Jamais on n’a créé autant de richesses, jamais l’humanité n’a disposé d’autant de moyens scientifiques, techniques, ou médicaux et pourtant jamais autant d’êtres humains n’ont vécu dans la misère. Les deux-tiers de l’humanité vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans les pays les moins avancés (PMA), 600 millions d’habitants au total, un enfant sur six ne survivra pas au-delà de 5 ans.
Qu’il s’agisse de l’eau potable dont 1 milliard 300 millions de personnes sont privées, des médicaments pour les malades du Sida, de l’accès à l’énergie, de la nourriture, de l’éducation, ce ne sont pas les capacités qui manquent. C’est la volonté politique.
Dans quelques semaines, en mars, se tiendra à Monterrey (Mexique), la conférence des Nations Unies sur le Financement du développement. Plus que jamais, parce que la situation internationale impose de bâtir un monde juste et sûr pour tous les peuples, les engagements qui avaient été pris par les pays les plus riches devant la communauté internationale doivent être honorés. Voilà pourquoi nous nous battrons au sein de nos enceintes parlementaires :
– Pour que l’aide publique au développement des pays industrialisés soit portée à 0,7 % de leur PIB ;
- Pour l’annulation de la dette des pays pauvres, la renegotiation de la dette -notamment publique- des autres pays du Tiers Monde, sous l’egide d’um tribunal international mis en place par les Nations Unies, afin de garantir le financement du développement et la lutte contre la pauvreté ;
– Pour qu’un impôt mondial soit créé sur les flux financiers internationaux. Pas de mondialisation sans redistribution. Le rapport Zedillo, en vue de la conférence de Monterrey, évalue l’effort nécessaire pour permettre aux pays en développement d’éradiquer les formes les plus extrêmes de pauvreté à 50 milliards de dollars par an soit un doublement de l’aide actuelle des pays industrialisés. Un montant correspondant justement aux évaluations les plus basses de ce que rapporterait une petite taxe de type Tobin sur les transactions internationales opérées sur les marchés des changes. Une taxe qui par ailleurs pourrait être un des éléments pour freiner la spéculation financière sur les devises qui déstabilise l’économie des pays en développement.
- pour la suppression des paradis fiscaux ;
Le monde ne peut s’organiser autour du seul principe de concurrence. L’avenir ne peut se résumer à une compétition où l’emporterait celui qui braderait le plus ses systèmes sociaux, ses ressources naturelles, sa diversité culturelle, pour mieux attirer le capital. A cette mondialisation - destruction, nous devons opposer un principe de cohésion mondiale. Mondialisation des solidarités, mondialisation des droits. Les nouvelles ressources ainsi dégagées pour le financement de la coopération devraient permettre la création de « fonds de cohésion mondiaux » affectés à de grands programmes prioritaires de rattrapage des écarts de développement. Pour garantir partout sur la planète le droit à l’eau, à l’éducation, aux soins, à l’énergie propre, le droit à un avenir décent pour chacun. Parce que ce ne serait que justice, parce que c’est l’intérêt de tous, parce que c’est le monde que nous voulons bâtir ensemble.