Union syndical Solidaires
Paris le 7 novembre 2005
Les affrontements qui se déroulent dans différents quartiers populaires depuis plus d’une
semaine, faisant vivre aux populations et aux salariés de ces quartiers des moments extrêmement
difficiles, sont révélateurs de la crise sociale qui s’y est développée : pauvreté, chômage,
précarisation sociale généralisée, mais aussi discriminations et relégation sociale. Le démantèlement
des services publics, l’asphyxie financière et le mépris des associations de terrain,
l’abandon des politiques de prévention : tout cela est au cœur du désarroi qui s’exprime aujourd’hui.
Quel avenir pour ces populations et leurs enfants ? Ces violences sont aussi les signes
de l’échec des politiques répressives conçues comme seule réponse aux questions sociales.
Les morts de Clichy-sous-Bois, comme d’Aulnay sont les victimes de ces processus. Les
affrontements de jeunes avec la police sont l’expression d’une rage et d’un désespoir face à
une société qui ne leur fait aucune place.
Le Ministre de l’Intérieur, en stigmatisant des populations entières, avec une démagogie
électoraliste et populiste indigne, a déclenché les violences qu’il prétend combattre. Les véritables
« rafles » organisées depuis des mois dans plusieurs villes contre les populations immigrées
à l’initiative du même Ministre de l’Intérieur confirment sa volonté de mener une politique
basée sur la chasse « au faciès ». Les familles des deux jeunes morts électrocutés l’ont
parfaitement exprimé : « Monsieur Sarkozy est incompétent, il doit partir ».
Dans cette situation de tensions extrêmement fortes, qui aggravent encore les conditions
de vie dans les quartiers populaires, l’Union syndicale Solidaires estime que la réponse à cette
situation notamment passe par :
– l’établissement de la vérité sur le drame de Clichy sous Bois et la mort des deux jeunes
dans le transformateur ;
– la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour permettre l’accès aux droits fondamentaux :
emplois, logement, éducation, santé, transports, culture ;
– le rétablissement et l’augmentation des crédits destinés aux associations de terrain et aux
politiques de prévention ;
– l’arrêt des politiques de criminalisation des populations défavorisées, des populations
immigrées, et des jeunes des quartiers populaires .
La réponse à cette crise sociale ne passe ni par la répression ni par la provocation, ni par
l’utilisation démagogique et électoraliste de ces difficultés sociales.
C’est bien d’une autre politique sociale et économique, en rupture avec les orientations
libérales actuelles, prenant en compte les besoins et les aspirations de la population dont nous
avons besoin.
L’accès de toutes et tous à l’emploi, au logement, à l’éducation, à la santé : voilà les
conditions d’une véritable justice sociale capable de répondre au profond malaise social qui
s’exprime actuellement.
L’union syndicale Solidaires participera à toutes les initiatives unitaires en ce sens.
Union syndicale Solidaires
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