Grande Canarie, 25 Juillet 2008
Depuis Avril 2008, la population coréenne proteste contre les importations de viande de boeuf américaine qui sont une pré condition de la ratification du très controversé accord de libre échange entre les Etats Unis et la Corée. Ce sont les doutes sérieux sur la qualité sanitaire de la viande américaine qui sont à l’origine des manifestations. Le gouvernement coréen a changé sa régulation pour autoriser l’entrée sur le marché coréen de viande et d’os provenant de boeufs âgés de 30 mois. C’est contre cette clause en particulier que les coréens ont réagi. De nombreux coréens ont été arrêtés, emprisonnés ou sont recherchés par la police en raison de leur participation aux manifestations. La commission internationale de La Via Campesina qui travaille sur les thématiques de la souveraineté alimentaire et du commerce s’est réunie du 21 au 25 juillet aux Iles Canaries (Espagne). A cette occasion, elle témoigne de tout son soutien à la résistance pacifique de la Ligue des Paysans Coréens (KPL), de l’association des paysannes coréenne (KWPA) et plus généralement du peuple coréen qui s’est mobilisé pour défendre son droit à une alimentation saine et à produire localement.
Ce combat pour la sécurité des aliments est légitime et partagé par toutes les organisations paysannes de la Via Campesina. Par exemple, la National Family Farm Coalition (NFFC) aux Etats Unis a déjà exprimé publiquement son soutien au KPL, KWPA et aux citoyens coréens. Par ailleurs, cette résistance des paysans coréens et de la population coréenne contre les importations de viande américaine est très proche des efforts que les Européens ont développé depuis depuis les années 1990 et qui sont toujours d’actualité contre l’importation de viande de boeuf piqué aux hormones de croissance en provenance des Etats Unis.
Nous dénonçons les accords de libre échange, qui comme celui entre les Etats-Unis et la Corée, ont un impact très important sur la vie de tous les jours des Coréens. Non seulement ces accords sont négociés dans le plus grand secret, sans la moindre transparence et sans processus démocratique mais ils affectent aussi la liberté de choix et la possibilité d’accès à des aliments sains, ce qui est pourtant un des éléments fondamental de la souveraineté alimentaire.
Or, la Via Campesina défend fermement et promeut la souveraineté alimentaire, telle qu’elle a été définie dans la déclaration de Nyéléni en février 2005. Cette définition inclue notamment « le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite par des méthodes écologiquement durable » ainsi que « le droit des peuples à définir leur propre méthodes et systèmes d’agriculture et d’alimentation »
La résistance du KPL, du KWPA et de l’ensemble de la population coréenne est un exemple pour nous tous. Nous demandons instamment au gouvernement coréen de prendre en compte leurs revendications. Le gouvernement coréen doit aussi relâcher immédiatement tous les prisonniers et enlever des listes noires les activistes qui y ont été inscrits.
L’alimentation n’est pas une marchandise !
Nous défendonc le droit de produire, de nourrir et celui de manger !
Contacts :
Claude Girod : +33385747189