« Les pauvres seront les principales victimes du changement climatique » ont souvent prévenu les chercheurs du Groupe international d’experts sur le climat (Giec). Rien n’est plus vrai, au vu du désastre social et écologique qui touche le Bangladesh. Le cyclone Sidr, qui s’est abattu sur ce pays, a déjà fait plus de 3000 morts et des millions d’habitants ont fui la région, après que leurs villages eurent été rayés de la carte.
Rien ne permet d’affirmer qu’un tel cyclone soit une conséquence des changements climatiques, tout comme Katrina, qui avait dévasté la Nouvelle-Orléans. Cependant, maints éléments montrent que le réchauffement climatique provoque une augmentation de la fréquence et de la force des ouragans. Mais, surtout, le passage de Sidr au Bangladesh, l’un des pays les plus menacés par les changements climatiques, révèle d’énormes problèmes auxquels les populations vont être de plus en plus confrontées dans les années à venir, sur au moins deux niveaux : l’absence de préparation à de telles catastrophes, dans des pays souvent très pauvres, les grandes puissances devant financer quelques aides après la catastrophe, après que la mort et la misère se sont abattues.
Second problème, Sidr a détruit l’une des plus grandes mangroves du monde, les Suderbans, où vivent de nombreuses espèces rares. Or, en plus d’être de fabuleux écosystèmes, les mangroves protègent les terres des violences des tempêtes en absorbant une partie de ces dernières. On retrouve ici l’effet rebond, une catastrophe qui en provoque une autre, à venir. Et cet effet rebond est inhérent aux changements climatiques. Cette catastrophe n’est vraisemblablement pas la dernière.