1. Il faut d’abord signaler qu’il n’a pas été possible d’avoir un espace de travail commun entre les mouvements participants aux mobilisations anti-OMC en raison des tensions internes aux collectifs de HK et de l’absence de cadre unitaire de travail.
Dans ce contexte, les conditions n’étaient pas réunies pour travailler à un appel commun prenant en compte l’agenda de cette prochaine année, comme cela avait été envisagé à la réunion de Genève. Cela d’autant plus que la présence des mouvements sociaux d’Europe et d’ Amérique à HK était faible autant du point de vue des organisations que des personnes numériquement présentes - à la seule notable exception de Via Campesina-.
Cela confirme que ces contre-sommets doivent être l’aboutissement d’un processus préparatoire qui doit s’articuler sur les espaces de rencontre et de travail que les mouvements sociaux ont construit dans le cadre des Forums sociaux.
2. De plus, il semble qu’il y ait accord sur le fait que notre agenda nternational doit se construire à partir de ces événements qui concernent l’ensemble des mouvements sociaux : contre la guerre, OMC, BM-FMI et le G8.
3. L’expérience de la mobilisation à HK (qui confirme celle de Cancun et celle d’edimbourg en juillet ) montre qu’articuler la mobilisation internationale face à ces événements exige d’abord une prise de conscience de l’importance de construire des mobilisations à l’échelle internationale, puis un travail patient pour tisser les liens entre des mouvements qui ont des traditions et expériences différentes voire contradictoires et enfin un effort pour définir des objectifs de lutte et créer les espaces communs de travail.
Dans une certaine mesure notre retard sur ce terrain est aussi lié au fait que notre agenda est plus recentré sur les dynamiques continentales (mar del plata, Bolkestein..) et a laissé un vide du côté mondial
4. D’autre part la présence faible des mouvements sociaux d’Europe et d’Amérique montre qu’il est nécesaire d’avoir une réflexion critique sur le déséquilibre dans l’effort et le travail effectués dans le cadre des forums sociaux et pour les mobilisations « anti-sommets. »
Probablement que cela tient aussi bien à des problèmes politiques, à la place que nous accordons à ces mobilisations qu’à des problèmes plus concrets : les Forums sociaux sont le résultats d’un travail de préparation de plusieurs mois alors que la mobilisation anti-OMC n’a pas été anticipée et préparée (sauf par Via campesina et la délégaton coréenne) ; ces contre-sommets ne sont pas (plus) pensés comme des initiatives de rencontre des mouvements (comme le sont les FS).
En tout cas, nos énergies n’étant pas illimitées, il est donc nécessaire de chercher un équilibre dans leurs répartitions à partir de critères prenant en compte notamment le fait que si les Forums sociaux sont très utiles comme incubateur de mobilisations sociales il ne faudrait pas qu’ils soient dans le même temps une charge telle qu’is pésent sur la réalisation de ces mobilisations.
5. Honk-Kong a aussi montré que la mobilisation internationale face aux sommets de l’OMC doit s’inscrire en complément de mobilisations dans chaque pays. C’est seulement ainsi (du global au mondial) qu’on l’on peut construire une opposition sociale large aux gouvernements qui prennent de fait les décisions, les orientations qui ont un impact direct sur nos conditions de vie et de travail en terme de précarisation et de destrction de l’environnement.
6. En forme de conclusion et pour l’avenir, il faudrait insister pour que les mouvements sociaux, dans le cadre des Forums sociaux accordent de l’importance non pas seulement à adopter un agenda pour l’année qui vient (dont on connait les éléments importants et il faudra notamment tenir compte du prochain Conseil général de l’OMC qui se tiendra à Genève) mais surtout à impulser un minimum de travail de coordination internationale - qui pourrait s’appuyer et s’articuler sur ce qui est déjà construit au niveau continental - afin de tisser les liens, de définir des objectifs, d’articuler les mobilisations en fonction des initiatives à venir.
7. En ce sens, compte-tenu de la perspective polycentrique du FSM cette année, il faudrait travailler dès maintenant à organiser une rencontre internationale des mouvements sociaux - telle que proposée à Genève- qui permette d’avancer vers la solution à ces difficultés.