Caracas,
Le 27 novembre, ont été assassinés, dans l’État d’Aragua (limitrophe de l’État Miranda, qui englobe Caracas), Richard Gallardo, Luis Hernandez et Carlos Requena, syndicalistes de l’Union nationale des travailleurs (UNT) et militants de Marea socialista. Bien que les circonstances de leurs assassinats restent floues, de forts soupçons pèsent la société Alpina (entreprise colombienne) avec laquelle les travailleurs étaient en conflit. Les meurtres ont eu lieu en pleine nuit, alors que les dirigeants de l’UNT venaient de quitter leur usine où se déroulait une grève. Ces assassinats, qui restent malheureusement monnaie courante au Venezuela, ont ému l’ensemble du pays. Le 1er décembre, Chavez a annoncé qu’une enquête approfondie sur les faits allait être diligentée. Il a aussi indiqué qu’elle porterait sur ces sociétés transnationales soupçonnées d’utiliser des tueurs à gages dans le pays. Le président vénézuélien a également évoqué la nécessité de purger la police de l’État d’Aragua, impliquée dans des actions répressives contre les travailleurs.
Par ailleurs, le leader paysan Braulio Alvarez, qui a lui-même été la cible d’une attaque ayant failli lui coûter la vie, il y a deux ans, a annoncé, le 5 décembre, la mort du dirigeant paysan Juan Bautista Duran, dans l’État Portuguesa (ouest du pays), attribuant le meurtre à des paramilitaires payés par des propriétaires terriens. Ces dix dernières années, la lutte contre les grandes exploitations, tout en étant garantie par la Constitution vénézuélienne, a coûté la vie à 216 dirigeants. Ces assassinats se déroulent au moment où l’opposition se sent forte comme jamais, après avoir conquis six États sur 23 lors des dernières élections [1]. De nombreuses provocations se sont ainsi produites dans le pays.
Dans ce contexte, Chavez a annoncé la convocation d’un nouveau référendum, le 22 février 2009. Appelant les militants du Parti socialiste unifié du Venezuela (Psuv) à récolter des centaines de milliers de signatures afin d’appuyer ce référendum, Chavez souhaite remobiliser ses troupes. Quant à l’objet du référendum, il est simple : modifier la Constitution afin de supprimer la limitation à deux des mandats consécutifs auxquels peut postuler un même président. Si le référendum était gagné, cela permettrait à Hugo Chavez d’être de nouveau candidat en 2012.
Europe Solidaire Sans Frontières


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