La province du Xinjiang a été le théâtre d’une nouvelle attaque visant les forces de l’ordre chinoises, mardi 12 août. Trois gardes de sécurité ont été tués et un quatrième blessé dans cette province à majorité musulmane du nord-ouest du pays, a annoncé l’agence Chine nouvelle. L’attaque s’est produite vers 9 heures, heure locale, à un point de contrôle routier de Yamanya, une ville située à une trentaine de kilomètres de Kashgar, dans l’ouest du Xinjiang. Les victimes ont été poignardées par un inconnu qui a sauté d’un véhicule.
Le Xinjiang est en proie à une flambée de violence qui s’est notamment traduite par deux récents attentats contre les forces de l’ordre, dont celui du 4 août à Kashgar, qui avait causé la mort de seize policiers et fait seize blessés. A Kuqa, dimanche, une autre attaque s’est soldée par la mort de douze personnes. Elle a été attribuée par les autorités chinoises à des « terroristes » ouïgours, l’ethnie musulmane sunnite turcophone majoritaire dans le Xinjiang.
Au lendemain de l’attentat de Kashgar, Pékin avait montré du doigt le Parti islamique du Turkestan oriental (ETIM), une organisation islamiste séparatiste. Mais selon la police, « rien dans l’attentat de mardi ne suggérait un lien entre les deux incidents », les attaques de Yamanya et de Kashgar, a indiqué Chine nouvelle.
Actif à la fin des années 1990, l’ETIM revendiquait alors un Etat autonome pour les huit millions et demi de ouïgours, des musulmans sunnites turcophones. L’arrivée massive de colons hans a aggravé les tensions communautaires au Xinjiang. L’ETIM est, selon les experts, démantelé depuis la mort de son chef Hasan Makhsum en 2003. Le parti islamiste n’a revendiqué aucune attaque au Xinjiang depuis des années, mais est constamment désigné par Pékin comme l’ennemi numéro un.