Tout à ma lutte
contre l’ennemi principal
j’ai été abattu
par mon ennemi secondaire
non par derrière traîtreusement
comme le prétendent ses ennemis principaux
mais franchement depuis la position
que depuis longtemps il occupe
et conformément
à ses intentions déclarées
dont je ne m’étais pas soucié
le tenant pour si négligeable
C’est pourquoi ma mort elle-même
n’a pas semé le trouble dans son esprit
Mon seul et unique but restera
la lutte contre l’ennemi principal
* Erich Fried, Cent poèmes sans frontière, trad. par D. et G. Daillant, Paris, Christian Bourgois, 1978 (ISBN 2-267-00137-3)
Cité par Daniel Bensaïd dans « La République imaginaire », le deuxième chapitre de Fragments mécréants. Mythes identitaires et république imaginaire, Editions Lignes et Manifestes, Paris 2005.
Voir sur ESSF : Fragments mécréants II : La République imaginaire