Les élections législatives d’hier au Portugal ont changé le panorama politique. Le Parti socialiste, qui en 2005, avec 45% de voix, avait eu la majorité absolue de députés, a maintenant perdu plus d’un demi-million de voix et tombe a 36,56%. Même en étant le vainqueur, il est en minorité au Parlement. C‘’est la seule force politique qui a perdu des mandats par rapport à 2005 (96 contre 121).
Le score du PS est le plus bas depuis 1991. C‘est sans aucun doute le résultat de ses politiques anti-sociales, d’une majorité absolue arrogante qui a choisi de sauver les banquiers des faillites au lieu d’établir des politiques publiques pour la banque, qui a fait passer une loi du travail qui a fait sourire l’ancien ministre de Durão Barroso. Le code/paquet de travail rend plus facile les licenciements dans un pays qui a prés de 600000 chômeurs dont la moitié ne reçoit pas d’allocation chômage et la précarité devient la règle. Un gouvernement qui a fait la guerre ouverte aux enseignants et aux fonctionnaires publiques comme aucun auparavant ne l’avait fait.
Le PSD (centre, libéral), tout en gagnant 3 élus par rapport à 2005, a cependant eu un de ses plus mauvais scores de toujours. Qui en a bénéficié ? C’ est la parti de droite, le PP, qui devient la 3e force politique (alors qu’en 2005 il était en 4e position). Le PC est passé de 3e à 5e force politique.
Le Bloc de Gauche est la force qui a le plus augmenté par rapport à 2005 : plus d’un demi-million de voix (557109) dans un pays de un peu plus de 9 millions d’électeurs, 192.679 de plus que en 2005. Il passe de 5e à 4e force politique (en étant la 3e dans un grand nombres des principales villes). Au niveau national/global, le score est passé de 6,38% à 9,85% et le nombre d’élu(e)s de 8 à 16. En plus, tandis qu’en 2005, les député(e)s élus venaient des circonscriptions de Lisbonne (4), Porto (2) et Setúbal (2), cette fois-ci nous avons des élu(e)s dans 9 des 20 circonscriptions : 1 élu(e) à Aveiro, Braga, Coimbra, Leiria, Santarém et Faro, une élue de plus à Porto et à Lisbonne. En tout, 6 femmes et 10 hommes.
Le Bloc pèsera dorénavant encore davantage dans la vie politique portugaise et dans les luttes à venir. Au Parlement, avec ses 16 élu(e)s mais aussi et surtout dans les luttes, puisque nous avons eu la confiance de plus d’ un demi-million de voix, ce qui est le résultat d’une campagne intense, de contacts permanents avec les travailleurs et les secteurs populaires et d’ un programme anti-capitaliste clair avec des propositions concrètes et alternatives face à celles du PS et du PSD.
Le trois objectifs que le Bloc s´était imposé pour cette campagne se sont tous accomplis : 1) empêcher une nouvelle majorité absolue ; 2) augmenter le nombre de voix par rapport à 2005 ; 3) augmenter le nombre d’ élus...
Au Parlement, le Bloc et le PC ont ensemble 31 élus, représentant plus de 18% des voix. Jamais à la gauche du PS un résultat pareil ne s´était produit.
Le PS, en minorité au Parlement, va être obligé de choisir de faire passer ou des propositions à gauche, comme celles que nous présenterons et qui découlent de notre programme et de notre mandat- entre autres, par exemple, abroger la loi du travail, imposer un impôt sur les grandes fortunes pour financer la sécurité sociale - ou bien de s’allier à la droite réactionnaire que le PP représente.
Après ces élections, le cadre politique est plus polarisé, à droite et à gauche. La lutte politique et sociale va s’accroitre dans les mois à venir. Et le Bloc est plus fort que jamais...
Alda Sousa