Les soldats rebelles philippins et plusieurs civils, qui avaient occupé, jeudi 29 novembre, l’Hôtel Peninsula à Manille, et demandé le départ de la présidente Gloria Arroyo ont été arrêtés, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils avaient auparavant annoncé leur reddition, en direct à la télévision. Le sénateur Antonio Trillanes, ancien officier de la marine, a indiqué que les rebelles se rendaient pour éviter de mettre en danger la vie des civils présents dans l’hôtel après l’assaut donné par l’armée. « Nous ne pourrons pas supporter de vivre si certains d’entre vous sont blessés ou tués dans les échanges de tirs », a déclaré M. Trillanes.« Je ferai face », a-t-il ajouté, interrogé sur les conséquences de cette rébellion.
Des militaires et policiers appuyés par des véhicules blindés avaient donné l’assaut à l’hôtel, où s’étaient retranchés les rebelles qui retenaient quelque 200 personnes, surtout des journalistes mais aussi des clients. A l’issue de l’assaut, deux personnes auraient été blessées.
Les soldats mutinés avaient réussi à s’échapper d’un tribunal où une partie d’entre eux devaient être jugés pour une tentative présumée de coup d’Etat en 2003 menée à Manille. « Nous appelons l’armée à ne plus soutenir Mme Arroyo afin de mettre un terme à son occupation de la présidence contraire à la Constitution et illégale », avait déclaré le général de brigade Denilo Lim, apparemment le plus haut gradé du groupe de rebelles. Les putschistes étaient appuyés par une douzaine d’autres soldats, dont certains étaient affectés à leur surveillance pendant le procès.
GLORIA ARROYO SÛRE QUE L’ARMÉE LUI RESTERA LOYALE
Les rebelles avaient rejeté un ultimatum adressé par les autorités qui leur donnaient jusqu’à 15 heures locales (8 heures à Paris) pour se rendre. « Nous ne négocierons pas. Nous sommes suffisamment forts et déterminés pour résister », avait déclaré un des chefs des rebelles, le sénateur Antonio Trillanes. Peu après le rejet de l’ultimatum, des troupes avaient pris position autour de l’hôtel, la situation restant cependant calme, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Trois bataillons de l’armée, soit quelque 1 500 hommes, avaient été envoyés d’urgence en renfort vers Manille, a indiqué un porte-parole de l’armée. La présidente Gloria Arroyo, qui est rentrée aussitôt d’une visite en province, a convoqué une réunion de crise et assuré qu’elle était certaine que l’armée lui resterait loyale, a indiqué son porte-parole, Ignacio Bunye. Les Philippines ont connu pas moins de sept tentatives de coups d’Etat depuis 1986, menées contre des gouvernements élus démocratiquement. L’armée joue un rôle essentiel dans le pays depuis le renversement, cette année-là, du dictateur Ferdinand Marcos.