’est joint à l’une des distributions de tract organisées régulièrement par la LCR, au restaurant du comité d’entreprise de la SNCF, à Sotteville-lès-Rouen. Cette rencontre informelle et fraternelle entre le porte-parole d la LCR et les cheminots a été préparée conjointement par les camarades cheminots d la LCR et de la fraction de Lutte ouvrière
Près de 150 cheminots ont discuté avec Olivier Besancenot et les militants de la LCR. Une cinquantaine est restée en continu, pour échanger sur les raisons de la grève reconductible et sur la nécessaire convergence des luttes. L’esprit était combatif, déterminé. Les cheminots mettront toutes leurs forces dans cette bataille sociale, mais tous ont à l’esprit que les attaques subies par les cheminots ne doivent pas les isoler dans un bras de fer cheminots/Sarkozy. Une des premières étapes, sur l’agglomération de Rouen, va être la rencontre, déjà prévue, entre les étudiants, les salariés de l’université et les cheminots.
Les cheminots présents rappellent leur attachement au fait que les assemblées générales soient ouvertes à tous ceux qui luttent – étudiants, salariés du privé et du public –, mais aussi aux soutiens politiques. La nécessité d’expliquer au plus grand nombre les raisons de la colère des cheminots, afin de faire face au rouleau compresseur médiatique, a également été discutée.
La question du relais politique des luttes sociales a, bien sûr, été évoquée. Olivier Besancenot a donc réaffirmé la volonté de la LCR de s’engager dans la construction collective d’un parti anticapitaliste, avec tous ceux qui se retrouvent dans ce projet commun.
Correspondant
* Rouge N° 2227, 15/11/2007.
Communiqué de la LCR
Soutenir ensemble les grévistes
A la veille de la grève reconductible des cheminots, des employés de la RATP, des salariés d’EDF-GDF, en plein lutte des étudiants contre la loi sur l’autonomie des universités, cinq partis de gauche se sont réunis pour décider de se revoir tous les mois. C’est là, semble-t-il, le seul acquis de cette réunion. Alors que l’épreuve de force est engagée face à N.Sarkozy sur les régimes de retraite, l’urgence est à la solidarité active de tous les partis de gauche avec les grévistes et leurs revendications. Olivier Besancenot et la LCR font la proposition à l’ensemble des partis de gauche, à François Hollande, Marie-George Buffet, Arlette Laguiller, Cécile Duflot d’organiser rapidement la solidarité et une initiative commune de tous les partis, sans exclusive, de soutien aux grévistes, à leurs revendications, de soutien aux mobilisations sociales engagées contre la politique de régression sociale du gouvernement en place.
LCR
Le 13 novembre 2007.
La LCR et LO appellent à « une riposte » de l’ensemble du monde du travail
PARIS, 15 nov 2007 (AFP) - Lutte ouvrière et la LCR ont, dans un communiqué commun, apporté leur soutien aux cheminots grévistes qui refusent « une pension de retraite réduite » et appelé à une « riposte massive de l’ensemble du monde du travail » pour faire reculer le gouvernement. Le communiqué a été adopté lors d’une rencontre mercredi soir entre une délégation de la Ligue communiste révolutionnaire, emmenée par Olivier Besancenot, et la direction de LO. Les deux partis d’extrême gauche ont exprimé leur « solidarité avec les grévistes » dans les transports qui « ont raison de refuser de travailler plus longtemps pour une pension de retraite réduite ». « La question qui se pose est celle de la suite à donner au mouvement », selon les deux partis qui « considèrent que c’est une riposte massive et déterminée de l’ensemble du monde du travail qui pourrait faire reculer le patronat et le gouvernement ». « C’est la préparation de cette riposte qui doit être la préoccupation de tous ceux qui n’acceptent pas la politique de régression sociale en cours », concluent-ils. Lors de cette rencontre, les questions des municipales et de la construction d’un nouveau parti anticapitaliste, avancée par Olivier Besancenot, ont été également abordées mais n’ont donné lieu à aucun accord, a-t-on appris auprès des deux formations.
