Lettre du Syndicat des Travailleurs et des Conducteurs de bus de la ville de Téhéran et la banlieue
Au secrétaire général de la fédération internationale des travailleurs du transport
Suite à notre précédente lettre, concernant les licenciements illégaux et abusifs des ouvriers syndiqués de la société des travailleurs et des conducteurs de bus de Téhéran et de sa banlieue.
Nous vous informons que cinquante trois de ces personnes n’ont pas l’autorisation de reprendre leur travail en raison de leur persistance à faire respecter leur droit syndical. Depuis 9 mois, une plainte contre leur employeur a été déposée au ministre du travail, conformément aux lois de la république islamique d’Iran.
Malheureusement le bureau du ministère du travail à l’encontre de leur obligation légale a refusé d’enregistrer et de donner suite à leur requête. Pourtant récemment monsieur Ibrahim NAZARI DJALALI conseiller du ministre du travail a affirmé donner des ordres pour que le bureau du ministère du travail à l’encontre de leur obligation légale a refusé d’enregistrer et de donnent suite à leur demande. Jusqu’à aujourd’hui les ouvriers n’ont reçu aucune réponse.
Ces derniers jours, Monsieur Hassan TIZE MAGHZE responsable au ministère du travail du département de Téhéran, et qui est chargé directement de la plainte des ouvriers, et Monsieur BAGHERI chef de la sécurité et des renseignements au bureau du département de Téhéran ont déclaré que les ouvriers se sont révoltés contre le régime de la république islamique d’Iran. De plus si ils veulent reprendre leur travail, ils doivent avouer publiquement leur délit, présenter leur regret et demander pardon aux responsables du régime.
Monsieur le secrétaire général ;
J’attire votre attention sur la situation catastrophique de ces travailleurs, que se soit économique (aucun salaire perçu ni allocation), médicale (perte de leur droit au régime santé) etc.…, nous vous demandons à la TCFTU-ILO et aux autres organisations internationales de porter plainte et de faire pression sur les responsables du ministère du travail de la république Islamique d’Iran, afin qu’ils répondent à la demande des travailleurs licenciés et que ces derniers puissent retrouver leur poste de travail le plus rapidement possible.
Une simple vérité
M. Ali Réza Mahjoob, secrétaire général de la « Maison des Travailleurs », est l’un des responsables très en vue de cette organisation fantoche et anti-ouvrier du régime.
Durant l’année dernière, il a joué un rôle direct dans la répression des travailleurs du syndicat Vahéd de la régie du transport urbain du Grand Téhéran. En outre, il est aussi député de l’assemblé islamique (parlement iranien). Cet assemblé a été purgé de la majorité de ses membres « réformateurs ». Il témoigne de l’obédience de M. Mahjoob à l’égard du régime des ayatollahs et son aile le plus réactionnaire et intégriste.
Quand ce monsieur parle de la misère devant un public des travailleurs, cela ne peut qu’être vraie, car en aucun cas on ne peut le considérer comme un opposant, voire modéré, du régime. Or M.Mahjoob, dans un entretien récent, a révélé qu’aujourd’hui en Iran Islamique il y a 13 millions d’habitants qui vivent en dessous du seuil officiel de pauvreté, que dans le secteur de l’industrie du textile, il y a 200 000 travailleurs et employés qui n’ont pas touché leurs salaires depuis « plusieurs mois ». Parmi eux il y en a ceux qui n’ont pas été payé depuis 50 mois ! Voilà comment les travailleurs iraniens touchent leur « rente pétrolière » promise par le président Ahmadinéjad.
Quelques Manifestations et Sit-in
En Iran il ne se passe même pas un mois sans que les travailleurs iraniens ne manifestent leur mécontentement à l’égard de leurs conditions de vie. Voici quelques-unes des luttes les plus significatives au cours du mois de septembre et début d’octobre 2006 :
- A Meched (au nord est de l’Iran) plusieurs centaines des travailleurs de l’usine de la sidérurgie Zob-é-Record, se sont rassemblés dans l’enceinte de l’usine pour réclamer leurs salaires impayés depuis deux mois.
– Une centaine des ouvriers de l’usine « Aras », fabricant de la porcelaine hygiénique, à Tabriz, nord ouest de l’Iran, se sont rassemblés devant le bureau du travail et de la formation professionnelle, afin de porter plainte contre leurs employeurs qui ne paient pas leurs salaires dus. Ils ont affirmé que certains d’entre eux n’ont pas touché leurs salaires depuis 8 mois.
