Nous, partis et organisations politiques d’Amérique Latine, des Caraïbes,
d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie, nous célébrons l’unité et la solidarité
qui nous a convoqués à Caracas, en République Bolivarienne du Venezuela. Et
depuis cette ville libertaire, nous tenons à exprimer notre sentiment
révolutionnaire. Nous nous félicitons de la présence des forces du changement
— ce qui nous engage— en ce moment si spécial de l’Histoire. Par ailleurs,
nous réaffirmons, et sommes fiers de le faire, notre conviction de conquérir,
bâtir le Socialisme du 21e siècle. En ce sens, nous tenons à inscrire notre
Engagement de Caracas en tant que guide révolutionnaire pour les défis et
enjeux qui nous font face. Nous nous sommes réunis en vue d’unifier les
critères nous permettant de défendre la souveraineté et la liberté de nos
peuples, face à la crise généralisée du système capitaliste mondial et aux
nouvelles menaces qui planent sur notre région, notamment avec l’installation
et le renforcement des bases militaires au sein des Républiques sœurs de la
Colombie, du Panama, d’Aruba, de Curaçao, des Antilles néerlandaises, ainsi
que l’agression contre le territoire équatorien et l’invasion de l’Irak et de
l’Afghanistan.
Nous considérons que le système capitaliste mondial est en train de traverser
une des crises les plus sévères de son histoire, qui vient saper ses fondements
et a pour conséquence de mettre en péril la survie de l’humanité. Le capitalisme
et sa logique du capital détruisent l’environnement et la biodiversité, provoquant
le dérèglement climatique, le réchauffement de la planète et la destruction de la
vie.
Le domaine économique est l’un des épicentres de la crise capitaliste, mettant
en évidence les limitations de marchés libres effrénés et dominés par des
monopoles de propriété privée. C’est ce qui a motivé les demandes
d’intervention faites à certains gouvernements, afin d’éviter l’effondrement de
secteurs économiques vitaux, notamment par la mise en place d’aides aux
institutions bancaires à hauteur de centaines de milliards de dollars. Il a été
demandé à ces gouvernements de stimuler les économies par une
augmentation des dépenses publiques, en vue de mitiger les effets de la
récession et du déclin su secteur privé. Autrement dit, c’est la fin des soi-disant
« vérités » inébranlables du néolibéralisme qui exigeait la non-intervention de
l’État dans l’économie.
En ce sens, l’heure est propice à un débat en profondeur sur la crise
économique, le rôle de l’État et la construction d’une nouvelle architecture
financière mondiale.
En résumé, la crise du capitalisme ne peut être réduite à une simple crise
financière. Il s’agit bel et bien d’une crise structurelle du capital, où la crise
économique se combine à une crise écologique, alimentaire et énergétique.
Ensemble, ces crises représentent une menace mortelle pour l’humanité et
pour la Terre mère. Face à la crise, nous, mouvements et partis de gauche,
considérons que les axes fondamentaux de lutte pour un monde meilleur sont
la défense de la Terre mère et la construction d’une société écologique et
durable.
Ces dernières années, les organisations de gauche et progressistes de la
région latino-américaine ont accumulé des forces et favorisé des
transformations. En leur sein sont apparus des dirigeants qui occupent
actuellement des espaces importants dans les gouvernements. Ceci a été un
coup dur porté à l’empire, car les peuples se sont soulevés contre la domination
qui leur était imposée et ont perdu toute peur d’exprimer leurs valeurs et
principes. Ils ont ainsi démontré à l’empire que nous ne permettrons plus
l’ingérence dans nos affaires intérieures et que nous sommes disposés à
défendre notre souveraineté.
