Niant les risques sanitaires et de destruction de la biodiversité, la Commission européenne a de nouveau cédé aux pressions des multinationales Pioneer, Monsanto et Syngenta.
Le 29 juin les ministres de l’agriculture européens n’ont pu se mettre d’accord à la majorité qualifiée pour autoriser ou interdire la commercialisation dans l’Union européenne de maïs OGM. Le 28 juillet la Commission européenne a décidé d’autoriser pour dix ans la commercialisation de six maïs et de renouveler celle du MON810 de Monsanto, maïs utilisables pour l’alimentation humaine et animale. Elle profite ainsi d’une règle absurde et anti-démocratique qui, lorsque les Etats-membres n’arrivent à dégager une majorité qualifiée, donne le dernier mot à la Commission européenne, qui n’a de compte à rendre à aucun électeur.
Cette décision devrait entraîner une circulation encore bien plus importante des produits transgéniques au sein de l’Union européenne. En 2009, la responsable de l’évaluation des OGM à l’Agence européenne de sécurité des aliments, Mme Renckens, a rejoint la société Syngenta, avant même que ne soit écoulé le délai de deux ans requis pour éviter la confusion d’intérêts. On peut légitimement se poser des questions sur les raisons qui ont poussé Monsieur Barroso et le Commissaire européen à la santé Monsieur Dalli à céder aux pressions des lobbies agro-industriels.
ATTAC s’oppose pour de multiples raisons à la diffusion en agriculture des produits transgéniques : évaluation totalement insuffisante des risques sanitaires et environnementaux, main-mise renforcée sur le marché des semences, qui menace directement l’autonomie des paysans et la biodiversité cultivée… La décision de la Commission européenne se heurte à l’opinion des citoyens européens, qui refusent en grande majorité les OGM et réclament une agriculture paysanne de qualité.
ATTAC continuera de se battre, avec la Coordination européenne Via Campesina, avec le mouvement des faucheurs volontaires et l’ensemble du mouvement alteramondialiste, pour bloquer la diffusion des OGM et inscrire cette mobilisation dans le débat sur la PAC 2013, pour une agriculture européenne durable qui garantisse un revenu équitable à tous les agriculteurs et qui respecte la souveraineté alimentaire.
Paris, le 28 juillet 2010
Contacts : Gilles Lemaire, 06.82.68.51.49, Aurélie Trouvé, 06.17.17.50.87