– En Kurdistan, les travailleurs de la société Par Ris, de secteur textile, continuent leur lutte afin d’obtenir le retour au travail de leurs camarades licenciés. Ils ont proclamé que la lutte continuera jusqu’au retour de tous ces travailleurs, parmi eux M.Behzad Sohrabi, un militant syndicaliste.
– Les travailleurs de l’usine Parsillon à Khorram Abad, située en Lorestan (ouest de l’Iran), ont protesté contre le non paiement de leurs salaires en se rassemblant devant l’entrée de leur usine.
– Les travailleurs de la pétrochimie Kermanshah ont réussi à obtenir le paiement de leurs salaires après une grève de 3 jours. Ils avaient réclamé le paiement de la totalité de leurs 3 mois de salaires impayés, mais pour l’instant ils n’ont réussi obtenir que le paiement d’un mois. Ils ont donné un délai de 2 semaines à la direction pour le paiement du reste.
Soutenons la lutte des travailleurs d’Iran pour la création des Organisations autonomes
• L’organisation autonome est un besoin vital et urgent pour la classe ouvrière d’Iran.
• Aujourd’hui, ce n’est pas pour améliorer leurs conditions du travail que les travailleurs luttent, mais ils résistent contre l’esclavage moderne.
• Le régime islamique réprime sauvagement toute lutte des travailleurs pour s’organiser dans les syndicats indépendants.
Pour la classe ouvrière iranienne il est interdite de créer les organisations autonomes a fin de défendre leurs droits. Alors que leurs droits les plus fondamentaux sont bafoués, les lois anti-ouvrier barrent la route à toute sorte de soutiens légaux et en même temps les politiques économiques néo libérales du régime les cernent de tous cotés.
En 1979, les travailleurs iraniens, après avoir joué un rôle majeur, par leurs grèves au cours les phases décisives de la révolution qui ont abouti au renversement du régime du Chah, ont réussi a s’organiser et de créer les conseils d’ouvriers dans les leur lieus de travail. Mais, leurs souhaits de pouvoir prendre part dans la vie social et économique ont confronté à l’opposition farouch du régime. Dés le départ, le régime a déclaré la guerre à toute tentative du mouvement ouvrier de créer toute forme d’organisations syndicales ou réhabiliter les syndicats anciens (Mis en retrait par le régime du Chah).
Par contre, le régime mis en place par Khomeiny, a tenté à islamiser tous les aspects de la vie économique, sociale et culturelle. Dans ce domaine, les ouvriers n’ont pas été épargnés. Le régime à commencé contrôler les activités touchants les ouvriers en mettant en place, partout, les « associations islamiques des travailleurs », ou les « conseils islamiques du travail ». Pour mieux contrôler encore les travailleurs, le régime a réussi de détourner les « maisons du travail » que les travailleurs avaient crée pendant la« révolution », en y placer ses agents par la force. Ensuite ces organismes sont devenus les appareils de répression du régime contre le mouvement ouvrier et la porte parole du régime aux instances internationales.
Depuis 27 ans, le régime islamique stigmatise la société en y introduisant son idéologie islamique, et en transformant les lois, les règlements et les institutions à la solde de ses intérêts. Ce sont ces organisations fantoches qui représentent soi disant les travailleurs iraniens auprès des institutions internationales. Ainsi, la « Maison de travail » est devenue le membre de l’Organisation Internationale du Travail. Les travailleurs iraniens n’ont pas manqué, par différentes occasions, de demander l’expulsion de cet organisme fantoche des institutions internationales et leur remplacement par les véritables représentants des travailleurs d’Iran. En vain…
Toutes démarches des travailleurs iraniens pour la création des organisations autonomes et représentatives ont trouvé une seule réponse de la part des autorités : La répression ! En fait, il est officieusement interdit d’utiliser le mot syndicat. Donc, tous travaux en vue de mis en place des syndicales indépendantes du pouvoir ont pour conséquence, la poursuite « judiciaire » et l’arrestation. Dernière en date, a été les attaques sauvagement orchestrés par le régime contre le syndicat des travailleurs de la régie du transport de Téhéran. Leurs assemblés ont été les cibles des « Gros Bras » de la « Maison de Travail » et agents du ministère de renseignement, au cours des quels, ils avaient tabassé les syndicaliste, blessant leur secrétaire M. Mansour Onsanlou en coupant sa langue par un cutter. Plus tard, M. Ossanlou et ces collaborateurs ont été arrêtés et conduits en prison. Il a été relâché plusieurs mois plus tard sous une caution financière lourde. Des dizaines entre eux ont perdu leur travail et subissent une situation très délicate.
