Le mécanisme infernal cherchant à dévoyer le conflit de Palestine en affrontements religieux et en conflits communautaires en France semble s’être enclenché.
Le 11 janvier au soir, un cocktail Molotov a été lancé contre le centre communautaire juif Ohr-Menahem de Saint-Denis. Le même soir, à Schiltigheim (Bas-Rhin), les mêmes gestes ont été accomplis contre une maison servant de synagogue. Et, au Puy-en-Velay (Haute-Loire), des inscriptions antisémites ont été découvertes sur le mur d’un centre social. De tels actes appellent la plus ferme condamnation.
À supposer que leurs auteurs aient voulu exprimer leur colère face aux massacres qui se perpétuent à Gaza, il ne sera jamais admissible d’associer collectivement les Juifs à la politique des gouvernants israéliens. L’antisémitisme est aux antipodes du combat pour le droit et la justice en Palestine. Cela n’a pas empêché la droite et certains dirigeants d’institutions se prétendant représentatives du judaïsme français de mettre en cause les forces de gauche ayant participé aux manifestations du 10 janvier (et la municipalité communiste de Saint-Denis, qui avait, quelques jours auparavant, organisé un rassemblement de solidarité avec la population martyre de Gaza).
Des accusations ridicules, qui visent à justifier leur propre soutien à la sale guerre du gouvernement Olmert. Et qui leur permet d’oublier pudiquement les exactions de leurs propres amis de la Ligue de défense juive, lesquels viennent de se rendre coupables d’une violente agression contre des élèves du lycée Janson-de-Sailly à Paris.