Quartiers populaires : consolider l’intervention
Une cinquantaine de délégués du NPA intervenant dans les quartiers populaires s’est réunie, les 13 et 14 décembre, à Nanterre, pour se coordonner et mettre en place de nouvelles campagnes.
Un tour de table pour confronter les expériences dans les quartiers populaires a permis de constater que, si les rythmes sont encore inégaux entre les 35 comités représentés, l’intervention du NPA dans les quartiers s’est considérablement développée depuis notre dernière rencontre, lors de l’université d’été de la LCR. Néanmoins, si la question du « pourquoi » intervenir dans les quartiers est réglée, il reste maintenant à régler la question du « comment ». En s’appuyant sur ce qui existe déjà et sur les comités les plus avancés, les difficultés ont été posées afin de progresser collectivement : structuration, organisation, actions, vocabulaire, dépassement de la méfiance à l’égard des partis politiques… Le travail s’est ensuite fait en ateliers, sur des thèmes plus spécifiques (emploi, police et justice, logement, discriminations, laïcité).
Concernant l’emploi, les discriminations systématiques dont sont victimes les habitants des quartiers populaires, la difficulté de lutter et de s’organiser pour des travailleurs précaires et intérimaires, l’influence du marché parallèle et des drogues, et l’injustice que crée l’interdiction d’emplois publics pour les immigrés ont été soulignées. Au sujet de la police et de la justice, les nouvelles lois répressives sont passées au crible : l’emprisonnement et la responsabilisation des mineurs, la loi sur la récidive, les violences et l’agressivité policières ont été condamnés, et il a été réclamé l’indépendance de la justice par rapport aux intérêts sociaux dominants.
De leur côté, les lois censées améliorer les logements sociaux (loi Boutin) ne font, dans les faits, que détruire des logements sans en reconstruire ou en augmentant les loyers. Comme solution au problème du logement, elles proposent l’accession à la propriété, alors que la plupart des locataires sont déjà surendettés et n’en ont pas les moyens. Certaines lois ne sont tout simplement pas respectées ou inutiles (l’obligation de construire 20 % de logements sociaux, le droit opposable…).
Le NPA doit traiter de la question des discriminations et de la laïcité sans tabou, en soulignant l’influence du passé colonialiste de la France, l’importance de la notion de laïcité, l’importance d’inventer un nouveau vocabulaire, qui ne soit pas celui des médias, et l’exigence d’une égalité effective des droits.
Dimanche 14 décembre, en vue du congrès de fondation du NPA, il a été souligné la place de l’intervention dans les quartiers, la nécessité de mobiliser l’ensemble du parti pour, d’une part, la formation, en utilisant les compétences et le travail des autres commissions (« International », « Logement », « Femmes »…) et, d’autre part, en poussant les comités qui ne le font pas encore à intervenir régulièrement dans les quartiers. Une contribution va être rédigée pour présenter les travaux et les réflexions de la commission « Quartiers populaires » à l’ensemble des militants du NPA.
Enfin, une réflexion a eu lieu autour des campagnes à mettre en place : caravane nationale, organisation d’un forum politique des quartiers populaires à Toulon, création d’un CD collectif regroupant plusieurs artistes, participation à la campagne unitaire « Police, personne ne bouge ! »… Concernant le matériel à produire nationalement, le quatre-pages rédigé à la rentrée a été pris en exemple. Enfin, le fonctionnement et le rôle de la commission ont été précisés, avec entre autres la création d’une page « Quartiers populaires » sur le site Internet du NPA.
Malgré quelques désaccords et des débats souvent animés, cette troisième réunion de la commission « Quartiers populaires » s’est de nouveau déroulée dans une ambiance de confiance mutuelle, respectueuse, chaleureuse (contrairement au climat parisien) et efficace. En outre, l’assemblée bigarrée, mixte et intergénérationnelle prouve que le NPA regroupe des militants d’origines et d’expériences diverses, qui ne demandent qu’à s’écouter, débattre et avancer ensemble vers un système plus juste. De quoi redonner la pêche militante à tous les participants.
Les délégués du NPA Bouches-du-Rhône
LIMOGES : Succès de la réunion
Jeudi 4 décembre, 20h30, près de 150 personnes se pressent dans la salle municipale Jean-Pierre Timbaud de Limoges. La section haut-viennoise du NPA a invité Frédéric Borras (comité d’animation national provisoire) à intervenir sur le thème « Le capitalisme, c’est la crise ! ». La demande était double : faire le point sur la situation économique et sociale, et présenter l’état de la construction du NPA en France.
