NON AUX COUPS D’ETAT !!!
Le NPA dénonce la tentative de coup d’Etat qui a eu lieu ce vendredi 30 septembre en Equateur et qui a échoué dès ce 1er octobre. Une très forte protestation populaire soutenue par de nombreuses organisations du mouvement social équatorien s’est manifestée massivement dans les rues. Cette tentative illustre la volonté des secteurs conservateurs et réactionnaires de l’Equateur et d’Amérique latine, d’essayer de casser tout processus d’émancipation des peuples dans ce continent.
Un secteur important de la police nationale a séquestré le chef de l’Etat Rafael Correa après que celui-ci ait tenté de convaincre les policiers d’accepter la loi sur les services publics qui avait été adoptée en première lecture par l’assemblée nationale le mercredi 29 septembre 2010. Cette loi vise à mettre fin à certaines primes des policiers et des militaires.
Lucio Gutiérrez, président d’Equateur ayant démissionné en 2005 sous la pression de mobilisations sociales et réfugié au Brésil depuis, affirmait à Brasilia que « la fin de la tyrannie de Correa est proche ». Il a demandé la dissolution du Parlement. Son avocat s’est emparé de la télévision publique à Quito et a décrété l’état d’urgence qu’il a fait diffuser sur toutes les radios. Un secteur réduit de militaires a soutenu les policiers en occupant et en fermant l’aéroport de Quito. Cependant, le sommet du corps militaire a exprimé son appui au président démocratiquement élu Rafael Correa.
Le NPA condamne toute tentative de coup d’Etat d’où qu’il vienne. Nous ne pouvons pas admettre de nouveaux coups d’Etat et la mise en place de dictatures qui installent des régimes de terreur qui vont à l’encontre des mandats populaires.
Le NPA, manifeste sa solidarité avec le processus démocratique ouvert en Equateur et avec les mobilisations du mouvement social : les luttes indigènes et paysannes contre l’exploitation de leurs territoires par les transnationales, les résistances face à la criminalisation des mouvements sociaux.
La tentative de coup d’Etat ne fait que renforcer la détermination du NPA à soutenir la révolte des peuples d’Equateur et leurs aspirations à une société émancipée. Le NPA participe aux rassemblements de solidarité à Paris et ailleurs.
JAMAIS PLUS DE HONDURAS EN AMERIQUE LATINE !
NON AUX PRETENTIONS DE COUP D’ETAT EN EQUATEUR !
Communiqué de solidaritéS contre la tentative de coup d’Etat en Equateur
Mercredi 29 septembre dernier, le Parlement équatorien votait une loi visant à réduire les primes des fonctionnaires (policiers et militaires en première ligne). Le 30 septembre, une tentative de coup d’Etat était organisée par certains milieux de la police et de l’armée, débouchant sur la séquestration du président Rafael Correa. Le lendemain, 1er octobre, cette tentative avait échoué.
Le soulèvement d’une partie des « forces de l’ordre » a pris prétexte de la loi du 29 septembre, tentant ainsi de tirer profit des conflits en cours entre le gouvernement légitime et d’importants milieux populaires (syndicats, organisations indigènes). Mais en réalité, la logistique de ce scénario était préparée depuis plus longtemps. L’ancien président de l’Equateur Lucio Gutiérrez, destitué par le Parlement en 2005, n’affirmait-il pas récemment depuis le Brésil : « La fin de la tyrannie de Correa est proche ». Son avocat Pablo Guerrero a forcé les portes de la télévision et de la radio publics, l’après-midi du 30 septembre, pour y décréter l’état d’urgence, diffusé à travers le pays.
Simultanément, des aéroports étaient fermés, des routes bloquées et des commerces pillés, plongeant le pays dans un désordre apparent. Cependant, face à une telle provocation, les organisations populaires ont déclenché rapidement une protestation massive, affichant leur soutien au gouvernement équatorien démocratiquement élu.
Le chef de l’Etat, Rafael Correa a finalement échappé aux putschistes, après plusieurs heures de séquestration, durant lesquelles il a refusé toute concession. Puis, retranché dans le palais présidentiel, il a tenu une conférence de presse pendant la nuit pour dénoncer les organisateurs de ce coup de force : « Il y avait beaucoup de personnes infiltrées, habillées comme des civils, et nous savons d’où elles viennent (...) Elles voulaient qu’il y ait des morts, elles voulaient du sang ».
Enfin, si le chef des forces armées, Ernesto Gonzalez, a finalement assuré le président légal du soutien de la majorité des militaires, il a dit souhaiter au plus vite une « reprise du dialogue »… avec les milieux factieux, ce qui ne présage rien de bon. Au Chili, Pinochet n’avait-il pas lui aussi pris ses distances par rapport à la première tentative de coup d’Etat du 29 juin 1973 !
Bien que les pays du continent sud-américain (y compris la Colombie), ainsi que l’Union Européenne et les Etats-Unis (officiellement) aient manifesté leur soutien au gouvernement en place, cette tentative de putsch avortée dénote l’accentuation d’une volonté de déstabilisation des autorités progressistes de la région par les forces réactionnaires au service des milieux privilégiés, qui disposent du soutien discret de la CIA.
solidaritéS condamne cette tentative de coup d’Etat, soutient la mobilisation du peuple équatorien contre les putschistes et appuie ses revendications légitimes. Après le coup d’Etat militaire de juin 2009 au Honduras, appuyé par Washington, l’ombre d’un putsch avait également plané sur le Paraguay. Raison de plus pour condamner toute tentative de remise en cause des gouvernements démocratiquement élus d’Amérique latine par les milieux conservateurs factieux soutenus par l’impérialisme.
solidaritéS (Suisse, le 1er octobre 2010