Cette Rencontre se tient à un moment historique caractérisé par une nouvelle
offensive impérialiste contre les peuples et les gouvernements de la région et
du monde —une prétention qui bénéficie du soutien des oligarchies locales et
de la droite conservatrice à outrance— dont l’objectif est de récupérer les
espaces perdus en raison de l’avancée des processus révolutionnaires et de
libération en cours, notamment en Amérique Latine. Ces processus s’expriment
à travers la création d’organismes régionaux tels que l’ALBA, l’UNASUR,
PETROCARIBE, la Banque du Sud, le Forum de Sao Paulo, COPPAL, entre
autres, dont les principes fondamentaux sont la solidarité, la complémentarité,
la priorité du social sur le bénéfice économique et le respect de
l’autodétermination des peuples, en porte-à-faux total des politiques de
domination impériale. C’est la raison pour laquelle les forces de la droite, alliées
à l’empire, ont lancé une offensive destinée à contrer l’avancée des luttes des
peuples, et plus particulièrement celles qui visent la surexploitation de l’homme
et de la femme, la discrimination raciste, l’oppression culturelle, la défense des
ressources naturelles, la terre et le territoire, et qui s’inscrivent dans le
mouvement de gauche, progressistes, transformateur du monde.
Nous pensons que ces événements ont mené le gouvernement nord-américain
à élaborer des stratégies permettant de saper, de torpiller et de déstabiliser les
avancées de ces processus de changement et de sauvetage de la
souveraineté. À cette fin, les États-Unis ont mis en place des politiques qui
s’expriment par une offensive à caractère idéologique et médiatique qui prétend
discréditer les gouvernements révolutionnaires et progressistes de la région, en
les taxant de gouvernements totalitaires, violeurs des droits de l’homme, et liés
au trafic de drogues et au terrorisme, sans parler de la mise en doute la
légitimité d’origine. D’où la furie acharnée avec laquelle tous les médias de
propagande de l’empire et ses agents basés dans nos propres pays, se
retournent quotidiennement contre les expériences comme celle du Venezuela,
de l’Équateur, du Nicaragua, de la Bolivie et du Paraguay, et le maintien du
blocus informatif à l’encore d’une Cuba révolutionnaire et indépendante.
C’est dans le cadre de la stratégie lancée par l’empire nord-américain que
s’inscrivent le coup d’État au Honduras et d’autres initiatives de déstabilisation
en Amérique centrale. Les intérêts oligarchiques sont ainsi imposés, faisant des
centaines de victimes au point qu’une vague de cynisme répugnant cherche à
couvrir la dictature imposée par le gouvernement nord-américain à travers
l’élection. En plus de cela, ce dernier développe une offensive sur le plan
militaire dans le but de maintenir l’hégémonie politique et belliciste dans la
région. D’où sa recherche de nouveaux alliés stratégiques, raison pour laquelle
il génère, par l’intimidation militaire, la déstabilisation et la perturbation de la
paix régionale et mondiale. Et ce, avec l’aide de leurs alliés appartenant aux
oligarchies internes qui se montrent complices, remettant leur souveraineté et
ouvrant des espaces aux actions de l’empire.
Nous considérons que cette offensive s’exprime notamment à travers deux faits
importants ayant lieu sur le continent cette année : le Coup d’État au Honduras
et l’installation de bases militaires nord-américaines en Colombie et au
Panama, ainsi que le renforcement de celles qui existent déjà dans notre
région. Le coup d’État du Honduras n’est qu’une démonstration de langue de
bois de l’empire, de sa manière d’intimider le reste des gouvernements de la
région, en en faisant un laboratoire d’essai cherchant à créer un antécédent
pouvant être appliqué en tant que nouveau modèle de coup d’État, permettant à
la droite toutes les conjurations pour freiner les processus de transformation et
d’indépendance.
Nous dénonçons l’accord militaire entre le gouvernement de la Colombie et les
États-Unis d’Amérique, qui renforce la stratégie des États-Unis sur le plan
militaire, dont le contenu s’exprime dans le fameux livre blanc, lequel confirme
que la mise en œuvre de l’accord permettrait de garantir une projection du
pouvoir militaire continental et intercontinental, le renforcement de la capacité
de transport et de mobilité aérienne, pour améliorer leur capacité d’action et
créer les conditions nécessaires à l’accès aux sources d’énergie. Il permettrait
également de consolider l’alliance politique avec l’oligarchie de la région pour le
contrôle du territoire de la Colombie et sa projection aux plans andin et sud-
américain. Cet échafaudage de consolidation de l’architecture militaire
représente une sérieuse menace pour la paix dans la région.