L’auditoire était plutôt jeune, composé notamment de nombreux militants syndicaux ou associatifs, ainsi que d’une bonne part des 60 membres du comité NPA de Haute-Vienne. Une première intervention préalable a permis de revenir sur l’action des deux élus 100% à gauche à la mairie de Limoges, notamment pour rejeter toutes les tentations de délégation de service public, proposer la gratuité des transports, dénoncer une ligne TGV Limoges-Paris qui ignore la Creuse, ou porter dans le conseil la parole des luttes sociales en cours. La seconde prise de parole a rappelé la dynamique à l’œuvre dans la construction du NPA dans notre département.
Puis, Frédéric Borras, après avoir expliqué le mécanisme et la succession des crises économiques à travers la planète depuis le milieu des années 1990, a montré combien le système capitaliste était porteur de régressions démocratiques, environnementales et sociales, subies jour après jour par les populations, pour préserver les intérêts de quelques nantis qui se repaissent de la misère des autres. Revenant ensuite sur les grandes lignes du programme d’urgence du NPA, en cours d’élaboration, il a souligné combien il était important que ce nouveau parti soit le plus implanté dans la société, pour être à même d’embrasser les enjeux du moment et de participer efficacement à la construction des luttes.
Le débat s’est alors noué avec la salle sur toute une série de questions qui mériteront débat au sein du NPA. Plusieurs interventions ont rappelé la nécessité de la lutte contre l’emploi précaire. Quelques militants sont revenus sur la question des énergies alternatives au nucléaire (éoliennes, centrales au fil de l’eau, etc.). Une question a souligné l’importance de ne pas cantonner notre discours au monde ouvrier et urbain, mais de porter la réflexion sur l’aménagement des territoires ruraux et sur les choix productifs de l’agriculture.
Enfin, la question des élections européennes a donné lieu à un échange sur la nécessité ou non de faire des listes communes avec le PCF et le Parti de gauche, autour d’un front européen, reprenant ce qui avait été le succès du « non » de gauche en 2005. Même si la position du NPA ne sera arrêtée qu’à son congrès, les réactions étaient assez mitigées, indiquant que cette recherche d’union n’existait que rarement au niveau local, les partenaires éventuels préférant, à chaque fois, s’allier avec le PS…
Le débat s’est ensuite poursuivi hors de la salle, à l’issue de la réunion publique, et quinze nouvelles cartes d’adhésion au NPA ont été remplies.
Stéphane Lajaumont
PUY-EN-VELAY : La crise en question
Le 27 novembre, le deuxième meeting du comité NPA du Puy-en-Velay (Haute-Loire), avec la participation de Samuel Johsua, a rassemblé, sur le thème de la crise, soixante personnes (syndicalistes, militants associatifs et politiques, inorganisés).
Nos forces grossissant, de plus en plus de militants se sont engagés dans la préparation du meeting. Les collages d’affiches, les distributions de tracts sur les marchés, les parkings ou dans les quartiers populaires ont aussi souligné notre volonté de travailler à populariser nos idées. Notre diffusion de tracts dans la zone industrielle de Blavozy a pu constituer une saisissante image de confrontation à la politique de casse sociale menée par le gouvernement. Elle a en effet coïncidé avec la visite surprise de Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’Emploi et maire du Puy, venu faire son show sur l’allongement du temps de travail jusqu’à 70 ans à l’usine Michelin toute proche. Du coup, par peur que nous perturbions cette visite, nous étions entourés, lors de la distribution de tracts par les forces de l’ordre.
Sébastien, jeune animateur radio de 23 ans, a ouvert la soirée. Après avoir dressé un état des lieux du NPA en France et dans le département, il a mis en avant nos propositions. Samuel Johsua a ensuite expliqué la triple crise économique, sociale et écologique, produit du système capitaliste qui ravage la planète. Décortiquant les mécanismes de passage d’une bulle spéculative à une autre (Internet, immobilière, alimentaire…), il a pronostiqué l’émergence d’une prochaine bulle verte, avec laquelle les capitalistes pourraient tenter de se refaire la main. Exhortant à reprendre le pouvoir sur l’économie, il a affirmé que le contrôle populaire demeurait la clé de tout. Les débats et les discussions se sont révélés riches d’enseignements et de perspectives mobilisatrices. Un militant communiste a, entre autres, reconnu que son parti était esclave d’une stratégie électoraliste et il a affirmé sa volonté de « continuer à travailler » dans les mobilisations avec le NPA. Un pot de l’amitié a clos la soirée dans la bonne humeur.
Correspondante