« GAIN, conquête, reconquête… » Ces mots, on ne les avait pas entendu résonner depuis longtemps place du Colonel-Fabien. Le premier tour des municipales a redonné le sourire à Marie-George Buffet, la secrétaire nationale.
Car le PC fait plus que résister en reprenant notamment dès le premier tour Dieppe et Vierzon.
Sur les 28 villes de plus de 30 000 habitants qu’il détenait, il en conserve 16 et est en bonne position pour le second tour dans les 12 autres. Mais surtout, les communistes restent forts dans leur bastion historique de Seine-Saint-Denis. Dans ce département, ils remportent toutes les primaires imposées par le PS, sauf à Pierrefitte. Le tableau est noirci par les cantonales, où le combat s’annonce délicat pour conserver la présidence du conseil général convoitée par le socialiste Claude Bartolone.
Hier, lors d’une conférence de presse, Buffet préférait insister sur les points positifs et se targuait d’être à la tête dimanche soir prochain de « près de 800 communes ». La secrétaire nationale a appelé au rassemblement à gauche pour le second tour, en refusant « des alliances contre-nature avec le MoDem ».
Une percée qui conforte Besancenot
Rejet identique du parti de Bayrou à la LCR. Chez les trotskistes, même si « on s’attendait à quelque chose », les résultats sont une « heureuse surprise ». Sur les 200 listes présentées ou soutenues par le parti d’Olivier Besancenot, « 109 ont réalisé un score supérieur à 5 % » selon la direction.
Et parmi elles, 29 dépassent 10 % et sont donc en position de se maintenir au second tour. A Morlaix, la LCR recueille 25 % des voix, 15 % à Quimperlé, à Sotteville-lès-Rouen, près de 14 à Clermont-Ferrand…
« Ce sont nos plus gros scores aux municipales », souligne Pierre-François Grond, Monsieur Election à la LCR. « Cela nous donne 71 élus », avance-t-il, contre 33 en 2001 où les listes étaient deux fois moins nombreuses. Cette percée conforte Besancenot dans son projet de nouveau parti. En vue du second tour, les négociations ont déjà commencé avec le PS là où il n’est pas question d’alliance avec le MoDem. La LCR est « favorable » aux fusions techniques qui lui permettent d’avoir des élus tout en refusant de participer à la majorité municipale.
Une position pas toujours comprise. Ainsi à Toulouse, le socialiste Pierre Cohen qui a rencontré la liste Debout menée par Myriam Martin soutenue par la LCR (5,07 %) a refusé, pour l’instant, l’accord proposé.