Cette fois-ci, le 8 mars va tomber en France à la veille des élections municipales — ce qui n’est probablement pas un jour très favorable. Pourtant, bien au-delà des symboles, ce rendez-vous annuel s’avère aujourd’hui d’une brûlante actualité. Même en Europe, et pas seulement en Pologne !, loin d’être « acquis », les droits des femmes — à commencer par le droit à disposer de leurs corps — ne cessent d’être remis en question.
Ces deux dernières semaines, les mauvaises nouvelles se sont succédées. En Italie, en prévision d’autres échéances électorales et à l’occasion d’une opération de police fort suspecte, la droite catholique est à l’offensive. Un intellectuel néoconservateur menace d’ailleurs de lancer une liste « Avortement ? Non merci » avec le soutien de l’Eglise. Tout un programme ! En Lituanie, les députés conservateurs — avec encore l’appui de l’Eglise catholique — cherchent à criminaliser l’avortement. En Espagne la campagne engagée par l’Eglise catholique — toujours elle ! — contre l’interruption volontaire de grossesse a pris une très grande ampleur, la Garde civile utilisant comme la police en Italie des méthodes de harcèlement et d’intimidations inacceptables. En France, l’archevêque de Paris, André Vingt-Trois, profite d’une décision de la Cour de cassation d’autoriser l’inscription d’un enfant mort-né sur les registres de l’état civil pour réclamer à nouveau une définition du statut de l’embryon et du fœtus.
Quant à Nicolas Sarkozy, il « persiste et signe » après ses discours fort religieux de Latran et de Riyad. Il manque, insiste-t-il le 14 février, à la « morale laïque » cette « espérance qui comble l’aspiration à l’infini » — comme si l’humanité elle-même ne pouvait être cet infini. Il souhaite donc que « nos enfants » rencontrent « à un moment de leur formation intellectuelle et humaine des religieux engagés qui les ouvrent à la question spirituelle et à la dimension de Dieu ». Et au respect des droits humains — à commencer par les droit des femmes ?
Allez, rendez-vous le 8 mars !