Cette méthode barbare de répression a pour but, de dissuader par terreur, le travailleur du pays, qu’ils renoncent à tout tentative de création des organisations professionnelles libre et indépendantes du pouvoir. Aujourd’hui, les travailleurs luttent plus tôt contre les situations quasi esclavage que pour l’amélioration de la condition de leurs vies et leur travail. C’est pourquoi la classe ouvrière d’Iran a besoin des organisations indépendantes du régime, une moyenne essentielle de défendre ses intérêts.
Vive La solidarité internationale ! Les Soutiens des Syndicats à Travers le monde
Grâce aux efforts des défenseurs de la classe ouvrière iranienne à l’étranger et au soutien des militants syndicalistes à travers du monde, aujourd’hui les travailleurs iraniens bénéficient du soutien de leurs camarades organisés dans les grandes centrales syndicales. En France la CGT, FO et CFDT ont à plusieurs reprises apporté leurs soutiens à leurs collègues iraniens.
La dernière en date est la lettre de la CGT adressée au ministre français des affaires étrangères en lui demandant d’aborder la répression des militants syndicaux en Iran, dans ses entretiens avec les autorités du régime islamique d’Iran et la lettre de protestation Jennie Formby secrétaire national de l’Union Général de Travailleurs du Transport Public en Angleterre (TGWU) en soutien aux militants accusés de Saghez, qui sont de nouveau convoqué par la « justice » islamique.
De plus, au Royaume Unis, les syndicalistes et des militants de gauche ont organisé une caisse d’aide aux travailleurs iraniens qui est gérée par un conseil de surveillance anglo-iranien.
En France c’est la CGT qui a pris l’initiative d’organiser l’aide aux travailleurs iraniens. Vous trouvez ci-dessous les adresses correspondantes et nous comptons sur votre participation à cette cause à faire connaître ces moyens d’aide financière aux travailleurs iraniens.
Sur internet
[Attention : ces informations datent !]
Workers Fund - Iran Charity Number SC 037159
ou
Titulaire du compte : Worker’s Fund Iran
Nom de Banque : Nationwide Bank in UK
Code Banque : 0912
Numéro de compte : 703596614
Le compte géré par la CGT est ouvert à la Poste sous l’intitulé :
L’avenir social solidarité aux familles de syndicalistes iraniens ; CCP PARIS 17915-34A
Qui sommes-nous ?
L’actuel régime islamique en Iran est une des dictatures les plus répressives et brutales du monde.
Suite à son accession au pouvoir après la révolution de 1979, le régime théocratique a immédiatement entrepris d’étouffer les justes aspirations démocratiques des peuples iraniens...
Dans la République Islamique d’Iran, il y a aujourd’hui, beaucoup plus de prisonnier politiques, d’arrestations arbitraires et d’exécutions sommaires, une pratique de torture physique et psychologique beaucoup plus étendue, un respect des libertés politiques et des droits de l’Homme beaucoup moins grand et une forme de censure et de répression des libertés artistiques et intellectuelles beaucoup plus flagrante que jamais auparavant.
La classe ouvrière est privée des droits les plus fondamentaux tel que le droit d’association, de négociation collective et de grève...
Les femmes sont confrontées à une oppression sans précédent avec les lois moyenâgeuses et réactionnaires du régime religieux qui les réduisent officiellement au rang de citoyens de seconde zone et leur interdisent de mener une vie humaine normale...
Tous les droits des minorités nationales et religieuses sont supprimés. Le régime mène une politique d’occupation militaire de leurs régions et utilise les méthodes de répression les plus brutales pour écraser leur résistance.
Néanmoins, l’opposition populaire aux atrocités par le régime islamique grandit. Les ouvriers, les femmes, les étudiants, les intellectuels, les minorités nationales et toutes les couches de la population opprimée ont résisté contre ces attaques et ont continué à lutter pour leurs revendications malgré la riposte extrêmement dure et violente de l’Etat.
Pour l’actuel régime, le seul moyen de maintenir sa mainmise sur le pouvoir réside dans sa capacité d’imposer les formes de répression politique les plus brutales à l’immense majorité de la population.
Voilà pourquoi il est nécessaire de lancer une campagne contre la répression en Iran et pour la défense des intérêts des travailleurs en Iran. Cette campagne se fait sur une base large et se donne comme but d’organiser des actions de solidarité avec tous ceux qui luttent contre le régime répressif islamique et de porter à l’attention de l’opinion publique la situation terriblement dramatique du peuple iranien et l’actualité du mouvement ouvrier en Iran.