L’installation de bases militaires nord-américaines dans la région, et leur
interaction avec les autres bases disséminées dans le monde entier,
s’inscrivent non seulement dans le cadre militaire, mais également dans le
cadre de la mise en place d’une politique intégrale de domination et
d’expansion de la part des États-Unis. Elles deviennent ainsi des points
stratégiques pour dominer tous les pays d’Amérique centrale, du Sud et du
monde entier.
Le traité d’implantation de bases militaires en Colombie a comme antécédent le
Plan Colombie, qui constituait déjà une preuve de l’ingérence des États-Unis
dans les affaires de ce pays frère et de la région, sous prétexte de la lutte
contre le trafic de drogue et contre le terrorisme. Or, il est démontré que le trafic
de drogues a augmenté en Colombie. La justification de ce traité s’annule donc
d’elle-même, puisque depuis la mise en œuvre du Plan Colombie, les résultats
obtenus ne sauraient justifier un nouveau traité avec les États-Unis.
En matière de trafic de drogue, on peut affirmer aujourd’hui que la stratégie
mondiale des États-Unis est un échec cuisant. Ses résultats se résument à une
accumulation accélérée de capital d’origine illicite, une hausse de la
consommation et une exacerbation de la criminalité. Et les victimes en sont les
peuples d’Amérique latine, en particulier le peuple colombien. Cette stratégie
doit dont être revue et corrigée, et suivre une logique considérant la
consommation de drogues comme un problème de santé publique. En
Colombie, le trafic de drogue a pris la forme du paramilitarisme et est devenu
un projet politique dont les responsables doivent être jugés pour que la vérité
soit faite, que la justice s’impose enfin et que cesse la terreur contre la
population civile.
Nous déclarons que nous, peuples du monde, ne sommes pas disposés à
céder ces espaces conquis après tant d’années de lutte et de résistance, et
nous nous engageons à reconquérir tout ce qui nous a été arraché. C’est
pourquoi nous devons défendre les processus de changement et les révolutions
en cours, car ce sont des décisions souveraines des peuples.
ACCORDS
1. MOBILISATION ET REJET DES BASES MILITAIRES NORD-
AMÉRICAINES
1.1. Journée mondiale de protestation contre les bases militaires nord-
américaines du 12 au 17 décembre 2009. Les différents partis de
gauche et les mouvements sociaux promouvront au sein de leurs pays
respectifs des forums, concerts, marches et toute autre activité créative
dans le cadre de cette journée.
1.2. Formation d’un front mondial de mobilisation pour la dénonciation
politique des bases militaires nord-américaines. Ce groupe sera
composé de dirigeants sociaux et d’artistes, entre autres, qui
parcourront divers pays, dans le but de le faire connaître à travers des
forums, des micros, des conférences de presse et surtout des
rencontres avec les peuples respectifs.
1.3. Organisation de mouvements d’étudiants, de jeunes, de travailleurs et
de femmes, en vue de dresser un agenda de travail en commun pour la
vigilance et la dénonciation contre les bases militaires dans le monde.
1.4. Organisation d’un forum juridique mondial de contestation des bases
militaires nord-américaines. Ce forum est conçu comme un espace
destiné à dénoncer leur illégalité, la violation de la souveraineté des
peuples et de leur autodétermination qu’elles représentent, et
l’imposition d’un ordre mondial hégémonique impérialiste.
1.5. Organisation d’un procès mondial contre le paramilitarisme colombien et
réunion de témoignages et de preuves auprès de la justice
internationale.
1.6. Promotion d’un procès international contre George W. Bush, pour
crimes contre l’humanité, étant le principal responsable du génocide des
peuples d’Irak et d’Afghanistan.
1.7. Lancement d’une campagne pour la création de clauses
constitutionnelles et légales dans tous nos pays contre l’implantation de
bases militaires et d’armes nucléaires et de destruction massive.
1.8. Promotion, auprès des différentes organisations et mouvements sociaux
des pays représentés en cette Réunion, d’une solution politique au
conflit colombien.
1.9. Organisation de la solidarité envers le peuple colombien face à
l’agression impériale que représentent les bases nord-américaines sur
son territoire.
