RESUME :
La dynamique du CI est toujours très vivante, avec des mobilisations prévues dans le monde entier pour la Journée mondiale de visibilité du FSM, le 26 janvier 2008, et une préparation active du FSM 2009 de Bélèm (Brésil), qui sera précédé d’une rencontre de l’Assemblée pan-Amazonienne, et d’un FSM des Scientifiques.
Le FSM de Bélèm 2009 s’ouvrira sur une 1re journée consacrée aux enjeux liés à l’Amazonie.
Plus largement, le CI travaille à la consolidation du processus du FSM (évaluation d’impact, amélioration et systématisation de la rechercher et gestion de ressources financières, communication, expansion vers l’Asie de l’Est et le Proche et Moyen Orient..), et a mis sur pied un Comité de Liaison qui assurera le secrétariat et le suivi permanent de la dynamique du FSM (composé de 11 titulaires et 5 suppléants).
Le prochain CI du FSM se tiendra en Afrique (Nigéria, ou autre pays si le Forum Africain fait une proposition alternative avec financement), début 2008..
LE CONSEIL INTERNATIONAL
Le FSM se différencie des forums classiques par le fait que leurs organisateurs n’ont aucun rôle de direction, ne décident pas, du haut vers le bas, qui doit participer ou comment. Leur fonction est la « facilitation » de la création d’un espace ouvert de rencontre, de dimension mondiale, régionale ou locale, qu’ils offrent à tous les mouvements sociaux, syndicats et aux organisations et associations non gouvernementales.
le Conseil international (CI) est l’instance du Forum qui veille à maintenir et faire progresser cette dynamique et l’ensemble du processus. Il s’est beaucoup élargi, passant de 40 membres en 2005 à 129 organisations aujourd’hui, et se réunit en principe tous les 6 mois. Il s’appuie sur le travail de ses commissions : Méthodologie, Contenu et Thématiques, Expansion, Stratégies, Ressources et Communications, censées fonctionner entre les réunions du CI.
Chaque Forum est appuyé par la constitution d’un comité organisateur local (qu’il s’agisse d’un Forum international, régional, national ou local). Ces comités peuvent participer au CI en tant qu’observateurs.
Ainsi, lors du CI de Bélèm, le Comité organisateur de Bélèm, qui prépare le FSM de Bélèm en 2009, a activement participé.
Environ la moitié des membres du CI étaient présents, et avec la participation du Comité organisateur de Bélèm, au total la rencontre comptait environ 150 personnes.
LES POINTS DE DEBAT, INFORMATION ET DECISIONS DU CI :
1. Préparation de la journée de visibilité du 26 janvier 2008
Le processus du FSM est à un tournant. Il s’est rapproché des réalités et mobilisations locales (avec la multiplication de forums sociaux locaux et nationaux), et même les derniers Forums sociaux mondiaux ont été très ancrés dans les spécificités locales (qu’il s’agisse de Bombay, Karachi, Caracas, Bamako ou du dernier, à Nairobi), se situant moins spécifiquement dans l’opposition à un agenda et à des évènements internationaux. Ce faisant, il risque de perdre en visibilité et de se disperser.
C’est la raison pour laquelle il a été décidé pour 2008 une « journée de visibilité », pour des évènements simultanés, le 26 janvier : il s’agit de donner une visibilité et un impact, de donner de la force à chacune des initiatives dans lesquelles les organisations sont déjà engagées, en rendant visible une unité du FSM. L’un des enjeux est aussi d’ amener de nouveaux acteurs sociaux et régions du monde dans le processus.
Les réseaux internationaux, ou plateformes thématiques internationales, pourraient assez facilement organiser une action symbolique le 26 janvier (une conf de presse, un séminaire, le lancement d’une initiative ce jour là, une action locale…).
Beaucoup d’évènements seront organisés au Brésil, avec la volonté d’avoir une portée mondiale, de coordination.
