La majorité des députés et des sénateurs, le 22 septembre, a voté le maintien des 3 300 militaires français engagés dans la sale guerre que les puissances impérialistes mènent en Afghanistan.
Par 343 voix (droite et centre), contre 210 (PS, PCF, Verts), le maintien des troupes, c’est-à-dire la poursuite de la guerre, a été approuvé à l’Assemblée (209 pour, 119 contre au Sénat). Ce vote permet au gouvernement de reprendre l’initiative, au moment où un journal canadien se fait l’écho d’un rapport de l’Otan mettant en cause le manque d’équipement dont auraient souffert les soldats français au cours de l’embuscade qui a coûté la vie à dix d’entre eux.
Le Premier ministre, François Fillon, en prend argument pour justifier l’envoi de nouveaux renforts : « Nous avons décidé de renforcer nos moyens militaires dans les domaines de l’aéromobilité, du renseignement et de l’appui. » Le ministre de la Défense, Hervé Morin, en appelle à « l’union nationale », rappelant qu’elle s’était faite en 2001, avec Lionel Jospin et Jacques Chirac, lorsque la France décida d’intervenir en Afghanistan. Sarkozy avait donné le ton dans sa lettre aux parlementaires, appelant à l’union « pour la lutte contre le terrorisme d’inspiration djihadiste qui menace nos territoires et nos intérêts comme il menace le monde, […] face à la barbarie de ceux qui bafouent nos valeurs humanistes et démocratiques tout autant que celles d’un islam tolérant et ouvert ».
La seule stratégie qu’envisage le gouvernement, c’est la fuite en avant dans l’aventure militaire, dans une guerre dont il est évident qu’elle ne peut apporter ni démocratie, ni liberté. Cette guerre vise à imposer l’occupation militaire au mépris des droits des Afghans. Elle ne peut être circonscrite à l’Afghanistan, comme vient de le rappeler l’attentat d’Islamabad, en réponse aux agressions militaires perpétrées sur le territoire pakistanais par l’armée américaine [1].
Le PS a voté contre (avec cinq voix pour et trois abstentions), mais en précisant, comme l’a déclaré Jean-Marc Ayrault, ne pas voter « contre la poursuite [de l’engagement français, mais] contre une conception politique et militaire qui nous conduit dans une impasse ». Les Verts se sont, eux, prononcés pour un « retrait progressif des forces militaires d’Afghanistan » et pour une nouvelle résolution de l’ONU.
Selon un sondage, 62 % des Français sont opposés au maintien des soldats français en Afghanistan. Ils vont dans le sens de ceux qui, samedi 20 septembre, ont manifesté pour exiger le retrait des troupes impérialistes [2]. Encore une fois, la majorité de la population n’est pas d’accord avec ceux qui prétendent décider pour elle. La mobilisation contre cette sale guerre doit s’amplifier.