Libérez Marina Petrella, maintenant !
Communiqué de la LCR
En marge du G8, depuis le Japon, N. Sarkozy s’est livré à une étrange déclaration concernant Marina Petrella.
Passant outre, l’appel fait au Conseil d’Etat suite à la décision du gouvernement français de l’expulser, il a annoncé que Marina Petrella serait effectivement reconduite en Italie et qu’il demandait à L. Berlusconi d’agir pour qu’elle soit graciée.
Mais, quel deal a donc passé N. Sarkozy avec son homologue italien pour imaginer un pareil mécano qui ne tient aucun compte de l’état de santé de Marina Petrella ?
Marina Petrella a été réhospitalisée à l’hôpital psychiatrique Paul Guiraud à Villejuif et son état de santé est extrêmement dégradé. Elle n’est pas en situation de supporter une extradition et une incarcération en Italie. Révoltée par la déclaration de N. Sarkozy, la LCR exige que Marina Petrella soit remise en liberté maintenant, en France. C’est la seule solution pour que la parole donnée aux réfugiés italiens soit respectée, la seule solution pour que Marina Petrella puisse se soigner, retrouver la santé et une vie normale avec ses proches.
Ne jouez pas avec la vie de Marina Petrella, M. Sarkozy !
Le 8 juillet 2008.
Marina Petrella : Nicolas Sarkozy invente la sous-traitance humanitaire
Communiqué LDH
Ce matin, en notre nom à tous, Nicolas Sarkozy a décidé de livrer à son ami Silvio Berlusconi une femme en danger de mort, Marina Petrella. Avec le souhait délicat que les autorités italiennes fassent si possible œuvre d’humanité à sa place.
Un cheval de cruauté, une alouette de communication pseudo-humanitaire : cette présidence décomplexée se surpasse chaque jour.
De ce qui va maintenant arriver à Marina, Monsieur Sarkozy est, moralement, personnellement responsable. On peut fuir devant son devoir d’humanité, on n’échappe pas à la trace qu’on laissera dans l’Histoire.
La Ligue des droits de l’Homme, solidaire du chagrin immense de la proche famille de Marina et de ses amis, tient à leur dire que la France, heureusement, ne se résumera jamais à l’image que ses gouvernants actuels donnent d’elle une nouvelle fois aujourd’hui.
Paris, le 8 juillet 2008
Accueillir les ravisseurs d’Ingrid… et laisser mourir Marina ? Un Président de la République ne peut avoir qu’une parole
Communiqué LDH
Une femme est libre, le Président de la République s’est engagé pour sa libération, chacun de nous s’en réjouit. Une autre femme se meurt, parce que la parole d’un Président de la République a été reniée, c’est insupportable.
Parce que nombreux sont les otages dont le calvaire se poursuit en Colombie, Nicolas Sarkozy a eu raison de renouveler sa proposition d’accueillir en France leurs ravisseurs sous la seule condition qu’ils renoncent à la violence politique : c’est seulement ainsi que se dénouent les guerres civiles.
En prenant l’engagement d’offrir l’asile aux guérilleros des FARC, quels que soient les crimes qu’ils viennent de commettre, le Président de la République est pleinement dans son rôle : il comprend la nécessité de contribuer à l’issue d’une tragédie politique.
Or c’est exactement ce qu’a fait François Mitterrand en promettant aux membres des Brigades rouges italiennes, il y a plus de vingt ans, que la France les accueillerait et ne les extraderait pas s’ils renonçaient définitivement à toute violence politique. Les victimes des attentats des Brigades rouges ont été infiniment moins nombreuses que celles des FARC, mais l’engagement présidentiel avait le même sens et la même raison d’être.
Marina Petrella a été condamnée en Italie il y a quinze ans à la réclusion à perpétuité, pour des faits qui ont eu lieu il y a plus de vingt-cinq années, après avoir déjà subi huit ans de « détention provisoire ». Elle s’est réfugiée en France en 1993 sur la foi de la promesse présidentielle. Elle a, depuis lors, scrupuleusement tenu sa parole. Mais la France a renié la sienne.
Parce qu’en 2002 un ministre a trahi l’engagement présidentiel en inscrivant les réfugiés italiens sur le « fichier Schengen », on lui inflige une triple peine : huit années d’emprisonnement, l’exil, et depuis dix mois la perspective de l’enfermement à vie en Italie.
Aujourd’hui, elle se laisse mourir en prison. Que faudra-t-il dire à ses deux filles, dont la plus jeune a dix ans ? Qu’on a laissé mourir leur mère au moment même où on faisait à d’autres la même promesse en laquelle elle avait cru ? Que leur famille, leur propre vie est brisée parce que Marina pensait qu’un Président de la République n’avait qu’une parole ?
Nous ne pouvons imputer à nos gouvernants autant de cynisme politicien. La convention d’extradition franco-italienne comporte une clause humanitaire que la simple équité commande d’appliquer à Marina Petrella.
Nicolas Sarkozy a besoin que l’on puisse croire en sa parole. Il doit tenir celle de la France. Il serait criminel de laisser mourir la femme exemplaire qu’est, depuis tant d’années, Marina Petrella. Elle doit sortir de ce cauchemar. La France ne peut l’extrader sans se déshonorer.
Paris, le 4 juillet 2008