Mardi 20 novembre, plus de vingt universités étaient bloquées. On comptait 1200 étudiants en assemblée général (AG) à Amiens, 2000 Nanterre, 2000 à Dijon, 5 000 Rennes 2, 3000 à Bordeaux 3, 1000 à Orléans... Fait remarquable les AG sont parfois plus massive que pendant le mouvement contr le CPE. La mobilisation, qui n’e est peut-être qu’à ses débuts, s’es construite en rejet de la loi su l’autonomie des universités, dit loi sur les libertés e responsabilités des université (LRU)
Grave régression, la loi LRU permet le financement privé des facs, prépare le terrain à une future augmentation des frais d’inscription, et met en place une présélection à l’entrée de l’université. Elle nourrit la concurrence entre les facs : une minorité de campus donnera accès à des formations d’élite liées à la recherche de pointe, tandis que la majorité n’offrira que des diplômes ultraprofessionnalisés, liés aux besoins des entreprises locales. De plus en plus d’étudiants se rendent compte qu’il n’y a qu’une seule solution pour se battre contre cette loi : la grève avec blocage (c’est-à-dire piquets de grève). L’un des ressorts de la mobilisation, c’est le rejet de Sarkozy et de sa politique. Il existe une conscience forte, chez les étudiants mobilisés, qu’il faut être solidaires des travailleurs et de leurs luttes, pour infliger une défaite à Sarkozy.
Le gouvernement a donné des consignes claires aux directions des universités : briser le mouvement. Le premier moyen, ce sont les fermetures administratives, pour tenter de dissuader les étudiants de se rendre sur leurs lieux d’études. La deuxième méthode consiste à réprimer de plus en plus systématiquement. À Nanterre, la gendarmerie et les CRS ont brisé les piquets de grève des étudiants mobilisés. Subitement, en temps de grève, les référendums redeviennent à la mode, alors que, d’habitude, les directions d’université ne s’empressent pas de consulter les étudiants sur les questions importantes. Les référendums sont une arme pour briser la grève, en détachant la question du blocage de celle de l’abrogation de la loi, et faire voter des gens sans qu’ils aient pu assister aux débats. Malgré la répression, les référendums mascarades, les fermetures administratives, la classe dirigeante ne parvient pas à ses fins.
La première chose à faire est de tenir, sachant que la grève des cheminots risque de rendre plus difficile l’accès aux universités pour les étudiants, principalement en région parisienne. Il faut tenir, occuper les universités, y être présents tous les jours, afin de manifester avec les cheminots et les salariés de l’énergie, le 14 novembre ; tenir pour faire la jonction avec les salariés de la fonction publique, le 20 novembre.
Les étudiants doivent également organiser leurs propres manifestations, pour montrer la force de leur mouvement, malgré la campagne de calomnies de la presse bourgeoise. Là où les facs ne sont pas encore en grève, le travail de fond sur la loi doit être particulièrement développé. Là où la grève est solide, la tâche centrale est d’étendre le mouvement aux lycéens qui, eux aussi, seront touchés par cette loi, et qui ont leurs propres raisons de se mettre en grève. Évidemment, il faut aller voir les salariés, manifester ensemble, participer aux AG de cheminots...
Le gouvernement cherche l’affrontement avec le mouvement étudiant et il risque de récolter une mobilisation qui va s’étendre et se radicaliser ! Si le mouvement étudiant continue à grossir, que la grève reconductible des cheminots est à la hauteur du potentiel, une nouvelle possibilité s’ouvre : celle d’une confrontation de masse avec le pouvoir, avec une possible entrée dans la bataille des fonctionnaires, dès le 20 novembre. Tout cela pourrait bien aboutir au mouvement d’ensemble que chaque secteur sait nécessaire contre ce gouvernement.