Des mobilisations sont prévues dans de nombreux pays (Mexique, Canada, Inde, Forum Social Catalan le 26 janvier…) ou de la part de mouvements internationaux (Via Campesina, Marche Mondiale des Femmes, Habitat International, Amis de la Terre, ATTAC…).
Appel à soutenir l’organisation d’évènements là ou le processus du Forum social est faible (pays arabes, Europe de l’Est, Asie de l’Est, Russie, Afghanistan…).
2. Préparation du prochain FSM à Bélèm :
A. Contenu et méthode :
La Commission Méthodologie et Contenu a longuement débattu :
Le Comité local de Bélèm a déjà bien commencé les préparatifs, avec presque trop de zèle puisqu’ils ont, à la suite de nombreux débats entre organisations locales et d’une Caravane amazonienne pour recueillir des propositions, rédigé une proposition de 17 thématiques (parmi 30 propositions soumises par les organisations locales).
Le CI a rappelé au comité local que l’organisation du FSM devait s’attacher au processus, et non pas au contenu. La démarche doit être participative au niveau mondial : ce sont les participants au Forum qui décident des sujets sur lesquels ils veulent travailler (qu’il s’agisse de thèmes, objectifs, stratégies d’action etc..). L’enjeu étant l’articulation, le dialogue entre tous (ce qui n’est pas encore tout à fait au point).
Chico rappelle qu’il est essentiel de tirer parti des expériences précédentes pour ne pas recommencer à zéro à chaque fois. Depuis ses débuts, le Forum a en effet constaté que les activités organisées par les organisateurs du Forum eux-mêmes (grands débats) mobilisaient beaucoup moins de monde que les ateliers et débats organisés par les participants dans l’espace qui leur est offert. A chaque Forum la méthode a évolué, on a expérimenté diverses manières de procéder. Lors des Forums précédents, on est aussi passé d’une définition de thématiques, à une tentative de définition d’objectifs, stratégies et moyens d’action des acteurs sociaux (FSM Nairobi).
Le comité local doit donc rapidement lancer une consultation internationale sur le contenu, puis une consultation sur la méthodologie afin de décider du processus de choix parmi tous les contenus soumis, et de structuration et organisation spatiale du Forum.
Enjeu : débat sur la possibilité d’articuler les expériences des comités organisateurs locaux. L’idée serait d’avoir un comité de pilotage associant des représentants des comités des FSM précédents (Bombay, Nairobi), et du groupe de travail brésilien. Mais souvent les comités locaux veulent s’affranchir des expériences précédentes, et gérer à leur manière.
Identité du FSM Bélèm : il est certain que la dimensions Amazonienne sera centrale dans ce Forum : même si le Forum est mondial, le lieu qui accueille le Forum donne une « couleur » au Forum, apporte une spécificité. Ex ; la question des Dalits à Bombay, ou la question des migrants ou du SIDA à Nairobi.
A Bélèm, le Forum sera nettement lié à l’Amazonie, pour permettre un dialogue entre l’Amazonie et le monde, et permettre d’avoir une autre perspective. « Que l’Amazonie dise au monde ce qu’elle a à dire, et que le monde dise ce qu’il en pense ». Le CI insiste sur le fait que l’Amazonie n’est pas seulement un espace physique accueillant le Forum, mais avant tout un espace politique, humain, écologique.
Mais il ne doit pas s’agir d’une « proposition politique à laquelle le FSM doive adhérer », mais plutôt d’une ouverture, d’une con-fraternisation.
B. Lieu et logistique :
Coût du déplacement : le CI est conscient qu’il sera difficile pour beaucoup de gens de venir, compte tenu du coût des transports.
Cela l’a amené à insister sur l’implication du maximum de personnes dans le processus préparatoire, afin qu’ils se sentent participants au FSM, même s’ils ne peuvent pas y venir. Par ailleurs, il faudra trouver une méthodologie qui permette aux personnes de participer sans être là. « Il est important que même s’ils ne peuvent pas venir, les gens viennent ! ».
