Pendant dix ans, de 1961 à 1971, pour empêcher que la forêt et le maquis dissimulent les caches et les déplacements de l’adversaire, détruire les récoltes et inciter les paysans à fuir les campagnes, l’aviation américaine a déversé 72 millions de litres d’herbicides sur une superficie totale de, près de 2 millions d’hectares de forêts et de rizières. Ces herbicides comportaient 41.635.000 litres d’ « agent orange », contenant de la dioxine, un poison un million de fois plus toxique que le plus puissant poison naturel connu à l’époque ; et dont la nocivité est telle que, durant la seconde guerre mondiale, Roosevelt avait interdit à l’armée américaine de s’en servir, et que, en août 1970, le sénateur Nelson déclarait au Congrès : « Il n’est pas impossible que notre pays ait déclenché une bombe à retardement qui retentira sur les populations avec des incidences qui ne pourront être évaluées que dans un futur lointain. »
Très stable, la dioxine tend à rester dans l’environnement. Les concentrations sont extrêmement importantes dans les sols, les sédiments ainsi que dans les graisses animales, contaminant ainsi la chaîne alimentaire. Dix-sept ans après l’arrêt des largages de défoliants, elles se retrouvent toujours dans les fruits et les légumes cultivés dans les sols contaminés durant le conflit.
Le « Rapport Stellman » estime à 4 800 000 le nombre de victimes potentielles ou silencieuses, sans compter les victimes empoisonnées ultérieurement par la chaîne alimentaire. Les victimes passées, présentes et à venir se comptent donc par millions. Il est indéniable que les familles de victimes de l’agent orange présentent un nombre anormal de naissances d’enfants morts-nés, atteints de malformations et de difformités monstrueuses, et que les 2è et 3è générations ne sont pas épargnées. Même des gens apparemment indemnes souffrent de dermatoses, de troubles hépatiques, d’atteintes de l’appareil urogénital, de troubles neurologiques et de troubles psychiatriques.
Enfin, l’agent orange c’est un terrible bilan écologique : empoisonnement de 43% des régions cultivées, destruction de 60 % des plantations d’hévéas et de 36% des forêts de palétuviers qu’il faudra plus de cent ans pour reconstituer, pollution massive des eaux et empoisonnement de l’ensemble de la chaîne alimentaire pour de nombreuses décennies. Enfin, 6.250 km2 du Sud du Vietnam restent toujours impropres à la culture.
Les plus grandes entreprises chimiques américaines cités à comparaitre par le Tribunal :
Monsato, Dow Chemical, Pharmacia Corp, Hercules Inc, Occidental Chemical Corp, Ultramar Diamond Shamrock Corp, Maxus Energy, Thomas Hayward Chemical Company, Harcros Chemical Inc, Uniroyal Chemical Inc, sont citées à comparaitre pour avoir fabriquél’Agent Orange dont elles savaient pertinemment qu’il contenait de la dioxine en grandes proportions ce qui aurait des conséquences sur la santé du peuple Vietnamien, ainsi que sur la nature et l’écologie du Vietnam pour des décennies. De plus, ces compagnies ont continué à éluder leur responsabilité dans la fourniture de ces produits chimiques au gouvernement américain et ont refusé de reconnaître leur participation importante aux faits et d’intervenir en remédiant aux conséquences de leurs actions.
Les associations du Collectif Vietnam Dioxine qui soutiennent ce procès :
Ad@ly, Association Républicaine des Anciens Combattants, Comité pour le village de l’amitié Vân Canh, Droit et Solidarité (Membre de l’Association Internationale des Juristes Démocrates), Enfants du Monde - Droits de l’ Homme, Mouvement National de Lutte pour l’ Environnement, Mouvement de la Paix, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Vietnam, les Enfants de la Dioxine, D.E.F.I. Viêt Nam, Union Générale des Vietnamiens de France, Union des Jeunes Vietnamiens de France, Union des Etudiants Vietnamiens de France, Americans Against the War, Aide au Vietnam, LE MI-DIT, Santé Sans Frontière, Collectif Santé Sans FrontièreMartigues.
PETITION JURISTES EN LIGNE :
http://www.vietnam-dioxine.org/peti...