Le parti de l’opposant et ancien premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a décidé de participer aux élections législatives prévues en janvier, a annoncé, dimanche 9 décembre, l’un de ses porte-parole, Ashan Iqbal. « Dès lors que le Parti du peuple pakistanais (PPP) de Mme Bhutto et d’autres formations ne sont pas avec nous pour boycotter les élections, nous ne pouvons pas laisser le champ libre », a souligné M. Iqbal.
Le frère de l’opposant, Shahbaz Sharif, président de la Ligue musulmane du Pakistan-aile Nawaz (PML-N), a toutefois évoqué la possibilité d’un revirement. Il a prévenu : « Nous avons donc décidé nous aussi de participer à la campagne électorale, mais nous nous laissons la possibilité de les boycotter. »
DIVERGENCES STRATÉGIQUES
Nawaz Sharif avait affirmé à plusieurs reprises sa volonté de bouder les urnes, estimant que le scrutin sera manipulé. Son parti domine une alliance de trente-cinq formations, le Mouvement de tous les partis pour la démocratie (APDM), dont les dirigeants, réunis dimanche, sont apparus divisés sur la conduite à tenir pour les législatives. L’APDM a finalement décidé de laisser le libre choix à ses partis membres.
Auparavant, les principaux dirigeants de l’opposition pakistanaise, avec en tête Benazir Bhutto et Nawaz Sharif, n’étaient pas parvenus à s’entendre sur un boycottage des législatives de janvier et ont repoussé à la semaine prochaine leur décision sur un éventuel ultimatum au président Pervez Musharraf s’il ne se plie pas à leurs exigences.
Les deux alliances que dominent les mouvements des deux ex-premiers ministres devaient élaborer une liste de quinze exigences, et donner à M. Musharraf une date butoir pour les satisfaire, sous peine d’un boycottage par tous les partis d’opposition des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier. Mais des désaccords subsistent entre les deux alliances sur la restauration des juges évincés par le pouvoir après l’instauration de l’état d’urgence le 3 novembre par M. Musharraf, et sur la date butoir de l’ultimatum que les deux alliances donneront au chef de l’Etat.