Débat sur le lieu du Forum à Bélèm : pas encore totalement décidé. La proposition du Comité local est d’organiser « Le couloir du FSM », en identifiant plusieurs lieux dans la ville de Bélèm, avec un parcours entre l’Université rurale d’Amazonie, l’Université de l’Etat du Para, jusqu’à la gare de Bélèm. La municipalité (PT) apporte sont appui, et rénove différents lieux en prévision du FSM . Un hangar pouvant accueillir 50.000 personnes fait partie de l’ensemble.
Le débat a porté sur la nécessité d’avoir une unité de lieu pour que la dynamique du Forum réussisse.
C. Programme :
Le FSM sera précédé de 2 jours de Forum Pan-Amazonien, rassemblant des représentants des peuples indigènes des 9 pays sur lesquels s’étend l’Amazonie.
Le FSM commencera ensuite, par une journée thématique sur l’Amazonie (table ronde sur l’Amazonie le matin, ateliers sur les convergences l’après-midi, et le soir grande fête culturelle « de la grande alliance Amazonie-monde ». Il s’agit bien de renforcer les luttes des mouvements sociaux, de servir à leur processus de résistance.
Il se poursuivra ensuite par 2 jours (ou 3 jours ?) de FSM ouvert, multithématique.
L’organisation d’un FSM des Scientifiques, présentée par Gus, est accueillie très favorablement par le CI. Il débutera un jour avant le FSM de Belèm et se prolongera pendant le FSM en proposant une dizaine d’activités.
D. Points d’attention :
– relations Groupe local, et CI du FSM. Le groupe méthodologie travaillera sur le sujet pour rapidement faire des propositions, qui seront tranchées au CI du mois de mars 2008.
– articulation Forum Pan-Amazonien, et Forum Social Mondial. Il s’agit de deux évènements distincts, même si des articulations sont souhaitées. Vigilance sur le fait que le Comité organisateur local tend à mélanger les deux.
Un enjeu de ce Forum va être de provoquer de nouvelles alliances, entre organisations de défense de droits, du développement, de l’environnement, de la recherche scientifique…
– Logistique : veiller à pratiquer ce que nous défendons (l’accès à l’eau, le recyclage des ordures, l’utilisation d’un logiciel libre, des rapports de travail excluant l’exploitation dans l’espace du Forum, ne pas vendre de Coca Cola, attention à la publicité pour des entreprises spécifiques sur les lieux du Forum etc.…).
3. Consolidation du processus du Forum :
Le CI a validé la création d’un Comité de Liaison, qui jouera un rôle de secrétariat élargi (le secrétariat actuel étant assuré par les organisations brésiliennes fondatrices du FSM), et assurera le maintien de la dynamique de travail entre les réunions du CI, appuiera le travail des Commissions, assurera la transmission et la circulation des informations, et la préparation des réunions du CI. Se sont portés candidates 16 personnes, dont 11 en tant que titulaires et 5 comme suppléantes
Commission ressources - la Commission compte peu de membres (en fait principalement les ONG qui financent le FSM), et a appelé l’attention du CI sur l’importance de cette dimension ressources dans la consolidation et la pérennisation du processus FSM. Elle a travaillé sur des Lignes Directrices pour améliorer la stratégie de mobilisation de ressources, et sa durabilité. Egalement, sur des Termes de référence précisant son rôle et son fonctionnement. Points clés :
– Résoudre les déficits des FSM précédents (Porto Alegre 2005 et Nairobi), il en va de la crédibilité globale du FSM
– mettre des critères et conditions à la contribution des entreprises au FSM
– mieux faire appel à l’économie populaire locale, et à l’économie solidaire
– insister sur l’appropriation du Forum par ses membres : le principe de l’entrée payante (avec une solidarité bien sûr entre participants) et de l’inscription payante d’activités, rejoint la nécessité de penser à moyen terme à l’autofinancement du FSM.
