PARIS, 22 sept 2009 (AFP) - Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, et une cinquantaine de postiers ont tenu symboliquement une assemblée générale dans le palais Brongniart, ancien siège de la Bourse, au matin d’une journée nationale de mobilisation contre le projet de réforme du statut de La Poste, a constaté un journaliste de l’AFP.
« La Poste va entrer en bourse, les postiers entrent dans la Bourse », a déclaré à l’AFP M. Besancenot, postier lui-même, et entouré d’une cinquantaine de ses collègues venus majoritairement comme lui des Hauts-de-Seine. Selon lui, "cela a été un peu houleux au départ. Cela a été du +pousse-pousse+ avec les vigiles, mais finalement les grévistes ont pu s’installer dans un vaste salon à moulures pour tenir leur AG.
Porteurs d’autocollants jaunes du syndicat Sud, avec la photo de Nicolas Sarkozy et du président de La Poste Jean-Paul Bailly, et le slogan « votre privatisation on en veut pas, par la grève avec les usagers combattons la privatisation ! », les postiers, installés en cercle, ont écouté les prises de parole dans une ambiance détendue. « C’est la Bourse qui vous invite », a lancé Olivier Besancenot au début, avant de rappeler qu’au-delà de cette initiative « un peu à l’arrache », « le plus important c’est la manifestation » parisienne programmée dans l’après-midi par l’intersyndicale à l’origine de la mobilisation.
Les prises de parole ont tourné autour de l’idée d’une grève générale reconductible de tous les services de la Poste, au moment fin octobre-début novembre de l’étude du projet de loi devant le Parlement. « Chacun d’entre vous doit faire monter la sauce. Il faut que la question de la grève reconductible se pose (à ce moment-là) mais pas comme un baroud d’honneur », a souligné Gaël Quirante, responsable de Sud à la Poste des Hauts-de-Seine.
Et Olivier Besancenot a rappelé que « la privatisation de la Poste cristallise beaucoup de choses, dont la colère de nombreux élus de petites communes ».
Les postiers ont quitté le Palais Brongniart sans incident peu après 12H00 en cortège bruyant, en se donnant rendez-vous pour la manifestation parisienne qui démarre à 14H00 du siège de la Poste.
fm/vdr/db
AFP
Soutien à la grève des postiers
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Communiqué du NPA
Le NPA soutient totalement la grève qui a démarré dans les bureaux de poste parisiens, aujourd’hui 21 septembre, et la grève nationale mardi 22 à l’appel de l’intersyndicale nationale.
Depuis 6 mois, les organisations syndicales ont dénombré 140 suppressions de postes, dans les bureaux parisiens, sur les 6 derniers mois, et 7500 postes en moins au niveau national. De plus, plus de 1000 bureaux de plein exercice ont été fermés.
Autrement dit, le service public est miné de l’intérieur par les choix de la direction.
C’est dans ce contexte que survient le changement de statut de La Poste, planifié depuis le dernier conseil de ministres en juillet, impliquant l’ouverture du capital c’est-à-dire la privatisation du service public postal comme auparavant à France Télécom et à EDF-GDF.
Pour les usagers et les personnels, si la privatisation n’est pas stoppée c’est l’augmentation des tarifs postaux, moins de bureaux de poste, plus d’attente aux guichets et une dégradation des conditions de travail des postiers.
C’est pourquoi, l’enjeu du vote citoyen, contre la privatisation, autour du 3 octobre est important pour montrer que le refus de cette privatisation est largement partagé.
Le 22 septembre, Olivier Besancenot sera en grève et participera à la manifestation syndicale qui partira à 14h du siège de la direction de la Poste, 44 boulevard de Vaugirard, en direction du Sénat.
Solidaire de la grève et de la manifestation, le NPA sera présent à la manifestation contre la privatisation.
Le 21 septembre 2009.
Contre la privatisation de la Poste !
Examiné lors du conseil des ministres, le 29 juillet, le projet de loi pour faire de la poste une société anonyme devrait être présenté au Parlement à partir du mois d’octobre.
Deux temps forts sont déjà prévus : une première journée de grève mardi 22 septembre et une consultation nationale de la population, organisée dans un grand nombre de villes, le samedi 3 octobre.
L’argument du gouvernement est particulièrement hypocrite. Il prétend que le changement de statut de l’entreprise est motivé par la nécessité de recapitaliser La Poste pour faire face à l’ouverture totale du courrier à la concurrence en 2011. En même temps, il assure qu’il ne s’agira pas d’une privatisation puisque les capitaux resteront 100 % public via la prise de participation de la Caisse des dépôts et consignation.
