Soutien aux faucheurs volontaires à Colmar
Communiqué du NPA de Mulhouse
Suite à l’action militante à Colmar qui a conduit à la destruction de plants de vigne OGM cultivés par l’INRA, la question est à nouveau posée.
Cette culture expérimentale en milieu ouvert est-elle sans danger ou comporte-t-elle des risques de dissémination et de pollution ? C’est en premier lieu parce que ce débat n’est pas tranché que la position du NPA est claire.
Non aux expérimentations OGM de plein champ. Toute recherche doit être faite en laboratoire afin de laisser le libre choix aux générations futures.
Mais au delà de cette question, c’est bien le problème du modèle de société que nous voulons qui est posé. Car nous assistons ici comme ailleurs à l’inexorable développement de la filiale OGM, dirigée par les grandes multinationales de l’agroalimentaire et relayées en l’occurrence par la recherche publique. Ce modèle, c’est la concentration du pouvoir de décision et de production en matière d’alimentation mondiale entre les mains de quelques propriétaires privés des grands groupes. C’est aussi l’uniformisation de la nourriture, la disparition de la variété et surtout le triomphe du profit sur l’indépendance alimentaire des peuples.
C’est pourquoi le NPA soutient l’action des faucheurs volontaires qui a le mérite de braquer les projecteurs sur les manœuvres des lobbies et des pouvoirs publics. Ceux-ci exercent en effet des choix irréversibles dans une opacité qu’ils aimeraient totale.
Les paysans et les travailleurs quels qu’ils soient doivent refuser cette manipulation globale sans pour autant renoncer à la recherche et au progrès scientifique.
Le 18 août 2010.
Le PCF s’indigne des actes de vandalisme perpétrés à l’encontre de vignobles OGM de Colmar
Le PCF s’indigne des actes de vandalisme perpétrés à l’encontre de vignobles OGM sous responsabilité exclusive de l’Organisme Public de Recherche Agronomique (INRA) à Colmar ; rien ne saurait légitimer un tel vandalisme. Sous couvert de s’opposer à la culture des OGM en plein champ, ces actions portent atteinte à la recherche publique et réduisent du même coup sa possibilité d’étudier les effets éventuels de ces organismes génétiquement modifiés sur notre santé et sur l’environnement. La Recherche publique en France est victime d’une politique continue d’affaiblissement de ses moyens budgétaires mais les chercheurs qui travaillent dans ce cadre ne sont pas des apprentis sorciers. Le génie génétique est à ses débuts ; en priver la recherche publique française c’est ouvrir grand les portes à la mercantilisation de ces activités, c’est permettre aux requins de la finance et de l’agroalimentaire mondiaux d’être seuls maîtres de ce qui doit se faire ou non et des conditions dans lesquelles les nouvelles technologies de l’alimentaire doivent évoluer.
Refuser de consommer des OGM, est le droit de chacune et chacun ; mais porter atteinte au potentiel scientifique national est un acte totalement répréhensible ; le PCF renouvelle sa confiance dans le sang-froid et les capacités intellectuelles des équipes de l’INRA , dans leur indépendance par rapport aux pressions des multinationales de l’agroalimentaire. Au-delà, nos concitoyennes et concitoyens doivent pouvoir s’approprier les divers aspects du développement scientifique. Cela exige de nouvelles instances démocratiques au plus près d’eux, permettant l’échange fructueux entre collectivité scientifique et l’ensemble de la société ; c’est là un défi de notre temps, un défi que toute politique de gauche se devrait de relever. Les protestations de Mme Pécresse suite à cet acte odieux ne doivent pas faire illusion : elle conduit avec N Sarkozy une politique de casse de la recherche publique, qui précisément tourne le dos aux défis de civilisation contemporains, ceux que le PCF, avec d’autres entend permettre de relever.
Parti communiste français
Paris, le 18 août 2010
José Bové solidaire des arracheurs de vigne de Colmar
Pour qui en douterait encore, la destruction par un commando d’écologistes des pieds de vigne transgéniques à l’Institut national de recherches agronomiques (INRA) de Colmar montre que, chez ceux qui se présentent comme des défenseurs de la nature, la débilité antiscientifique est largement répandue.