2. CONSOLIDATION ET MISE EN ŒUVRE D’UNE PLATEFORME
D’ACTION COMMUNE DES PARTIS DE GAUCHE DU MONDE
2.1. Constitution d’un espace destiné à articuler des partis et organisations
de gauche et progressistes, à coordonner les politiques contre
l’agression des peuples, le rejet des agressions contre les
gouvernements légitimement constitués, l’installation de bases militaires,
la violation de la souveraineté des États et la xénophobie, la lutte pour
défendre les droits des immigrants, la paix, l’environnement et les
mouvements de paysans, de travailleurs, d’indigènes et
d’afrodescendants.
2.2. Création d’un Secrétariat exécutif temporaire (SET) devant coordonner
un agenda de travail commun, formuler des politiques et assurer le suivi
des accords passés lors de la présente Rencontre internationale. Les
SET sera chargé de s’informer sur des situations importantes survenant
dans le monde et définir des actions spécifiques : déclarations,
condamnations, mobilisations, envois d’observateurs, et autres qu’il
jugera nécessaires.
2.3. Élaboration d’un agenda de débat idéologique permanent sur les
aspects fondamentaux du processus de construction du socialisme.
2.4. Élaboration d’agendas de travail communs articulant l’Amérique latine,
l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Océanie.
2.5. Organisation de la solidarité mondiale des peuples avec la révolution
bolivarienne et le président Hugo Chávez, face aux attaques
permanentes de l’empire.
2.6. Commémoration des 100 ans de la proposition de Clara Zetkin, de
consacrer le 8 mars Journée internationale de la femme ; les partis
s’engagent en ce sens à célébrer cette journée dans la mesure de leurs
possibilités.
2.7. Convocation, pour le mois d’avril 2010, d’une réunion à Caracas dans le
cadre des 200 ans du début des indépendances latino-américaines et
caribéennes.
3. ORGANISATION D’UN MOUVEMENT MONDIAL DE MILITANTS POUR
LA CULTURE DE LA PAIX
3.1. Promotion de la création de bases pour la paix, par les militants pour la
paix devant coordonner des actions et dénonciations de
l’interventionnisme et la guerre initiée par l’impérialisme, grâce à des
activités telles que : des forums, des activités culturelles et des débats
prônant la conduite éthique de la non-violence, la pleine participation à
la vie sociale, le respect des droits de l’homme et des libertés
fondamentales, la reconnaissance des identités culturelles des peuples
et le renforcement des mécanismes d’intégration. Un tel espace
cherchera à conscientiser tous les citoyens pour le rejet de toutes
formes de domination, d’intervention interne ou externe et pour le
renforcement de la culture de la paix. Lutter pour un monde sans armes
nucléaires, sans armes de destruction massive, sans bases militaires,
sans intromission étrangère, sans blocus économiques, parce que les
peuples ont besoin de la paix et ont le droit de se développer.
Promouvoir le continent américain comme un territoire de paix, pour la
construction d’un monde libre et souverain.
3.2. Mise en place du Parlement pour la Paix, espace politique d’échange
d’efforts communs entre les parlementaires progressistes et de gauche
du monde, pour connaître les aspects historiques, économiques,
juridiques, politiques, environnementaux, en défense de la paix. Février
2010 est suggéré comme première date de réunion.
4. ARTILLERIE DE LA COMMUNICATION INTERNATIONALE ; POUR
L’ÉMANCIPATION DE LA CONSCIENCE RÉVOLUTIONNAIRE
4.1. Discussion d’une politique publique de communication au plan
interrégional, permettant d’affiner la bataille médiatique et de
transmettre aux peuples les valeurs propres au socialisme.
4.2. Création et consolidation de médias alternatifs et communautaires, afin
de rompre l’enclos médiatique, fournir une instance de coordination
internationale des médias alternatifs de gauche et générer des liens
d’échanges d’informations d’un pays à l’autre ; Telesur et Radiosur, entre
autres, peuvent s’ériger en fer de lance de cette action.
4.3. Créer un site Internet des partis et des mouvements progressistes du
monde comme moyen d’échange permanent et de développement du
concept de communication émancipatrice et alternative.
4.4. Promotion d’un mouvement d’artistes, de créateurs et de cinéastes pour
le développement de festivals de micros, courts et longs métrages
rendant compte de l’avancée et de la lutte des peuples en révolution.
