Un parti pour le monde du travail et la jeunesse : c’est possible, c’est nécessaire ! Le 6 mai 2007, Sarkozy était élu président. Depuis, la bourgeoisie a engagé une véritable guerre sociale contre le monde du travail et la jeunesse. L’objectif est clair : rattraper le retard accumulé sur ses rivales, en achevant brutalement un processus engagé il y a une vingtaine d’années.
Après la victoire au référendum de 2005 et celle contre le CPE en 2006, cette élection n’avait rien d’inévitable. La responsabilité en incombe d’abord à la direction du PS, à sa candidate et à sa campagne sur les thèmes de la droite « libérale ». Depuis, la direction de ce parti n’a eu de cesse de collaborer avec Sarkozy, comme lors de la ratification du traité européen. Quant au PCF, il ne lui reste plus qu’à courir après le PS, allant jusqu’à endosser la politique d’alliance avec le Modem.
Les travailleurs ont donc besoin d’un authentique parti de lutte de classe. C’est d’autant plus important que, malgré les coups portés, à l’heure où ces lignes sont écrites, la possibilité d’une remobilisation du monde du travail existe (commerce, audiovisuel, etc.), sur fond de contradictions sérieuses au sommet de l’État (municipales à Neuilly, affaire de la Shoah, etc.) Les élections municipales s’annoncent comme une échéance importante, il est indispensable qu’à cette occasion émerge un courant anticapitaliste fort.
Contre l’Union européenne, pour l’unité socialiste européenne : nombre d’attaques portées au monde du travail le sont au nom de « l’Europe ». C’est un fait : l’Union européenne (UE) constitue un ensemble interétatique dans lequel les bourgeoisies membres s’associent afin de remettre en cause les acquis sociaux, d’accentuer la concurrence des travailleurs de chaque pays contre les autres et d’organiser le dumping social. Aucune politique de défense des acquis ne peut se faire en acceptant le cadre de l’UE, de Rome à Lisbonne en passant par Maastricht. À l’opposé des diverses « solutions » réformistes (« démocratisation » de la Banque centrale) ou souverainistes, nous défendons la perspective de la rupture avec l’UE, préalable à l’authentique unité d’une Europe débarrassée du fléau du capital.
Un parti pour l’unité contre Sarkozy-Parisot, un parti pour les luttes. Pour être le fer de lance de la résistance au gouvernement et au Medef, ce parti devra combattre les directions du PS et du PCF. Mais il devra également défendre la plus stricte indépendance des syndicats vis-à-vis du Medef et du pouvoir. La grève en défense des régimes spéciaux de retraite a montré jusqu’où peut aller le syndicalisme d’accompagnement, qui porte l’entière responsabilité de l’échec.
Cette nécessité de rompre avec le gouvernement reste d’une actualité brûlante. Comment défendre les retraites en acceptant de siéger dans des conférences cadrées par des « études » préconisant le passage à 41 annuités ? Comment défendre les acquis sociaux en participant à l’élaboration du calendrier des « réformes » sarkozystes et autres « diagnostics partagés » ? Ouvrir la voie à l’indispensable « tous ensemble » ne peut se faire sans combattre la politique des Thibault, Mailly, Chérèque, Aschieri, etc.
Alors, il faut un gouvernement des travailleurs ! Tout montre qu’on ne peut défendre les acquis si on accepte les exigences de la course au profit, du capitalisme. C’est ce qui fonde la nécessité de militer pour un gouvernement des travailleurs. Seul ce type de gouvernement permettra de réorienter la production sur la base des besoins du plus grand nombre. Pour cela, un tel gouvernement s’attachera à réorganiser l’économie, sans craindre de remettre en cause les privilèges de ceux au service desquels gouverne Sarkozy.
Refusant toute collaboration de classe, sous quelque prétexte que ce soit, le nouveau parti devra donc affirmer la nécessité d’en finir avec le capitalisme et ouvrir la perspective du socialisme.