Depuis la crise du phylloxera qui ravagea les vignobles français au début du XXe siècle, tous les cépages français sont greffés sur des pieds américains, résistants à cet insecte mais pas au court-noué, une maladie virale mortelle pour les pieds de vigne atteints. C’est sur la mise au point, par manipulations génétiques, de porte-greffes capables de résister à ce virus que travaillait l’INRA de Colmar.
Le risque, classiquement évoqué par les anti-OGM, de dissémination dans la nature n’existait évidemment pas dans ce cas, puisqu’il s’agissait de ceps qui ne seraient utilisés que comme porte-greffes et que, sur les plants arrachés, les inflorescences avaient été éliminées.
Les crétins qui ont saccagé la plantation de l’INRA, réduisant ainsi à néant des années de recherches scientifiques (le temps nécessaire à vérifier l’efficacité de la méthode), ont reçu le soutien du député européen d’Europe Écologie José Bové qui, après avoir déclaré péremptoirement que les OGM n’étaient pas « une réponse qu’attendent les viticulteurs », a affirmé qu’il fallait « mettre en avant des pistes alternatives ».
Pour le moment les viticulteurs, en matière de solution alternative, n’ont d’autre possibilité que de recourir aux pesticides pour détruire les nématodes (des petits vers vivant dans le sol) qui sont les vecteurs du virus ! *
Comprenne qui pourra.
François DUBURG
* Lutte Ouvrière n°2194 du 20 août 2010.
NEMATOBES
François Duburg mentionnant l’action des nématodes, voici ce qu’en dit le Ravageurs et Maladies de Schmid et Henggeler, éd. Terre Vivante. Je cite :
"La plupart des nématodes parasites ne dépassent pas 1 mm de long et sont incolores.
Ils piquent les tissus des plantes avec un dard buccal et se nourrissent de la sève. Leurs glandes salivaires excrètent des substances qui peuvent produire des modifications dans les tissus. Les nématodes sont disséminés par l’eau, les outils, les paquets, particulièrement l’expédition de plantes en mottes et aussi par les résidus de récoltes.
Plantes atteintes : Les nématodes parasites peuvent se développer sur la plupart des plantes, mauvaises herbes comprises, surtout lorsque les rotations sont trop peu variées et l’humidité excessive. En jardinage et en agriculture biologiques, les nématodes font rarement des dégâts....
Dégâts : Les nématodes attaquent toutes les parties des plantes. Ils provoquent des altérations des tissus, par exemple la formation de cellules géantes, de galles, kystes...
... On observe aussi des mutilations sur les plantes, des fruits malformés, ou encore les plantes jaunissent et flétrissent.
Lutte : Préventive :
– une bonne rotation et stimulation de la croissance des plantes (purins, etc.)
– en automne, incorporer de l’argile en poudre (kaolin, bentonite) dans le sol,
– éviter les excès d’azote,
– ne jamais composter les plantes atteintes, mais les brûler,
– planter des tagètes (la tagète nana a un effet de leurre : ses racines font rentrer les nématodes en activité, mais les nématodes ne peuvent se nourrir de tagètes et meurent).
Info communiqué par Marc.
*****
Je rajouterai juste que l’association avec les tagètes est efficace tout comme d’autres plantes comme :
* le souci (calendula officinalis)
* le cosmos (cosmos bipinnatus)
* le zinnia (zinnia elegans)
* le lin cultivé (linum usitassinum)
* ou encore la moutarde blanche (sinapsis alba)
Mais on peut aussi associer le tourteau de neem au tourteau de ricin....
Mes sources sont : Jardinez avec les insectes de V. Albouy aux éditions de Terran (très bonne maison que je ne peux que conseiller pour leurs ouvrages sur le jardinage bio !!).
En tous les cas, les solutions existent, mais il est quand même dommage que l’INRA, service public, ne travaille pas plus sur les solutions naturelles pour limiter les problèmes qu’engendrent la monoculture... comme la vigne !!
Etant dans des terres vinicoles (en Bourgogne...) je vais me renseigner auprès des vitis bios du coin...Mais je ne crois pas, à priori, que les nématodes soit le souci majeur des vitis !!
Commentaire de Fred