Dans quelques jours, la Cour suprême marocaine rendra son verdict en cassation sur le jugement du tribunal de Beni Mellal, contre nos camarades d’Attac Maroc Mohamed Yousfi et Abderrahman Aji. Avec huit autres militants de l’Association marocaine des droits humains, ils sont condamnés à un an de prison.
Le motif : ils s’étaient solidarisés avec des militants syndicalistes et associatifs, arrêtés lors des manifestations du 1er mai 2007 et poursuivis pour les slogans qu’ils avaient criés. Le Maroc est ainsi devenu le seul pays où des membres du réseau Attac sont condamnés - lourdement - pour l’expression de leurs positions, l’exercice de leur devoir de citoyen et la défense des droits de tous.
Jusqu’à aujourd’hui, l’État marocain est resté sourd aux importantes mobilisations qui se sont déroulées au Maroc, aux appels réitérés de nombreuses organisations de droits humains telles que Amnesty International ou la FIDH, de nos différentes associations nationales d’Attac et d’un Comité international de solidarité en faveur de la libération des détenus du 1er mai.
Pire encore, certains détenus ont dû entrer dans une dangereuse grève de la faim pour protester contre les conditions lamentables dans lesquelles ils sont emprisonnés, et nous avons toutes les raisons d’être inquiets pour leur état de santé.
Les Attac d’Europe, réunies à Paris les 11, 12 et 13 janvier 2008, appellent le gouvernement marocain à œuvrer en conformité avec les conventions internationales relatives aux droits fondamentaux et humains, qu’il a signés. Elles mettront tout en œuvre pour exiger la libération immédiate des dix prisonniers d’opinion actuellement en prison. Elles exigent l’annulation de toutes les condamnations et poursuites à l’encontre des syndicalistes et militants associatifs : ceux-ci n’ont fait qu’exercer leur droit civique le plus élémentaire en portant pacifiquement sur la voie publique les revendications sociales et démocratiques de leurs organisations.
Elles appuient les initiatives prises par le comité international de solidarité, notamment auprès du Parlement européen et de la commission de l’ONU des droits de l’homme.
Fait à Paris, le 13 janvier 2008
Signataires :
Attac Allemagne, Attac Autriche, Attac Espagne, Attac Finlande, Attac Flandres, Attac France, Attac Hellas, Attac Hongrie, Attac Italie, Attac Liège, Attac Norvège, Attac Pologne, Attac Portugal, Attac Suede, Attac Suisse ainsi que Attac Maroc