La population guyanaise est totalement solidaire du mouvement initié, depuis le 23 novembre, par les transporteurs routiers. Ce puissant mouvement de camionneurs et d’automobilistes réclame une baisse des prix du carburant. D’imposants barrages routiers ne laissent passer que les transports d’urgence et sont rejoints massivement par la population.
L’aéroport international et le port de commerce sont fermés, le prochain tir de la fusée Ariane a été reporté.
En Guyane, le prix du carburant est de 1,77 euro le litre, alors qu’au Suriname, pays frontalier à cinq minutes en pirogue, sur l’autre rive du Maroni, il est de 79 centimes.
La Guyane n’est pas très loin du Venezuela et de l’île de Trinidad, deux pays producteurs de pétrole, mais elle reste approvisionnée avec des hydrocarbures venant de la mer du Nord via la Société antillaise de raffinerie (Sara).
La population n’accepte plus qu’il n’y ait aucune répercussion à la pompe de la baisse du baril de brut, dans un pays extrêmement dépendant des hydrocarbures. De nombreuses tribus et des milliers d’habitations isolées ont recours aux groupes électrogènes.
Les pirogues motorisées sont soumises aux prix forts des groupes pétroliers. Les trajets entre les principales agglomérations se font en voitures individuelles, car le transport collectif est déficient.
Cette flambée revendicative soulève la question du pouvoir d’achat, d’une politique de transports en commun, de l’électrification et de l’utilisation d’énergies renouvelables, d’un service public de toutes les énergies.