Le réseau NO-VOX, qui rassemble des mouvements de lutte de « SANS » de
différents pays et continents s’est réuni en assemblée générale, à Bamako le
21 janvier 2006.
Le FSM de BAMAKO (Mali), a permis la rencontre de nombreux
représentants des mouvements sociaux du continent Africain, en particulier de
l’Afrique de l’Ouest et de lancer la construction de réseaux NO-VOX dans
différents pays.
Le réseau espère que le FSM de Bamako favorisera le développement des
luttes sociales et l’émancipation des peuples dans cette partie du monde.
Le réseau NO-VOX, fidèle à ses principes d’action concrète, a appelé
dimanche 22 à une manifestation pacifique pour exiger le retour des sans
papiers expulsés par le gouvernement Français. Les mineurs d’or en grève de
Morila, les paysans et paysannes spoliées du fleuve Niger, et représentants
d’autres luttes au Mali se sont joints à cet appel, et malgré les injonctions
d’une représentante du comité d’organisation du FSM, ont décidé de marcher
en direction de l’ambassade de France. Cette manifestation a permis qu’une
délégation conduite par le réseau NO-VOX soit reçue par l’ambassade le
lendemain, et que soient ouvertes des discussions et des pistes d’intervention
concrètes.
Lors de son assemblée générale le réseau a dénoncé :
– Les atteintes à la démocratie, aux droits humains et aux droits sociaux, comme
le droit à se nourrir convenablement, à se loger décemment, à disposer d’une
terre, le droit à l’éducation, à un emploi décent, à un revenu suffisant, à une
protection sociale, à la culture, à la liberté de circuler, à l’autosubsistance, à
l’égalité entre les hommes et les femmes ...Ces Droits sont constamment
bafoués s’agissant des populations vulnérables comme les femmes, les
handicapés, les enfants, les populations pauvres, les minorités ethniques et
culturelles.
– Les politiques néocoloniales, au plan économique, militaire, culturel, menées
par les puissances du nord, en particulier l’Europe, et la permanence du pillage
des richesses naturelles extraordinaires de ce continent, au profit d’une
minorité de privilégiés du nord comme du sud.
– La corruption pratiquée au plus haut niveau des Etats, qui permet ce pillage,
appauvri les pays, et fait échec à toute tentative de rétablir une distribution
équitable de richesses.
– les politiques migratoires visant à interdire l’arrivée au nord des populations
victimes de la misère, du pillage des ressource, et des guerres qui sont elles
même favorisées et alimentées par l’industrie de la guerre.
L’Europe capitaliste, notamment, érige des barrières meurtrières à
l’immigration en contradiction avec les droits de l’homme qui fondent en
théorie les démocraties. Elle laisse se développer les discriminations, les
violences racistes et xénophobie, afin d’accomplir des réformes néolibérales,
d’asseoir des politiques répressives contre les populations pauvres et les
mouvements de résistance. La dégradation de l’environnement atteint le
continent Africain, causée en particulier par l’importation des productions du
nord les plus polluantes et le pillage des richesses naturelles.
Les mouvements sociaux du nord et du sud doivent construire ensemble des
solidarités et soutenir les mouvements sociaux de résistance et de lutte en
Afrique, en particulier les luttes des populations opprimées, exploitées
affamées par les multinationales, les politiques néocoloniales, et le pillage des
ressources naturelles.
Le réseau NO-VOX apporte son soutien et sa solidarité aux luttes en cours,
telles que la lutte des mineurs de Morila, la lutte contre la privatisation du rail,
la lutte des paysans spoliés du bord du fleuve Niger, la lutte des femmes du
continent, la lutte des sans papiers expulsés, la lutte des étudiants, la lutte des
nombreuses associations et organisations de base et de « SANS ».
L’assemblée des « SANS », exige que les Nations riches mettent en place une
politique de développement et de réparation de 5 siècles de colonisation, et de
pillage qui contraignent les populations à l’immigration.
L’AG exige également- que les sans papiers expulsés par la France et les
autres pays soient autorisés à retourner dans le pays dont ils ont été chassés,
que la France abolisse l’article 4 de la Loi qui valorise la colonisation alors
que celle ci continue ses dégâts encore aujourd’hui, que la dette soit
entièrement abolie et que les pays riches consacrent, une partie de leur budget
de telle sorte à satisfaire les droits humains fondamentaux et réparer les dégâts
de la colonisation et de l’esclavage.
Le réseau NO-VOX demande que les organisateurs et initiateurs du processus
des FSM poursuivent l’effort d’inclusion des mouvements de lutte des
« SANS », particulièrement à Nairoby, afin que puissent se rendre au FSM,
s’exprimer et se rencontrer ceux et celles sans lesquelles aucun autre monde
n’est possible !!