« Arrêt des rafles, arrêt des expulsions, fermeture des centres de rétention », scandaient les manifestants, parmi lesquels de nombreux militants du Réseau Education sans frontières (RESF), des parents d’élèves de la FCPE, des collectifs de sans-papiers et des membres de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), de la CGT, la LCR, la CNT et LO.
« Je ne sais pas quelles sont les préoccupations de M. Hortefeux mais si un jour les manuels d’histoire consacrent quelques mots à son action, ce ne sera pas au chapitre des droits de l’Homme », a déclaré Richard Moyon, porte-parole de RESF, en tête du cortège.
A ses côtés, se trouvaient Arlette Laguiller (LO), Denis Baupin (Verts), Olivier Besancenot (LCR) et Mouloud Aounit (Mrap).
« On assiste à des désastres de vie ! L’émigré est déshumanisé, il est devenu un chiffre de statistique : regardez cette femme turque de 89 ans, sans mobilisation, elle était expulsée ! », a déclaré M. Aounit.
De nombreux collectifs de sans-papiers - essentiellement originaires d’Afrique sub-saharienne - grossissaient le cortège, parti symboliquement de la Cité de l’Immigration, porte Dorée à Paris.
« On bosse ici, on vit ici, on reste ici », chantaient ces hommes dont 90 % travaillent, selon eux, dans le bâtiment, la restauration et le nettoyage.
Un manifestant, qui tient à conserver l’anonymat, est arrivé il y a six ans en France et travaille pour « une chaîne de restauration cotée au CAC 40 » : sifflet à la bouche et slogans à revendre, il demande la « régularisation des travailleurs, sans condition ».
Après deux heures de marche dans une ambiance bon enfant le long du bois de Vincennes, les manifestants ont gagné le centre de rétention administratif (CRA) de Paris-Vincennes, dont un pan entier, protégé par une double rangée de barrières et des gendarmes mobiles, fait face à l’hippodrome.
Là, des incidents ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre, jets de pierres contre tirs de grenades lacrymogènes.
« Libérez les sans-papiers », criaient les manifestants, adressant des gestes de sympathie à des sans-papiers du centre.
Vers 17 heures, alors que la plupart des manifestants s’étaient dispersés, environ 70 personnes ont gagné l’Institut national du sport (INSEP), à proximité, afin d’attirer l’attention sur la « différence de traitement entre un étranger qui serait sportif de haut niveau et naturalisé rapidement et les étrangers en instance d’expulsion », retenus dans le CRA.
Ils ont quitté l’INSEP aux alentours de 20 heures, a indiqué le 9e collectif de sans-papiers, en précisant qu’il avait l’intention de contacter le secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte sur ce sujet.