Toutes et tous ensemble, c’est le moment !
Tract LCR du 9/11/07
A ceux dont le budget est grevé par l’augmentation de l’essence, Christine Lagarde, ministre de l’économie, répond « qu’ils fassent du vélo », comme Marie Antoinette répondait au peuple à la veille de la révolution française « s’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ». C’est la même arrogance ! Tout comme Christine Boutin qui traite de « meute » les familles qui exigent le droit au logement. Sarkozy, quant à lui, fait passer son indemnité nette mensuelle de 7.084 euros à 19.331 euros, soit une augmentation de 172 % ! Les grands groupes, comme Total, engrangent les surprofits, dus à l’augmentation du pétrole. Les profits continuent à augmenter aux dépens des salaires.
Ce gouvernement nous attaque toutes et tous
Ce sont les dépenses pour le logement, la santé et l’alimentation qui augmentent le plus. Ces hausses frappent, d’abord, les petits revenus des salariés, des retraités, des chômeurs et accroissent encore les inégalités. Les pauvres sont plus pauvres, les riches, plus riches. Et ce sont ces derniers qui ont profité des cadeaux fiscaux de l’été ! La suppression des régimes spéciaux de retraite prépare l’allongement de la durée de cotisations et la baisse des retraites pour tous. La suppression d’un fonctionnaire sur deux concerne tous les usagers des services publics. Les franchises médicales taxent les malades. L’autonomie des universités prépare encore plus de privatisations et d’inégalités dans l’accès à l’enseignement supérieur. Les lois et les rafles contre les étrangers attisent le racisme et les divisions.
Ripostons toutes et tous ensemble !
Le 18 octobre, les salariés des régimes spéciaux, très fortement mobilisés, ont été rejoints par de nombreuses autres catégories, du public comme du privé, et, depuis, de nombreuses luttes pour les salaires et les conditions de travail ont changé le climat social. Nous avons commencé à relever la tête ! Le calcul de Sarkozy est simple : s’en prendre d’abord aux salariés des régimes spéciaux, chercher à les isoler en les présentant comme favorisés, afin de les défaire pour pouvoir continuer les attaques contre tous. C’est ce plan-là que nous pouvons faire échouer ! Les projets du gouvernement et du Medef ne sont pas négociables, il faut exiger leurs retraits et imposer nos propres priorités. Pour les salaires, les retraites et les minima sociaux, le minimum, c’est 1500 € net et une augmentation de 300 € net tout de suite. Pour les retraites, la justice et l’égalité, ce n’est pas la suppression des régimes spéciaux, c’est une retraite pleine et entière à 75% du meilleur salaire avec 37,5 annuités et, dans tous les cas, à 60 ans, et 55 ans maximum pour tous les métiers pénibles. Le droit à la santé exige le remboursement intégral des médicaments et des soins. Pour défendre et étendre les services publics, il faut créer un million d’emplois et revenir sur l’ensemble des privatisations, abroger la loi d’autonomie des universités. Les syndicats appellent à la grève reconductible, à partir du 14, à la SNCF, Edf-Gdf, à la RATP. Les fédérations de fonctionnaires organisent une journée de grève le 20. De nombreuses entreprises, grandes ou petites, sont en lutte pour les salaires. La mobilisation s’étend dans les universités. Des unions départementales appellent à la mobilisation, public - privé.
Le 20 novembre, une vraie grève interprofessionnelle
Nous avons quelques jours pour la construire. Les secteurs en grève reconductible (cheminots, étudiants...) peuvent aider à propager la mobilisation, c’est aussi ce qui leur permettra de tenir. Pour cela, une condition : que les grévistes décident eux-mêmes de leur mouvement, de leurs actions dans des assemblées générales souveraines. L’urgence, c’est de convaincre partout, dans chaque entreprise, que c’est le moment de se battre, ensemble, contre la politique de Sarkozy et du Medef !
Le 9/11/07