4.5. Tenue d’une rencontre ou d’un forum international de médias alternatifs
de gauche.
5. MOBILISATION DE TOUTES LES ORGANISATIONS POPULAIRES
AUTOUR DU SOUTIEN SANS FAILLE AU PEUPLE DU HONDURAS
5.1. Promotion de la tenue d’un procès international contre les putschistes
du Honduras auprès du Tribunal pénal international, pour les abus et les
crimes perpétrés.
5.2. Non-reconnaissance du processus électoral illégal qu’on prétend
instaurer au Honduras.
5.3. Veille mondiale le jour des élections au Honduras, par lesquelles on
prétend légitimer le coup d’État, qui sera coordonnée par le comité
permanent devant naitre de la présente Rencontre.
5.4. Actions coordonnées des partis de gauche à l’échelle mondiale, afin de
freiner les prétentions de l’Empire de considérer le coup d’État au
Honduras comme une stratégie contre les processus et les
gouvernements progressistes d’Amérique Latine et des Caraïbes.
5.5. Accompagnement du peuple du Honduras grâce à un mouvement de
solidarité mondiale, pour la résistance populaire et la recherche de voies
démocratiques et participatives, instaurées par des gouvernements
progressistes en faveur du bien commun et de la justice sociale.
5.6. Actions visant à dénoncer, auprès des organismes multilatéraux, dans le
cadre du Droit international, l’enlèvement dont a été victime le président
légitime du Honduras, M José Manuel Zelaya, aux seules fins de faciliter
la rupture de l’ordre constitutionnel dans ce pays. Il importe que soit
établie la responsabilité de ceux qui sont directement intervenus dans
ce crime, et même de ceux qui ont permis que l’avion transportant le
président puisse entrer en territoire costaricain et en sortir, sans que les
criminels ne soient inquiétés.
6. SOLIDARITÉ AVEC LES PEUPLES DU MONDE
6.1. Les partis de gauche réunis en cette Rencontre internationale de
Caracas se prononcent pour la libération immédiate des cinq héros
cubains injustement incarcérés aux États-Unis, car ce sont
d’authentiques hérauts de la lutte antiterroriste qui n’ont causé aucun
dommage à la sécurité nationale étasunienne. Leur travail visait
simplement à éviter les actes terroristes que trame la contre-révolution à
l’encontre de Cuba. Les cinq héros ont été soumis à un procès judiciaire
tronqué, condamné par la majorité de l’humanité, puis stigmatisés par
une conjuration du silence des grands médias. Vu l’impossibilité que
justice soit faite par la voie judiciaire, nous en appelons à toutes les
forces politiques de gauche, dans le monde entier, à ce qu’elles
intensifient leurs actions pour une libération immédiate. Nous exigeons
du président Obama qu’il fasse usage de son pouvoir exécutif et libère
ces cinq héros de l’humanité.
6.2. La Rencontre internationale de partis de gauche se prononce
résolument pour la fin immédiate et inconditionnelle du blocus criminel
étasunien qui a causé tant de mal et de souffrances au peuple cubain
ces cinquante dernières années. Le blocus doit cesser, pour ainsi
respecter la volonté des 187 pays du monde qui ont récemment
exprimé, à l’Assemblée générale des Nations unies, leur rejet absolu de
cet acte génocide.
6.3. Accompagnement du peuple haïtien dans sa lutte pour le retour du
président Aristide dans son pays.
6.4. Il est proposé d’examiner la possibilité que le droit de résidence au
Venezuela soit concédé à Jean-Bertrand Aristide, qui a été enlevé et
démis de son poste de président d’Haïti par l’impérialisme nord-
américain.
6.5. Nous manifestons la nécessité de déclarer une alerte permanente afin
d’éviter toute rupture de l’ordre constitutionnel qui ferait régresser le
processus de changement démocratique en cours au Paraguay.
6.6. Nous dénonçons l’avancée néolibérale privatrisatrice au Mexique,
notamment avec l’entreprise d’énergie électrique, société d’État,
patrimoine du peuple, qui prétend aujourd’hui, par un licenciement
massif de 4 500 travailleurs, mettre à bas le pouvoir syndical de
l’organisation « Luz y fuerza », dans le cadre d’une nouvelle offensive de
l’empire en Amérique centrale et du Nord.
