Corée du Sud

Chers camarades,

Nous avons appris le décès de Daniel Bensaid avec quelques heures de retard. Trois d’entre nous l’avaient rencontré lors du congrès de fondation du NPA. Cependant, même pour ceux qui n’ont pas eu la chance de faire sa connaissance en personne, ses livres et sa pensée ont suffi pour nous faire comprendre l’importance de cette triste nouvelle.

Avec tout notre soutien et en espérant que l’internationalisme que défendait tant Daniel Bensaid perdurera dans nos relations entre France et Corée.

Les camarades du Sanojoun (Workers’ Socialist Party Preparatory Group) et leur porte-parole Yang Gyu Heon.

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Andrej Hunko
_Mitglied der Fraktion DIE LINKE.
_im Bundestag

Militants allemands de DIE LINKE, nous avons appris avec beaucoup de tristesse le décès de Daniel
Bensaid. Je vous adresse ci-joint les condoléances de responsables et militants de DIE LINKE.

Amicalement

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Siège national du NPA
2 rue Richard Lenoir
93100 Montreuil
FRANCE
Berlin, 18.01.2010Chers camarades,

C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès de Daniel Bensaid. Toute
la gauche européenne perd un grand intellectuel engagé – un engagé de mai 68 qui,
contrairement à tant d’autres, est resté fidèle à ses convictions.

Nous exprimons nos condoléances à sa famille, ses amis, ses camarades et tous ses proches.

Liebe Genossinnen und Genossen,

mit großer Trauer haben wir vom Tode Daniel Bensaids erfahren. Die gesamte europäische
Linke verliert damit einen engagierten Intelektuellen, einen Aktivisten von Mai 1968, der im
Gegensatz zu so vielen seinen Überzeugungen treu geblieben ist.

Wir drücken seiner Familie, seinen Freunden und seinen GenossInnen unser tiefes Beileid
aus.

AlbanWerner
Alexander Ulrich, MdB (membre du parlement national)
Ali Atalan, Landesvorstandsmitglied DIE LINKE.NRW
Andrej Hunko, MdB
Annette Groth, MdB
Ben Stotz, Mitglied des Bundesvorstands DieLinke.SDS
Carsten Albrecht
Christine Buchholz, MdB
Dorothée Menzner, MdB
FlorianWilde, Geschäftsführung DieLinke.SDS
Friederike Benda, Mitglied des Bundesvorstands DieLinke.SDS
Harri Grünberg
Inge Höger, MdB
Jürgen Klute, MEP
Kathrin Vogler, MdB
Lev Lhommeau
Luigi Wolf
Marc Mulia, Mitglied des Parteivorstands DIE LINKE
Markus Körner
Michael Aggelidis, Landesvorstandsmitglied DIE LINKE.NRW
Nicole Gohlke, MdB
René Jokisch
Ruth Tietz
Sabine Lösing, MEP
Stefanie Graf, Geschäftsführerin DieLinke.SDS, Mitglied des Parteivorstands DIE LINKE
Sylvia Gabelmann, stellv. Landessprecherin DIE LINKE.NRW
Thies Gleiss, Mitglied des Parteivorstandes DIE LINKE
Tobias Pflüger

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Quito, 17 01 10,

Chers Amis,

J’ai été très ému de la mort de Daniel. Il a mené un combat intellectuel et humain admirable. Des personnes comme lui permettent de garder l’espoir en l’humanité.

Dites à tous les siens et à ses amis et collaborateurs, que je pends part a leur peine.

François Houtart

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Moyen-Orient

salut à tous ;

Nahla Chahal des CCIPPP a publié un article d’hommage dans le quotidien
pan arabe al hayat (publié londres) sur daniel.

Plus également au Liban, la quotidien de gauche al akhbar (proche
également de l’opposition 8 mars, hezbollah, aoun et tout cela) ont
également publié une pleine page sur Daniel.

Nicolas

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La mort de Daniel Bensaïd

par Pierre Mouterde

Il est toujours difficile d’apprendre la mort de quelqu’un dont on a été au fil de tant d’années, intellectuellement proche. A fortiori en cette période si particulière que nous connaissons aujourd’hui où tous les repères idéologiques semblent se déliter les uns après les autres.

