A La Poste, aucune grève n’avait atteint un tel niveau depuis celles contre la « réforme » des retraites, en 2003. Pourtant, la direction de l’entreprise avait mis les moyens pour limiter les effets de la grève, avec une intense communication en interne et des communications pour le moins menaçantes auprès des cadres. Ceux-ci, crime de lèse-majesté, envisageaient de suivre le mouvement ou renâclaient à défendre auprès du personnel « les orientations stratégiques de l’entreprise ». Malgré cet arsenal, les résultats de la grève sont à un niveau élevé dans cette entreprise, surtout pour une première riposte dans un combat que tous imaginent de longue haleine. De plus, l’importance des manifestations est un élément nouveau et encourageant.
En tout état de cause, ce début de mobilisation prometteur ne doit pas rester sans lendemains. Il est maintenant de la responsabilité des organisations syndicales de mettre en œuvre une stratégie qui permette aux postiers de croire en la victoire. Cela exclut, de fait, les journées d’action à répétition. Il est de leur ressort de donner une véritable dynamique, à travers diverses initiatives revendicatives, dans laquelle les postiers et les postières soient réellement décideurs et acteurs de leur lutte.
Cette mobilisation est également un véritable point d’appui pour celle qui se construit à l’extérieur de La Poste. Le Comité national contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et pour un référendum sur le service public a été officiellement créé. Il regroupe, à l’exception de la CFDT, toutes les organisations syndicales, tous les partis politiques de gauche, dont évidemment la LCR et le NPA, et un grand nombre d’associations. Toutefois, nous le savons tous, ce n’est pas la longueur de la liste de signataires au bas d’un appel qui créé, à elle seule, une dynamique. Tout se joue dans les jours et semaines à venir.
Il s’agit, dès maintenant, de donner un élan à la campagne pour La Poste, en créant partout des comités contre la privatisation de l’entreprise et en multipliant les initiatives. La sortie de plusieurs sondages, ces derniers jours, demandant aux sondés leur opinion quant à l’éventuelle privatisation de La Poste, montre que cette question est ancrée dans la population et renforce, du coup, la crédibilité d’un référendum. Dans un tel contexte, les chances de faire reculer le gouvernement sont réelles. Après le 23 septembre, l’heure est plus que jamais à l’offensive.
● PAN SUR SARKO. Selon un sondage CSA publié par l’Humanité du 23 septembre, 61 % des personnes interrogées refusent la privatisation de La Poste et ils seraient disposés à voter « non » à un référendum sur cette question. Un encouragement à intensifier la bataille pour la défense du service public, aux côtés du personnel, et pour que les citoyens puissent décider !