Comité de Coordination Tamoul – France
Paris, le 22 avril 2009
Ce lundi 20 février, environ 500 personnes se sont rassemblées spontanément rue du Faubourg Saint Denis et ont décidé de s’assoir à l’angle entre la rue du Faubourg Saint Denis et du boulevard de la Chapelle, près de la station la Chapelle, pour manifester leur tristesse et leur désespoir face à la mort de plusieurs centaines de civils tamouls au Sri Lanka, tués dans des attaques militaires du gouvernement sri-lankais, et pour demander à nouveau à la communauté internationale et au gouvernement français d’intervenir pour sauver les civils qui peuvent encore l’être.
Cette manifestation n’ayant pas été autorisée au préalable, les forces de l’ordre sont intervenues, et la manifestation a connu des débordements.
Le Comité de Coordination Tamoul-France, qui participe à l’organisation de manifestations contre la guerre menée au Sri Lanka, notamment depuis l’intensification des combats début janvier, condamne fermement les débordements et les dégradations qui ont été commises le lundi 20 février, et exprime ses plus profonds regrets.
Il tient cependant à préciser le déroulement des faits, à partir des témoignages de personnes ayant été sur les lieux au moment où les altercations ont débuté. En effet, les forces de l’ordre ont demandé aux manifestants de partir, ce qu’ils ont refusé de faire, afin d’avoir un moyen visible d’exprimer leur désespoir, les manifestations pacifiques n’ayant à aucune reprise été relayées par les médias français.
Les forces de l’ordre ont alors réagi d’une façon que nous jugeons disproportionnée. Du gaz lacrymogène a d’abord été utilisé contre un manifestant, qui n’était aucunement agressif, en plein visage et sans distance minimale de sécurité, provoquant un malaise de cette personne, qui est alors tombée inconsciente.
Ce premier geste de provocation a attisé la colère des manifestants, d’autant qu’il a été suivi par une attitude agressive de la part des forces de l’ordre : poursuite de l’utilisation de gaz lacrymogène face à des manifestants non armés et pacifiques, ne constituant pas un danger pour les forces de l’ordre, insultes, coups…
La manifestation a ensuite malheureusement dégénérée, ce que nous regrettons vivement.
Le Comité de Coordination Tamoul-France tient également à rappeler que des manifestations pacifiques ont lieu depuis janvier et qu’un rassemblement permanent est organisé entre Trocadéro et Ecole Militaire, selon les autorisations de la Préfecture, depuis plus de deux semaines. Par ailleurs, 4 jeunes font une grève de la faim depuis 14 jours. Ce samedi, ce sont près de 20 000 personnes, dont des élus, qui se sont rassemblés à Trocadéro.
On ne peut cependant que regretter que ces manifestations pacifiques et conformes aux autorisations préfectorales n’aient pas réussi à attirer l’attention des médias, et donc de l’opinion publique française, et espérer que celle de samedi prochain connaîtra un autre sort et permettra de contribuer à mettre un terme au génocide des Tamouls au Sri Lanka.
Pour rappel, le conflit qui oppose le gouvernement cinghalais et les Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul (LTTE) a repris depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu par le gouvernement en janvier 2008. Depuis fin 2008, le gouvernement mène une offensive d’ampleur, sans respect du droit des conflits armés et des Droits de l’Homme. Les civils, les hôpitaux et les zones de sécurité définies par le gouvernement et dans lesquelles se trouvent les camps des déplacés sont pris pour cibles, et l’aide alimentaire et médicale n’est pas assurés. Des actes de génocide, dont les preuves s’accumulent, sont commis sur la population.
La situation humanitaire n’a jamais été aussi grave. Plusieurs milliers de personnes ont été tuées et blessées dans les raids aériens et terrestres, et 450 000 Tamouls ont été déplacés. Alors que la population dépend des distributions de nourriture, l’Etat sri lankais a ordonné le départ précipité des ONG en août 2008.
Les obstacles à la présence des journalistes sur les lieux du conflit et le contrôle de l’information ne permettent pas à l’ensemble de l’opinion publique et à la communauté internationale de prendre toute la mesure de la situation, même si des ONG (Amnesty International, Reporters Sans Frontières, Caritas, le Comité International de la Croix Rouge…) et des représentants internationaux, notamment de l’Organisation des Nations Unies, se font désormais l’écho des persécutions dont sont victimes les Tamouls et de la situation humanitaire désastreuse à laquelle ils sont confrontés.
Dans ce contexte, les manifestations organisées à Paris et ailleurs visent à sensibiliser l’ensemble de la population, le gouvernement français et la communauté internationale, et à contribuer à la mobilisation pour sauver les civils tamouls, leur apporter l’aide humanitaire nécessaire et lancer les bases d’une solution de moyen terme pour que les Tamouls puissent vivre en paix au Sri Lanka.
Comité de Coordination Tamoul – France
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