– planifier les évènements en évitant la concurrence entre activités du FSM (ex : entre le Forum des Amériques en octobre 2007 au Guatémala, et le FSM Bélèm en janvier 2008), car soulève des problèmes auprès des bailleurs..
– une série de propositions pour systématiser la recherche de financements et la gestion de ces finances. Doc ci-joint.
La Commission insiste pour que les activités soient organisées en réfléchissant systématiquement à leur implication financière.
Commission élargissement :
Le CI est ouvert à toute organisation déclarant adhérer à la Charte des principes (élaborée en 2003), présente dans au moins 3 pays, soutenue par au moins deux organisations déjà membres du CI. Une commission « élargissement » étudie les candidatures et présente ses conclusions au Conseil International pour validation de leur acceptation ou de leur rejet.
Lors du CI de Bélèm, 5 nouvelles candidatures ont été présentées. Le débat a porté sur le fait que ces candidatures étaient assez marginales, alors que des mouvements très pertinents et porteurs dans le monde ne savent même pas qu’ils pourraient présenter leur candidature. La plus débattue a été celle de la General union of Oil Employees in Southern Iraq, rejetée par la Commission parce qu’il s’agit d’un syndicat local, ne répondant donc pas au critère de présence dans 3 pays minimum. Finalement le CI a accepté, par consensus, cette candidature, à titre exceptionnel et par solidarité avec la lutte du peuple irakien.
La candidature du Festival International de Films de Zanzibar of Dhow (www.ziff.or.tz) a également été approuvée,
Par ailleurs, le Forum social des migrations (basé au Brésil mais qui regroupe plusieurs pays, et est soutenu par l’Association du cri des exclus continental, et Jubilée Sud) a été accepté comme « Observateur », puisque les Forums sociaux ne peuvent devenir membres du CI, seuls les organisations membres le peuvent si elles répondent aux critères.
Même si le CI s’élargit, la participation est fluctuante, et il est rare que l’ensemble des membres soit réuni. Beaucoup de membres ne participent plus aux réunions après quelques années.
Préparation du prochain CI
Le CI de Berlin a décidé que le prochain CI serait en Afrique. La question : ne pas seulement décider le lieu, mais aussi comment va financer ?
Discussion mouvementée sur la tenue au Nigeria ou dans un autre pays. Action Aid propose de financer la rencontre du CI au Nigeria (coût : 100 000 euros), mais Taoufik demande que le Forum africain se prononce. Question clé : quelle influence la tenue d’un CI pourra avoir dans la région sur la consolidation du processus FSM ? Cette question devrait dicter le choix du pays par le CI.
Décision d’attendre un mois, la décision du Forum africain. Si pas de proposition alternative avec un financement, décision de revenir à la proposition du Nigeria.
Egalement attention particulière à organiser un CI en Asie dès que possible (car le CI n’est pas revenu en Asie depuis 2004).
Fonds de solidarité :
Information à tous les participants sur le montant du Fonds, et qui en a bénéficié.
Total 4000 euros reçus.
Egalement reçu 9700 euros du projet approuvé par Oxfam.
Et appui de la mairie et du gouvernement de l’Etat (pour logement et alimentation, et pour payer certains billets d’avion), et de la Petrobas (pour la conférence de presse).
Pour la 1re fois, une organisation du Nord sollicite le bénéfice du fonds de solidarité : Léo, de la Marche Mondiale des chômeurs, Autriche.
– proposition que l’assemblée européenne ait comme objectif de résoudre les problèmes des européens qui n’ont pas les moyens.
Et exceptionnellement, accepte de répondre autant que possible à la demande de Léo.
Questions qui restent ouvertes :
– Question de la périodicité : jamais eu de décision sur le sujet. Conséquences sur l’évolution du Forum, si il est annuel, ou tous les deux ans.
– L’évaluation de l’impact du Forum sur l’évolution politique du monde, et la question des convergences pour mesurer ces impacts : débat commencé mais à approfondir.