Le 19 janvier dernier, l’avocat Stanislav Markelov est tombé à Moscou victime d’un tueur alors qu’il sortait d’une conférence de presse où il protestait contre la libération du colonel Boudanov, accusé d’avoir étranglé de ces propres mains une Tchétchène lors d’un interrogatoire. Une jeune journaliste qui l’accompagnait, Anastassia Babourova, a été elle aussi abattue. [1]
« Stas » était l’un des rares avocats défendant les militants des mouvements sociaux, des syndicats et plus généralement des droits de l’Homme en Fédération de Russie. Pour ce faire, il voyageait dans tout le pays, dans le Caucase ou en Biélorussie et à Strasbourg, devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Il militait pour une paix en Tchétchénie et dans tout le Caucase Nord. Il prenait part aux forums sociaux, qu’ils soient russes ou européens. Il dérangeait bien des personnes et avait déjà été violemment agressé dans le métro de Moscou en 2004.
Anastassia Babourova était journaliste à Novaïa Gazeta, s’attaquant à des questions aussi brûlante que la Tchétchénie. Militante libertaire, elle luttait avec Stas contre le fascisme, le racisme et la xénophobie : elle était présente avec lui au dernier Forum social européen de Malmö.
Ces deux meurtres sont les derniers d’une longue liste d’assassinats ou d’agressions commis en Russie contre les défenseurs des droits humains, les opposants progressistes et les militants du mouvement social. Vu l’engagement international des victimes, ils ont immédiatement soulevé une vive émotion en Europe, notamment chez les participants aux forums sociaux qui ont été très nombreux à signer, dans les jours qui ont suivi ces meurtres, une lettre collective d’indignation. [2]
Un rassemblement est organisé à Paris le dimanche 1er février, à 15 heures, sur le parvis de Beaubourg en solidarité avec une initiative qui se tiendra au même moment à Moscou. [3]
Ce sera l’occasion de rendre hommage à Stanislav Markelov et Anasstasia Babourova, et de dire notre soutien à toux ceux qui luttent pour que leurs droits en Fédération de Russie.
* Paru dans Rouge n° 2284 du 29 janvier 2009.
Soutien aux luttes pour les droits démocratiques en Russie
Communiqué de la LCR
Le 19 janvier dernier, Stanislav Markelov, avocat, et Anastassia Babourova, journaliste, étaient assassinés à Moscou.
Stanislas Markelov était un des rares avocats qui défendaient les militants des droits sociaux, des syndicats, les militants des droits de l’homme. C’était un avocat qui s’impliquait dans les forums sociaux et qui militait pour la paix en Tchétchénie et dans toute cette région du Caucase.
Anastassia Babourova luttait contre le fascisme, le racisme et la xénophobie. Militante libertaire, elle était présente au dernier forum social européen de Malmö.
Ces deux assassinats sont les derniers en date d’une liste d’agressions qui s’allonge et qui frappe les militants du mouvement social, les défenseurs des droits démocratiques élémentaires.
Un rassemblement est organisé à Paris, le 1er février, à La Fontaine des Innocents, pour rendre hommage à Stanislav Markelov et à Anastassia Babourova et exprimer notre soutien à ceux qui luttent pour leurs droits en Fédération de Russie. La LCR soutient ce rassemblement et appelle à y participer.
Le 30 janvier 2009.
En finir avec les assassinats politiques en Russie
Dimanche 1er fevrier, des rassemblements ont eu lieu à Moscou et dans les grandes villes de Russie, ainsi qu’à Rome et à Paris pour dénoncer les assassinats de l’avocat Stanislav Markelov et de la jeune journaliste Anastassia Babourova, le 19 janvier dernier, à Moscou. À Paris, environ 150 personnes se sont rassemblées à la fontaine des Innocents pour leur rendre hommage. Stanislas et Anastassia étaient des militants actifs au sein des mouvements sociaux russes et des luttes antifascistes.
La dernière affaire de Stanislas lui a sans doute coûté la vie : elle concernait la famille Koungaïev. Leur petite fille, Elza, a été violée et étranglée par le colonel Boudanov, en mars 2000. Celui-ci a été condamné, en 2003, à dix ans de prison, mais il a été relâché le 15 janvier dernier. Markelov avait fait appel de cette décision devant la Haute Cour de justice. Il a été assassiné en sortant de la conférence de presse qu’il donnait à ce sujet. Anastassia, journaliste à Novaïa Gazetta, a été abattue en voulant rattraper le meurtrier. Comme l’indiquait l’appel au rassemblement parisien signé par un large front d’organisations : « Ces derniers mois, les agressions n’ont fait que se multiplier en Russie ; protester ou exprimer son désaccord devient une prise de risque pour sa propre vie. […] La Russie ne doit pas être condamnée, dans l’indifférence générale, à un trou noir où la justice n’aurait plus de place. » ■
* Paru dans Rouge n° 2285, 05/02/2009.