6.7. Nous déclarons notre solidarité avec les peuples du monde qui pont
souffert et soufrent encore les agressions de l’empire, et en particulier :
le blocus génocide de 50 ans contre le peuple cubain et l’enlèvement de
ses cinq héros ; les menaces contre le peuple paraguayen ; le massacre
du peuple palestinien ; l’occupation illégale d’une partie du territoire de la
République sahraoui, et l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, étendue
désormais au Pakistan ; les sanctions illégales imposées au Zimbabwe
et les menaces constantes à l’encontre de l’Iran, entre autres.
Caracas, le 21 novembre 2009
DÉCLARATION DE SOLIDARITÉ
ENVERS LE PEUPLE DE CUBA
Les partis de gauche réunis à la Rencontre internationale de Caracas se
prononcent pour la libération immédiate des cinq héros cubains, injustement
enfermés dans les prisons étasuniennes. Il s’agit d’authentiques hérauts de la
lutte antiterroriste qui n’ont causé aucun dommage à la sécurité nationale
étasunienne. Leur travail visait simplement à éviter les actes terroristes que
trame la contre-révolution à l’encontre de Cuba. Les cinq héros ont été soumis
à un procès judiciaire tronqué, condamné par la majorité de l’humanité, puis
stigmatisés par une conjuration du silence des grands médias.
Vu l’impossibilité que justice soit faite par la voie judiciaire, nous en appelons à
toutes les forces politiques de gauche, dans le monde entier, à ce qu’elles
intensifient leurs actions pour une libération immédiate. Nous exigeons du
président Obama qu’il fasse usage de son pouvoir exécutif et libère ces cinq
héros de l’humanité.
La Rencontre internationale de partis de gauche se prononce résolument pour
la fin immédiate et inconditionnelle du blocus criminel étasunien qui a causé
tant de mal et de souffrances au peuple cubain ces cinquante dernières
années. Le blocus doit cesser, pour ainsi respecter la volonté des 187 pays du
monde qui ont récemment exprimé, à l’Assemblée générale des Nations unies,
leur rejet absolu de cet acte génocide.
À Caracas, le 21 novembre 2009
DÉCLARATION SPÉCIALE SUR LE
COUP D’ÉTAT AU HONDURAS
Nous, partis de gauche d’Amérique latine, d’Afrique, d’Europe, d’Asie et
d’Océanie, réunis en cette Rencontre internationale de partis de gauche,
rejetons le coup d’État perpétré contre le gouvernement constitutionnel du
pouvoir citoyen du président du Honduras, Manuel Zelaya Rosales.
Reconnaissant la situation de répression, de persécution et d’assassinats
contre le peuple hondurien, ainsi que le harcèlement militaire permanent qui
assiège le président Manuel Zelaya Rosales et qui marque la rupture de l’État
de droit en la République sœur du Honduras ;
Nous exprimons notre soutien aux actions du front national de résistance du
Honduras dans sa lutte pour la restitution de la démocratie.
Nous revendiquons et appuyons le droit souverain du peuple hondurien de
convoquer une Assemblée nationale constituante devant mettre en place la
démocratie directe et assurer la plus large participation politique du peuple dans
les affaires publiques.
Nous dénonçons l’intervention des États-Unis et de leurs complices de la droite
réactionnaire nationale et internationale, ainsi que leur implication dans un coup
d’État qui vient entraver la construction de la démocratie au Honduras et dans
le monde.
Nous condamnons et répudions la violation permanente des droits humains,
politiques et sociaux, ainsi que la violation de la liberté d’expression,
encouragée et menée par les pouvoirs de fait, par la Cour suprême du Justice,
par le Congrès national de la République et par le ministère de la Défense et la
Sécurité depuis le 28 juin 2009.
Nous réitérons notre exigence auprès des gouvernements et des organismes
internationaux, de ne pas reconnaître la légalité des élections générales
prévues pour le 29 novembre 2009 au Honduras. Celles-ci ne présentent en
effet pas les garanties constitutionnelles et politiques de légalité nécessaires
pour un processus électoral juste, transparent et fiable, sans observateurs, et
sans la crédibilité nécessaire des résultats. Ce processus électoral a déjà été
répudié par la majorité des gouvernements, des organismes internationaux et
de l’opinion publique internationale.