En réalité, les grandes manœuvres ont déjà commencé pour que l’ouverture au capital privé se fasse très rapidement après le changement de statut. Cette privatisation est d’autant plus choquante que les besoins de financement sont de l’ordre de 3 milliards d’euros. Un montant pour le moins dérisoire comparé aux dizaines de milliards d’euros que l’Etat a versés aux banques privées pour soutenir leur activité au cours de ces derniers mois…
Elle intervient à un moment où l’entreprise a déjà beaucoup changé. Les réorganisations sont incessantes depuis des années dans tous les secteurs pour augmenter la productivité et diminuer fortement les effectifs. Les bureaux de poste ferment par milliers, remplacés par des agences postales où l’offre est considérablement réduite. Près de la moitié des salariés sont désormais sous statut privé. C’est aussi le cas de la totalité des filiales du groupe La Poste.
Mais cette nouvelle étape aura des conséquences très importantes pour les usagers comme pour les personnels. D’ores et déjà le non-remplacement de4 salariés sur 5 partant à la retraite a été annoncé afin d’assurer un maximum de rentabilité.
La riposte s’annonce difficile. Des grèves souvent très dures ont eu lieu ces derniers mois pour les salaires et contre l’aggravation des conditions de travail, mais sans lien et sans plan d’ensemble. La journée du 22 septembre à l’appel de toutes les organisations syndicales est un moment très important qu’il faut absolument réussir. Encore faut-il savoir quelles en seront les suites, afin que cette journée ne soit pas que symbolique et sans lendemain. C’est aussi une des conditions pour que la mobilisation soit réussie…
Dans ce contexte, la consultation nationale organisée par le Comité national contre la privatisation, pour un débat public et un référendum sur le service public postal peut être un point d’appui précieux. C’est une campagne unitaire sans précédent depuis longtemps, avec en particulier l’appui de beaucoup d’associations de maires, qu’il reste il est vrai à concrétiser dans de nombreuses villes…
L’enjeu est d’importance. Gagner la bataille de l’opinion publique et infliger sans attendre un désaveu à la politique de Sarkozy est possible, tant ce projet paraît peu légitime, accompagné de régressions qu’il est facile d’identifier et de dénoncer. Ce sera une première étape pour encourager les luttes, construire des convergences avec les salariés et les usagers des autres services publics, et commencer à changer le rapport de forces.
Jean-François Cabral
Vendredi 11 septembre 2009
Non à la privatisation de La Poste
Communiqué du NPA
Pour son dernier conseil des ministres, le gouvernement Fillon a choisi de s’attaquer au service public postal en fixant à l’automne le débat parlementaire sur la privatisation de La Poste par le biais d’un changement de statut et de l’ouverture du capital.
Les déclarations d’intention sur l’ouverture à des capitaux 100% publics ainsi que les promesses sur le respect des missions actuelles de La Poste ne tromperont personne. Les différents gouvernements qui ont précédé celui actuellement en place ont tous utilisé cet argument avant d’engager la privatisation du service public.
Le changement de statut, l’ouverture du capital permet justement aux capitaux privés de s’engouffrer dans la brèche et de faire tomber dans leur escarcelle une entreprise publique. Qu’on se rappelle Air France, France Télécom, GDF et EDF, par exemple.
Quant aux promesses de Sarkozy, chacun se rappelle celle qu’il avait faite à propos de GDF (participation de l’état à hauteur de 70%) avant de piétiner allègrement ses déclarations antérieures (35% depuis la fusion avec Suez).
La privatisation de La Poste et de ses missions s’inscrit en droite ligne dans la politique libérale de la Commission européenne qui vise à introduire à promouvoir privatisation et concurrence en lieu et place du service public.
Pour lutter contre une privatisation synonyme de suppression d’emplois , de fermetures de bureaux, de dégradation supplémentaire pour le public, une mobilisation sur la durée des salariés de La Poste avec leurs organisations syndicales, des associations, des partis politiques et des usagers est indispensable.
D’ores et déjà, des rendez-vous de mobilisation sont prévues avec une journée de grève et de manifestation en septembre et un référendum dans les localités, le 3 octobre, par le Comité national contre la privatisation de La Poste, dont le NPA est partie prenante.
Le 29 juillet 2009.