L’année a commencé dans le deuil et la colère à Oakland, en Californie. Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, un Noir de 22 ans, Oscar Grant, menotté, face contre terre, a été tué par balle par la police locale des transports, devant des dizaines de témoins. Il était père d’une fille de 4 ans.
Malgré les pressions policières, de nombreuses vidéos ont circulé : elles montrent très crûment l’enchaînement des gestes.
La ville compte une importante population noire, victime dans tout le pays des contrôles au faciès, d’emprisonnement et de chômage de masse, et de tragédies comme celle-ci. Le comble, c’est que certains policiers ont affirmé qu’il y avait eu confusion entre une arme à feu de service et un Taser. Les vidéos montrent clairement qu’Oscar Grant n’opposait aucune résistance lors du tir, mais ce ne serait pas la première fois que l’on verrait quelqu’un être « tasé » dans cette situation. Quoi qu’il en soit, loin d’être un argument favorable au coupable, c’est plutôt une preuve de plus du danger mortel du Taser.
L’enjeu essentiel va au-delà de ces aspects « techniques ». Après des scènes d’émeutes spontanées, un rassemblement a été organisé : dans l’immédiat, il faut faire pression pour la justice. Mais qui donc la police est-elle censée « servir et protéger », comme dit son slogan aux États-Unis ? Toujours la même classe minoritaire, qui nous parasite parfois jusqu’à nous assassiner. Alors qui nous protégera de la police ?