Nous entendons proposer et encourager la tenue d’un procès international
contre les putschistes et leurs complices auprès du Tribunal pénal international,
pour les actions illégales, abus et crimes perpétrés ; mettre en œuvre des
actions visant à dénoncer, auprès des organismes correspondants et dans le
cadre du Droit international, la violation des droits et l’enlèvement dont a été
victime le président légitime du Honduras, Manuel Zelaya Rosales. Nous
estimons qu’il importe d’établir la responsabilité des acteurs ayant participé
directement et en interne à la commission de ce crime.
De même, nous exhortons les organismes nationaux et internationaux de
défense des droits humains à soutenir ces mesures et maintenir la campagne
de dénonciation et de vigilance, grâce à des observateurs permanents, face
aux violations répétées et incessantes des droits humains, et notamment la
persécution et le licenciement politique des membres et sympathisants de la
résistance et des partisans du président Manuel Zelaya.
Nous répudions et condamnons les attaques dont ont été les cibles les
représentations diplomatiques de la République fédérative du Brésil et de la
République Argentine, ainsi que les ambassades des pays membres de
l’Alliance bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique (ALBA). Et nous
nous solidarisons tout spécialement avec l’attitude ferme et héroïque du
personnel de ces missions diplomatiques, victimes du harcèlement et de
l’hostilité des putschistes.
Nous convenons d’établir des coordinations entre partis de gauche du monde
entier, afin de hâter la destitution du gouvernement de fait et le retour du
président constitutionnel, ainsi que le droit du peuple hondurien à créer installer
une assemblée nationale constituante qui permette d’approfondir la démocratie
directe.
Nous exhortons les gouvernements, les organismes internationaux et les
entreprises à maintenir et intensifier les sanctions économiques et
commerciales contre les acteurs complices ou alliés du coup d’État, ainsi qu’à
garder une attitude vigilante face aux contacts identifiés comme putschistes et
fonctionnaires du gouvernement de fait. Et à prendre également les mesures
adéquates de contrôle migratoire pour empêcher le déplacement de personnes
d’un pays à l’autre pour y exercer le droit de vote et ainsi altérer les résultats
électoraux grâce au processus dit de « transfert de votes ».
Nous convenons de ne pas reconnaître les observateurs internationaux et
nationaux des élections à venir, confabulés pour donner légitimité à un
processus électoral dépourvu de caractère légal et de légitimité. Nous leur
exigeons de ne pas observer un processus nul et non-avenu et de veiller plutôt
à la restitution de l’État de droit démocratique et du gouvernement
constitutionnel du pouvoir citoyen du président du Honduras, M Manuel Zelaya
Rosales.
À Caracas, le 21 novembre 2009
DÉCISION SPÉCIALE
La Rencontre internationale de partis de gauche, tenue à Caracas les 19, 20 et
21 novembre 2009, après avoir reçu la proposition du Commandant Hugo
Chávez Frías de convoquer la Ve Internationale socialiste en tant instance
des partis et courants de socialistes et mouvements sociaux du monde entier,
où nous pourrons harmoniser une stratégie commune de lutte anti-impérialiste,
dépasser le capitaliser pour le socialisme et l’intégration économique solidaire
d’un nouveau genre, décide de valoriser ladite proposition au vu de sa
dimension historique qui propose un nouvel esprit internationaliste. Aux fins de
concrétiser cette proposition à court terme, il est décidé de créer un GROUPE
DE TRAVAIL composé par les partis et courants socialistes, ainsi que les
mouvements sociaux qui souscriront à cette initiative, dans le but de préparer
un agenda définissant les objectifs, contenus et mécanismes d’une telle
instance mondiale révolutionnaire. En ce sens, convocation est lancée pour une
première réunion constitutive pour le mois d’avril 2010 en cette ville de
Caracas. De même, les partis et courants socialistes et les mouvements
sociaux ne s’étant pas encore exprimé s’engagent à présenter la proposition à
leurs instances dirigeantes légitimes.
À Caracas, le 21 novembre 2009