Plus de 100.000 personnes sont attendues. 150 pays représentés. 4000 organisations, associations, syndicats, partis participeront aux activités. 2000 conférences et ateliers de débats vont rythmer la semaine… après une grande marche organisée ce mardi 27 janvier. Le 28 janvier aura lieu le jour de la “Pan Amazonie”.
Cette année, non seulement le Forum revient au Brésil, sa terre natale, mais il a choisi l’Amazonie pour cadre historique, politique, social, culturel de ses travaux.
A travers l’Amazonie, le FSM met au centre de ses préoccupation la crise de civilisation que connaissent le système capitaliste et toute la planète. Il souligne la combinaison entre la crise économique et la crise écologique. Il met en accusation les multinationales qui détruisent la forêt amazonienne et dénonce à sa façon les responsabilités du gouvernement Lula dans sa politique de déforestation, d’agro-industrie et agrocommerce, de biocarburants.
Une des caractéristiques les plus impressionnantes de ce Forum est la mobilisation des associations et organisations indigènes d’Amerique latine, plus de 3000 indiens qui se dressent contre les plans de restructuration et de privatisation néo-liberaux, au nom de la défense de leur terre et du “bien vivre”, la recherche d’harmonie entre leurs besoins sociaux et la nature.
Ce FSM a une signification particulière : c’est le premier depuis le déclenchement de la crise crise économique mondiale. Il traite de la crise dans toutes ses dimensions, économique, sociale, alimentaire, écologique et climatique. Pour les dizaines de milliers de participants, il intervient après une défaite majeure, politique et idéologique, du néolibalisme. La cohérence des idées néolibérales a explosé avec la crise. Non seulement celles-ci ont confirmé leur caractère destructif (ce que nous savions), mais aujourd’hui tous les pouvoirs en place qui les ont soutenues connaissent une énorme crise de légitimité.
Le Forum social mondial se situe aussi a un moment géopolitique particulier, avec l’arrivée au pouvoir d’Obama et le sentiment d’un affaiblissement de l’”Empire”, même s’il porte aussi beaucoup d’illusions.
La solidarité avec la lutte du peuple palestinien est aussi un des objectifs en discussion.
Tous cela concoure à redonner un nouvel élan au mouvement altermondialiste qui a connu un essouflement ces dernières années et peut aujourd’hui rebondir s’il donne des perspectives de résistance et de transformation radicale du système. Et c’est là que rejaillit une série de débats.
La crise pousse aux clarifications. Il est décisif de poursuivre tous les processus liés aux forums sociaux, leur caractère pluraliste, unitaire, marquant la formidable alliance sociale et humaine qui se dresse contre les attaques néoliberales. Mais en même temps, il faut aller au-delà. Avec la crise globale du système capitaliste, l’antilibéralisme se confond avec l’anticapitalisme. Il faut non seulement des plans de de résistance sociale, mais aussi s’attaquer aux fondements même du système : la recherche du tout-profit, la répartition inégalitaire des richesses, la propriété capitaliste, l’appropriation sociale et publique des ”biens communs”, les nationalisations des système bancaires sous contrôle des travailleurs. Les propositions de toute une aile du mouvement altermondialiste se limitant à un autre fonctionnement du capitalisme avec plus de ”régulations” publiques, à des propositions visant à de nouvelles coopérations Nord/Sud qui ne remettent pas en cause les lois du marché capitaliste mondial, ou à des propositions sociales ou éthiques qui accompagnent un “nouveau capitalisme vert” ne sont pas à la hauteur des enjeux de cette crise.
C’est dans ce sens et dans le sillon de ces forums que le NPA, avec le PSOL (parti anticapitaliste brésilien d’Heloisa Helena), a pris l’initiative d’une conférence de la gauche anticapitaliste internationale à Belém, pour avancer dans les relations des organisations et courants anti capitalistes dans le monde.