Si l’espace « naturel » du parc des Beaumonts présente un nombre appréciable d’insectes, tant en diversité qu’en populations, il n’est pas particulièrement riche en champignons.
On peut avancer quelques hypothèses pour tenter d’expliquer cette faible représentation du monde fongique.
a) La « savane » composée de graminées, d’apiacées et de divers arbustes est un milieu assez sec. La flore et les populations d’insectes thermophiles l’attestent. De plus sa situation élevée, balayée par les vents, favorise une évaporation rapide des précipitations et de la rosée, surtout en été et au début de l’automne.
b) La partie boisée du Parc Mabille pourrait sembler plus prometteuse. Cependant la majorité des essences qui la recouvre est constituée d’érables, de frênes et de robiniers faux acacias. Les feuillus tels que les chênes, hêtres, charmes, bouleaux, qui sont en général des essences vivant en symbiose avec des champignons, sont pratiquement inexistants. Enfin le lierre est omniprésent à la fois en recouvrement du sol et en accrochage sur les fûts et les branches de nombreux arbres.
c) Le parc, dont 70% du terrain se trouve sur d’anciennes carrières de gypse ne possède peut-être pas une couche suffisante d’humus propice à l’installation de champignons. En effet, lorsque le terrain a été acquis par la municipalité, les galeries ont été comblées par du mâchefer, des remblais de construction, des roches concassées, du sable et cendres d’incinération d’ordures ménagères.
A ces deux milieux « savane » et parc Mabille on peut adjoindre deux autres milieux : Le milieu humide constitué par les deux mares artificielles et la partie paysagère conçue avec des pelouses entretenues et plantées de diverses essences d’arbres et d’arbustes.
Lors de mes visites j’ai privilégié la prospection des zones « naturelles » que j’avais déjà étudiées pour les microlépidoptères.
Cette année l’apparition des sporophores (la partie qui porte les spores c’est-à-dire le champignon dans le langage commun) a été assez tardive, comme dans le reste de la région parisienne.
De nombreux groupes ou familles de champignons n’ont pas été observés comme les bolets, amanites, russules, lactaires, cortinaires…
J’ai cependant retrouvé des espèces communes liées aux milieux herbacés périurbains comme les coprins et certaines psathyrelles, et les espèces saprophytes inféodées aux bois morts et débris ligneux dans le parc Mabille.
Le marasme des feuilles de lierre est assez abondant, mais il faut écarter les feuilles de lierre vertes pour voir les feuilles mortes en décomposition où se fixe cette espèce.
Certaines espèces rudérales comme la lépiote déguenillée, la lépiote de Badham et le lépiste sordide se trouvent en lisère de la partie arborée. Cependant elles ne sont pas abondantes.
La liste est donc particulièrement courte, alors qu’il n’est pas exceptionnel de pouvoir comptabiliser plus d’une centaine d’espèces sur un site en une journée. Ceci semble confirmer les remarques d’autres collègues mycologues de la société mycologique de France, en ce qui concerne le nombre très réduit de champignons du Parc des Beaumonts.
D’autres espèces non identifiables par leurs seuls caractères macroscopiques ont été constatées mais n’ont pu être déterminées par examen microscopique car trop fragiles.
L’ébauche de liste présentée par ailleurs [1] est constituée de la division (Ascomycètes ; Basidiomycètes) suivi de la famille ou de la sous-classe ; du genre et de l’espèce. J’ai ajouté le milieu de vie (habitat) suivi de la zone géographique du parc, pour finir par la période d’observation des espèces.
Je compte réactualiser cette liste environ tous les trimestres si de nouvelles espèces apparaissent au fil des saisons. [De premiers compléments ont été introduits fin décembre 2008.]