Depuis plusieurs années, la LCR organise une conférence nationale rassemblant, durant un week-end, plusieurs centaines de militants d’entreprises, venus des quatre coins de la France et de tous les secteurs d’activité.
Cette année, cette réunion était prévue pour le 29 mars. L’annonce de la journée de manifestations en défense des retraites a obligé à changer de date… et, en voulant la décaler d’une semaine, les salles en région parisienne n’étaient plus disponibles. Nous avons donc organisé une initiative plus modeste.
Il était néanmoins important de préparer les échéances nationales pour le nouveau parti, en donnant toute sa place dans ce processus à l’activité politique dans les entreprises, au rôle que doit jouer un parti anticapitaliste pour être un parti des luttes, un parti des travailleurs.
À côté d’une majorité de militants de la LCR, certains de longue date, d’autres très récents, une vingtaine de camarades participant au processus constituant pour un nouveau parti étaient aussi présents. Dans la salle, il y avait beaucoup de camarades du secteur privé, notamment de l’automobile et du commerce. Après un premier rapport sur les attaques sociales du gouvernement Fillon, le tour de table se faisait l’écho des luttes contre les suppressions d’emplois (Ford, Arcelor, BNP Paribas et d’autres) et des luttes sur les conditions de travail et les salaires (Renault, Snecma, Air France, commerce). Écho aussi de l’action de nos camarades de la santé contre les nouvelles attaques en préparation visant à une privatisation pure et simple de la santé publique, avec la dégradation de l’accès aux soins qui en découle.
Les débats suivants, sur la place de l’intervention politique dans les entreprises, les rapports entre parti et syndicat, et la place du nouveau parti, ont mis en relief la nécessité de faire en sorte que la politique, tout comme les droits démocratiques, ne s’arrête pas aux portes des entreprises.
Beaucoup ont souligné l’importance que la LCR aujourd’hui, le nouveau parti que nous voulons construire demain, soient une arme, un outil pour contrer les offensives réactionnaires dans une situation où les partis censés représenter les travailleurs et les syndicats n’ont cessé de lâcher du terrain. Ils ont aussi souligné la nécessité de former des milliers de militants qui, dans les entreprises, pourront être les moteurs de la discussion et de l’action dans les syndicats sur des questions trop rarement abordées dans les entreprises, comme celles du féminisme, de l’antiracisme, de l’écologie, de la nécessaire solidarité internationale. Ces milliers de militants, à leur tour, auront à cœur que les campagnes de ce parti soient aussi l’émanation du travail réalisé par ses membres dans les entreprises et les secteurs professionnels.
Beaucoup de riches débats sur lesquels nous reviendrons et qui verront leur prolongement dans les mois qui viennent.