Voici en résumé la situation que nous vivons depuis plusieurs années.
Le 10 mars 2005, nous avons adressé une lettre au directeur de l’entreprise Somadex. Nous y faisions état du comportement du chef du personnel Ballamourrou Diarra. Nous demandions également à ce qu’on le change de poste, sinon bien que nous ne le voulions pas, le chantier risquer de s’arrêter un jour par sa faute, et le directeur serait responsable de l’arrêt éventuel.
La Secnami (Section Nationale des Mines et des Industries), l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali), le ministère des mines, la primature, ainsi que la présidence de la république ont tous reçus une copie de cette lettre, mais personne n’a réagit pour condamner les actes de Ballamourrou Diarra que nous dénonçions.
Quand le comité syndical a demandé d’annuler les faux contrats de travail que le chef du personnel de la SOMADEX a falsifié en réaction à cette demande du syndicat, la direction de la SOMADEX a adressé une demande d’autorisation de licenciement du sécretaire général du syndicat auprès de l’inspecteur régional du travail. Demande refusée par l’inspecteur. En réaction, le chef du personnel a sorti une pétition contre le secrétaire général au nom des travailleurs.
Cherchant à dissoudre le comité syndical depuis l’entreprise SOMADEX a un effectif de plus 700 employés, elle n’a guère d’ambulance, de clinique, et a négligé la présence d’un médecin pour les soins des travailleurs dans un environnement à haut risque comme une mine. Nos femmes accouchent parfois dans nos maisons. Les travailleurs rendent l’âme sur leur lieux d’accident par faute d’évacuation par ambulance. Le directeur admnistratif et financier refusent la prise en charge par l’entreprise des personnes malades, qui décèdent par la suite. Devant cet abus et cette exploitation, les travailleurs ont demandé au directeur de projet d’arrêter la distribution de cette pétition contre le sécrétaire général sinon la conséquence serait soldée par l’arrêt du travail. Le directeur resta passif a cette situation, alors le cumul de tout c’est évènement entraina un préavis de grève de 72 heures le 21 juin 2005.
L’incursion des agents des forces de l’odre (2 camions remplis de gendarmes) au domicile de notre secrétaire général le 25 Octobre 2005, après une reunion conjointe tenue à Bougouni, du juge et des CBs (commandant de brigades) de Bougouni et de Koumantou. Le plan initial était d’attirer le secrétaire général dans un piège au camp 1 de la gendarmerie de Bamako afin de pouvoir l’arrêter. On lui a envoyé à cet effet un gendarme de Koumantou affecté a Bamako. Mais Nioumanta, fort d’une expérience précédente, ou il avait arbitrairement été arrêté le 12 aout 2005 par le CB de koumanou, Moussa Magassa, avec quatre camarades, a déjoué le piège en refusant de se rendre au camp 1. Les arrestations du mois d’Aout visaient le but manifeste d’empêcher le comité syndical de rencontrer alors le secrétaire général de la Présidence de la république qui est Modibo Sidibé. Et il se trouve que le 25 Octobre le comité Syndical avait rendez-vous avec le président ATT !
Le gendarme conduit est alors parti, et est revenu avec du renfort. Constatant que Nioumantan était absent, Les gendarmes qui opéraient sans le moindre mandat légal, on voulut prendre en otage sa femme et son fils en vue de le forcer à se rendre. Mais la résistance de la famille et des voisins a fait échec à ce plan machiavélique.
Après de vives altercations, les gendarmes ont arrêté le secrétaire administratif du comité, Karim Guindo qui était en train de prier. Ils l’ont enlevé manu militari et conduit de force en prison à Bougouni en procédant en outre à l’enlévement : - de deux véhicules automobiles qui ont emporté une somme de trois millions quarante mille franc CFa pris dans la chambre - d’un cachet du comité syndical - de deux lettres de l’ex président à Alpha Oumar Konaré - et d’un dossier contenant 170 contrats falsifiés par Balamourou Diarra, Chef du personel de la SOMADEX.
L’assaut prémédité du 25 Octobre représente à l’évidence une répétition des actes de banditismes des mêmes forces liberticides de Bougouni qui ont tout fait le 12 Aout pour empêcher une rencontre avec les pouvoirs publics nationaux, rencontre succeptible à leurs yeux de les démasquer. Mais le fait qu’ils aient trouvé au camp 1 les relais et renforts pour exécuter de Bougouni des forfaits à Bamako prouve suffisamment qu’il s’agit d’une provocation encore plus étendue au moment ou le comité syndical devait rencontrer le Président ATT. Sans cesser un instant de se demander jusqu’ou remonte cette provocation le comité syndical a réussi à rencontrer le conseiller (Mr Boue Siby) du président de la république, chargé de rencontrer le comité syndical le 26 Octobre 2005 et l’a informé de tous les faits.
Nous rapellons également que la déclaration de Mr Morange Cristophe Directeur de la communication de Bouygues est inexact, dans laquelle il écrit que la seule revendication des mineurs portait sur le départ du chef de personnel, M. Balamourou Diarra.
Il s’agit d’un combat que nous menons, nous les mineurs, depuis 2001, nous avons été licenciés pour fait de grève en juillet 2005 suite à des revendications légitimes concernant les droits fondamentaux du travail : contrats falsifiés, salaires, congés et heures supplémentaires non versés, licenciement systématique, corruption du syndicat des mines, conditions de travail déplorable, aucune protection santé, accidents de travail non reconnus, nombreuses promesses pour le développement du village non tenues, etc.
32 d’entre nous ont été arrêtés entre le 14 et le 16 septembre 2005 pour des motifs non prouvés, et aujourd’hui 9 grévistes sont encore détenus dans des conditions déplorables et illégales à la maison d’arrêt de Bougouni (région de Sikasso - sud du Mali).