Malgré les demandes répétées des dirigeants du Front uni pour la démocratie et contre la dictature (UDD) de négocier une trêve, le gouvernement d’Abhivit Vejjajiva a envoyé des chars militaires « nettoyer » le quartier de Rachaprasong et a donné l’ordre à l’armée de tirer sur les Chemises rouges qui occupent un secteur de Bangkok. L’escalade de la répression a franchi un pas supplémentaire.
Déjà, ces derniers jours les snipers et les militaires étaient responsables de plusieurs dizaines de morts.
Les Chemises rouges réclamaient de nouvelles élections et la démission du Premier Ministre, Abhisit Vejjajiva, mis en place en décembre 2008 à la faveur d’un renversement d’alliance au parlement organisé par les militaires. Le gouvernement a donc choisi d’écraser toute contestation démocratique des élites au pouvoir.
Pour éviter un bain de sang et de nouveaux morts, des dirigeants des Chemises rouges ont décidé d’arrêter le combat et de se rendre.
Le NPA, solidaire du petit peuple thaïlandais, condamne la répression en cours et exige l’arrêt de l’intervention militaire contre les Chemises rouges.
Avec l’instauration du couvre-feu, une chape de plomb va s’abattre sur la Thaïlande au détriment des libertés démocratiques.
L’assassinat de manifestants qui réclament la justice et le respect de la démocratie n’est en rien une solution à ce conflit politique.
La solidarité internationale doit s’exercer en défense des Chemises rouges et de leurs dirigeants pour les protéger de la vengeance d’Etat qui pourrait mettre leurs vies en danger.
Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
Le 19 mai 2010.
Bangkok : arrêt immédiat de l’intervention de l’armée !
La répression a pris un tour dramatique en Thaïlande. Depuis quatre jours, l’armée s’attaque aux « Chemises rouges » occupant le quartier d’affaires de Bangkok pour réclamer justice sociale et démocratie. Bien qu’il soit impossible de connaître précisément le nombre des victimes, il y aurait déjà au moins une cinquantaine de morts parmi les manifestants. Des snipers sont même entré en action comme l’a montré le sort réservé au chef de la sécurité des Chemises rouge, Sae Deng, atteint d’une balle en pleine tête alors qu’il était interviewé par un journaliste.
Le centre de Bangkok en état de siège, la crise thaïlandaise atteint aujourd’hui un point de non-retour. Alors que s’annonce une crise de succession au Palais royal et que le pouvoir perd toute légitimité, il est à craindre que le gouvernement d’Abhisit Vejjajiva, les militaires, les élites bureaucratiques et la monarchie soient prêts à tout pour reprendre le contrôle de la situation. Un bain de sang n’est plus à exclure.
Le NPA tient à affirmer sa solidarité avec les travailleurs, paysans et pauvres urbains qui forment le gros des manifestants « chemises rouges ». Il salue la détermination dont ils ont fait preuve. Il appelle toutes les forces progressistes en France à exiger ensemble l’arrêt immédiat de l’intervention de l’armée, la fin de toute censure de l’information, le respect du droit d’organisation, de grève et de manifestation. Face à l’urgence, la solidarité internationale doit s’affirmer sans plus tarder.
NPA
Le 17 mai 2010