Chrysomèle : l’infestation continue
Mardi, des chrysomèles ont été signalées dans la Bresse. Comme chaque été ou presque depuis 2002, la France est confrontée à une infestation de ce coléoptère notamment en Rhône-Alpes et en Alsace. Explications de FNE.
Un insecte d’Amérique du Nord
La Chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera virgifera) est un coléoptère américain (USA et Canada) dont la larve se nourrit des racines du maïs, causant de très importants dégâts à ces cultures. Son arrivée en France est un phénomène récent : les premiers signalements en France remontent à 2002.
Comment sont-elles arrivées en France ?
Frédéric Jacquemart appartient à la mission biotechnologies de FNE : « cette situation est le résultat d’une succession d’erreurs. Première erreur, la monoculture de maïs, qui permet la survie du parasite d’une année sur l’autre. Deuxième erreur, la stratégie d’éradication chimique de la chrysomèle à chacune de ses apparitions sans visibilité sur le long terme. Nous demandons une étude pour déterminer l’origine des chrysomèles relevées chaque année en France et la mise en place , si nécessaire, d’une véritable politique européenne de protection aux frontières. »
La rotation des cultures, seule solution pour FNE
Claudine Joly, référente de FNE sur les pesticides, explique : « La rotation des cultures est en réalité la seule solution pour venir à bout de la chrysomèle. Elle permet de casser le cycle du ravageur, et de rompre avec notre dépendance chronique aux pesticides. Les autres techniques employées, comme l’épandage aérien de deltaméthrine, l’enrobage des semences au Cruiser ou encore les OGM restent de fausses solutions, inefficaces sur le long terme et dangereuses pour l’environnement et la santé humaine. »
La Directrice générale de l’alimentation du Ministère de l’agriculture a déclaré hier qu’elle souhaitait encourager la rotation des cultures pour lutter contre la chrysomèle du maïs. Elle a rappelé que les maïsiculteurs recevraient une indemnité plus importante s’ils pratiquaient la rotation des cultures que s’ils utilisaient des pesticides (arrêté du 24 juillet 2009).
Pour Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE, cette mesure est insuffisante : « A l’heure de la mise en œuvre du plan Ecophyto 2018 qui prévoit de réduire de moitié l’usage des pesticides en 10 ans, il est inacceptable que des agriculteurs reçoivent une aide pour des traitements sans avoir mis en place de rotation. Nous demandons que seuls les agriculteurs pratiquant la rotation des cultures soient soutenus financièrement dans la lutte contre la chrysomèle. »
Jeudi 20 août 2009
France Nature Environnement
Agriculture : en finir avec la chrysomèle
Comme chaque été ou presque, le célèbre ravageur du maïs est de retour en Alsace et Rhône-Alpes. Pour lutter contre la chrysomèle, des épandages aériens de pesticides sont déjà prévus dans l’Ain. Réaction de FNE et de ses associations membres Alsace Nature et la FRAPNA.
Des chrysomèles ont de nouveau été détectées cette année dans l’Ain, en Savoie, Haute-Savoie et Alsace. Ce petit coléoptère originaire des Etats-Unis provoque des pertes de récolte significatives sur les cultures de maïs. La réglementation en vigueur impose sa destruction.
L’insecticide utilisé, la deltaméthrine, est peu sélectif : il est aussi toxique pour des insectes non ciblés tels que les coccinelles et les abeilles. Les traitements aériens sont toujours employés, bien que leur interdiction ait été actée dans Grenelle de l’environnement.
Pour Catherine Deséraud, Présidente de la FRAPNA Ain : « Les épandages aériens de deltaméthrine posent de graves problèmes de santé publique, les produits utilisés étant toxiques pour l’homme par inhalation, et la population étant mal informée. »
Michel Breuzard, Président d’Alsace Nature Haut-Rhin ajoute : « Ces traitements chimiques sont d’autant plus inacceptables qu’une alternative existe : la rotation des cultures. »
Pour Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à FNE : « Ces infestations à répétition montrent bien les limites de notre système agricole actuel. Multiplication des invasions parasitaires, sur-consommation et pollution des eaux, menace pour les pollinisateurs, il est grand temps de remettre en cause une bonne fois pour toutes la monoculture de maïs. »
FNE et ses associations membres Alsace Nature et la FRAPNA demandent la promotion des alternatives agronomiques et l’application immédiate de l’article 31 de la loi Grenelle 1 du 3 août 2009 qui prévoit l’interdiction des épandages aériens de pesticides.
Mercredi 12 août
Rappel :
signez notre pétition pour réduire de moitié l’usage des pesticides en France
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France Nature Environnement