Devant le « Parlement » des Verts réunis à Paris, Daniel Cohn-Bendit a annoncé, samedi 13 septembre, qu’il est candidat à la candidature aux élections européennes de juin 2009. Il hésitait jusqu’ici entre se présenter en France ou en Allemagne et conditionnait son accord au vote du Conseil national interrégional des Verts. Or celui-ci a approuvé, à l’unanimité, sa proposition d’un rassemblement écologique qui irait de José Bové à des proches de Nicolas Hulot.
« Je suis candidat à une des deux têtes de listes de l’Ile-de-France. Ça peut être une femme, un homme ou un homme, une femme », a déclaré le coprésident des Verts au Parlement européen. « Je suis Vert européen et je passerai par la procédure des Verts », a-t-il affirmé, ajoutant : « Vous voulez faire un référendum ? On fera un référendum. Vous voulez faire trois assemblées générales ? on fera trois assemblées générales. Pour moi, il n’y a aucune question ».
« Je veux un oui franc et massif pour qu’on dise dans la société, ’c’est incroyable, il se passe quelque chose, un événement historique dans la galaxie écologiste, ils deviennent matures et capables de s’élargir’ ». Si on est capable de démontrer cela dans la société, le résultat de 2009, sera mieux que le résultat de 1999« , a-t-il lancé sous les applaudissements, en allusion aux 9,72 % de la liste qu’il avait alors menée en France aux européennes. Et d’assurer : »Les Verts sont incontournables dans cette initiative".
* LEMONDE.FR avec AFP | 13.09.08 | 18h54 • Mis à jour le 13.09.08 | 20h54
Les Verts : manœuvres et dérives
Rouge
Les 13 et 14 septembre, le conseil national des Verts débattra du « rassemblement des écologistes » pour les prochaines élections européennes. Le projet a été initié, il y a quelques semaines, par Daniel Cohn-Bendit. Il vise à faire apparaître une convergence entre les Verts, José Bové et Jean-Paul Besset, représentant (?) de Nicolas Hulot.
Initiateur, Daniel Cohn-Bendit entend bien en être tout à la fois le maître d’œuvre et le porte-parole, fixant ses conditions : « Ou bien nous faisons ce projet tous ensemble, en équipe, ou alors je serai candidat en Allemagne. »
Apparemment, selon les protagonistes de l’opération, il n’existerait aucun point de blocage. Sinon, éventuellement, la question… des places. Toujours selon Cohn-Bendit, « vu le nombre de personnes qui sont prêtes à nous rejoindre, les places sont chères. » Voilà qui a le mérite de la franchise et relativise quelque peu les grandes déclarations emphatiques sur « l’urgence écologique » !
Dans cette affaire, on comprend bien le point de vue de Daniel Cohn-Bendit, acharné à imposer aux Verts français les étapes ultimes de leur conversion (déjà bien avancée) au libéralisme, ainsi que la logique des Verts, prêts à se raccrocher désespérément à n’importe quelle opération prometteuse pour exister. Mais comment ne pas voir que cette alliance – surtout pour les élections européennes – vise à occulter jusqu’au souvenir du clivage sur la Constitution européenne ? Que des personnalités – comme José Bové – qui furent, en 2005, avec d’autres, au cœur de la campagne du « non » renient ainsi leurs combats passés est, tout bonnement, affligeant…
Rouge n° 2265 du 11/09/2008 (Au jour le jour).