C’était ce qu’il y avait de fascinant chez lui : cette capacité, loin du dogmatisme et de la langue de bois, de maintenir un discours critique, et surtout d’y parvenir en cherchant à combiner théorie rigoureuse et pratique politique concrète, fidélité à un marxisme ouvert et souci scrupuleux d’être à l’écoute de la réalité empirique. Manière de maintenir vivante et actuelle l’dée de révolution, en dépit de tous les désaveux de ce siècle ; comme une étincelle d’espérance ! C’est tout au moins ainsi que, de loin, je me suis nourri de ses livres et ses articles.

Il se revendiquait du trotskisme et appartenait au courant de la 4^e internationale dont il avait été pendant longtemps un dirigeant très actif. Il avait été aussi membre de la Ligue communiste française à la fondation de laquelle il avait participé en 1969, avant d’être plus récemment très impliqué dans la naissance du NPA. Mais ses engagements politiques partisans – auxquels il tenait d’ailleurs plus que tout – ne l’ont jamais empêché de rester ouvert et attentif au renouvellement des luttes sociales contemporaines, ni non plus de mener un travail théorique non négligeable sur l’actualité de l’œuvre de Marx. Philosophe, enseignant à l’Université de Paris VIII, il a ainsi participé à une relecture critique de Marx, permettant de faire apercevoir – contre toutes les orthodoxies en la matière – les tensions à l’œuvre dans son œuvre ainsi que les différentes conceptions de l’histoire qui s’y côtoyaient. De quoi nous aider à retrouver – sous les travestissements dogmatiques – l’indéniable fécondité théorique de l’auteur du Capital (la mise à jour si éclairante des différents temporalités et discordances économiques et politiques propres aux sociétés capitalistes). Et du même coup, mettre en perspective les œuvres récentes de certains théoriciens critiques d’aujourd’hui : Rancière, Négri, Badiou, Holloway, etc.

Plus que trotskiste – au sens strict du terme (il avait écrit récemment un petit livre sur les trotskismes) – il incarnait, à travers la trajectoire même de sa vie, la tradition de ce courant marxiste révolutionnaire, engagé dans le devenir de la réalité du monde. Comme si on ne pouvait pas être marxiste sans être en même temps militant actif et internationaliste impliqué directement dans le changements social et politique à l’échelle de la planète.

De lui, quelques images me restent encore à la mémoire. En 73, au moment ou la Ligue communiste était interdite et ses dirigeants activement recherchés par la police du ministre de l’intérieur d’alors : le repérer avec grande inquiétude dans un café parisien alors que j’étais en quête d’un contact clandestin égaré. Plus tard, au début des années 90 : l’entendre à la Mutualité, au fil d’un de ces discours passionnés dont il avait le secret, nous rappeler que la chute du mur de Berlin n’était pas un événement anecdotique, qu’il allait tout changer pour la gauche et les révolutionnaires. Et puis en Amérique latine : suivre sa trace et ses efforts, quelques années plus tard, au Mexique, en Argentine au Brésil, au fil de la renaissance d’oppositions révolutionnaires au développement desquelles il avait activement participé, notamment au sein du P.T. brésilien de Lula. Plus récemment, à Québec : l’écouter plus d’une heure durant à la brasserie « l’Agité » de Québec, lui qui était pourtant miné par la maladie, tenir devant une salle comble un discours d’une grande richesse sur les ravages humains opérés par le néolibéralisme contemporain.

Même de loin, à 100 lieux parfois des réalités théoriques ou politiques de la France, il est ainsi resté une référence, un point de repère pour tous ceux et celles qui aspiraient à un autre monde possible et voulaient se donner les moyens concrets de sa réalisation. Au Québec, en Amérique latine ! Non pas d’ailleurs sur le mode du disciple fidèle, mais plutôt comme une invitation à penser loin de toute tutelle, en tenant d’un même mouvement cette indispensable mémoire du passé et la nécessité de son actualisation, et surtout en préservant cette exigence de ne rien oublier des leçons qui dorment dans l’histoire et dont il reste à nous emparer, pour changer ici et maintenant le présent...

C’est en cela que pour moi, il restera vivant.

Pierre Mouterde, Québec, le 12 janvier 201

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