Présentation
Lors de sa session des 18 et 19 septembre, le CPN [2] a pris
acte de la présentation des motions suivantes :
– Motion « religion, émancipation, féminisme » proposée
par Anne, Guillaume et Ingrid
– Motion « religion, laïcité, féminisme » proposée par
Cathy, Galia, Isabelle et Yvan
– Motion « Pour un parti de masse à égalité » proposée
par comité QP 84 [3]
– Cinq motions soumises au vote du congrès sur les
thèmes « laïcité, religion, féminisme » présentées par
Fadela, Marga, Nico [4] et Samy
– Amendements (à ces 5 motions) présentés par Alain
P., Catherine S., Dan O., Fanny G., Nora
Le CPN des 18 et 19 novembre n’a pas procédé à des
votes sur ces textes qui vont maintenant servir de base
à la discussion dans les comités et assemblées générales
de préparation du congrès. En l’état, il s’agit de projets
de motions à présenter au congrès. L’organisation va
maintenant s‘en saisir.
Une commission de travail du CPN a été mise en place
pour faire le point sur les divergences, permettre la
convergence des points de vue quand cela est possible,
recenser les amendements et remarques formulées dans
les comités et assemblées générales.
Le CE [5] et cette commission sont chargés de faire le point
sur l’avancement de la discussion et de diffuser les versions
finalisées des textes soumis au vote des assemblées
locales. Ces textes seront envoyés aux comités au
moins trois semaines avant les premières assemblées
électives.
Motion religion, émancipation, féminisme
Dans la situation de crise actuelle, les classes dominantes
font feu de tout bois pour tenter de diviser les
exploité.e.s et les opprimé.e.s. dans le but de démanteler
l’ensemble des acquis sociaux conquis de haute lutte
par le mouvement ouvrier et démocratique depuis plus
d’un demi-siècle. Nous devons à la fois faire face au déploiement
d’une vaste offensive raciste, qui stigmatise
les immigrés et en particulier les musulmans mais aussi
les roms, ainsi qu’à une offensive réactionnaire contre
les droits des femmes qui s’appuie, entre autres, sur les
courants religieux les plus réactionnaires.
En tant que parti, nous devons être en permanence capables
de prendre en charge l’ensemble des oppressions
combinées (de classe, de genre, liées au racisme …) que
subit l’immense majorité de la population et de proposer
des formes de solidarités croisées pour construire l’unité
et la solidarité des opprimée.e.s et des exploité.e.s.
Nous sommes anti racistes ET féministes. Nous refusons
de hiérarchiser les oppressions. Nous mesurons toujours
les conséquences concrètes de nos positionnements
pour toutes et tous les opprimé.e.s.
En effet notre projet est d’unifier sur un programme anticapitaliste,
antiraciste, écologiste, internationaliste et
féministe l’ensemble des opprimé.e.s et des exploité.e.s,
au delà des divisions de genre, d’origine ou de religion.
Nous ne menons pas un combat contre la religion ; on
peut être croyant et militer au NPA. Cependant, le NPA
ne peut sembler favoriser telle ou telle religion ou faire
le choix d’organiser certaines catégories de la population
en tant que membres de telle ou telle communauté
religieuse. Plus généralement, le NPA ne pratique aucune
autocensure s’agissant de la critique des religions,
des pouvoirs religieux et des conceptions ou pratiques
réactionnaires qu’elles véhiculent. Il refuse de faire dépendre
sa pensée d’un dogme quelconque ou d’une vérité
révélée. Il considère que le changement de société
est le produit du combat commun que nous menons sur
terre.
La laïcité est partie intégrante de notre programme. C’est
un élément essentiel pour rassembler les opprimé.e.s et
les exploité.e.s dans un même combat sur des objectifs
communs. Elle permet d’ouvrir dans la société un espace
de citoyenneté partagée et d’imposer des droits
qui bénéficieront également à toutes et tous. Dans la
société, elle s’oppose à toute aide de l’Etat aux religions
et à leurs « appareils » comme à toute ingérence des religions
dans les affaires de l’Etat et elle garantit la liberté
d’exercice des cultes et la libre expression de toutes et
tous (croyant.e.s, athées, agnostiques). Elle est le complément
indispensable du principe d’égalité de tous les
citoyens et toutes les citoyennes. Le NPA ne peut être
identifié à aucune religion quelle qu’elle soit, notamment
via le port d’un signe religieux par ses représentant.e.s.
En sus d’être un signe religieux, le foulard islamique est
une manifestation de discrimination des femmes, revendiqué
comme telle notamment par les secteurs les
plus réactionnaires des religions ou coutumes qui en
usent, et ce au delà du sens que les femmes qui le portent
peuvent lui donner individuellement. Les motivations
individuelles sont évidemment diverses, mais elles
n’annulent pas le fait que le voile se situe dans la longue
tradition patriarcale de la plupart des religions, qui ont
cherché à contrôler le corps et la sexualité des femmes,
pour les assigner à un rôle spécifique et subordonné
dans la société. Cette conception est contradictoire
avec notre projet féministe et démocratique. Dans la société
telle qu’elle est, structurée par les rapports de domination
hommes-femmes, l’oppression que subissent
les femmes voilées ne se résume évidemment pas au
foulard. Souvent issues de l’immigration, elles subissent
le racisme et l’exploitation et doivent se battre comme
toutes les femmes pour prétendre à l’égalité avec les
hommes sur le plan des libertés et des droits, du travail
ou de la sexualité.
Pour ces raisons, notre parti ne peut pas être représenté
par ce symbole qu’est le foulard, ni par un autre signe
religieux ostensible quelle que soit la religion. On ne
peut ni faire le choix ni prendre le risque de le mettre
en avant. L’expérience pratique que nous avons faite en
a été la preuve.
Présentée par Anne, Guillaume, Ingrid (CE)
Motion « Religion, laïcité, féminisme »
Lors des dernières élections régionales, la décision du
comité des quartiers populaires du Vaucluse de présenter
une candidate portant le voile a divisé notre parti et
suscité un large désaveu en particulier parmi le mouvement
féministe.
Le congrès doit permettre de ressouder notre parti
grâce à la transparence des débats et la démocratie.
A l’heure où les classes dominantes cherchent à diviser
les exploité-e-s et les opprimé-e-s en flattant les
préjugés racistes, xénophobes, religieux, où les attaques
contre les femmes se renforcent avec le soutien de tous
les pouvoirs religieux, il nous faut définir une démarche
collective en partant de ce qui nous réunit, « Les principes
fondateurs ».
Le but de notre parti qui conditionne sa politique quotidienne
est l’émancipation de l’humanité, le socialisme.
Fondé sur une conception matérialiste de l’histoire des
sociétés humaines, le socialisme s’inscrit dans le combat
des êtres humains pour parvenir à une maîtrise de
leur vie individuelle et sociale. Il s’appuie sur les acquis
de la science, les conceptions évolutionnistes. Il considère
comme inséparable de la lutte contre l’idéologie et
la morale des classes dominantes la lutte contre un de
leurs instruments essentiels, l’influence des religions, le
créationnisme et ses variantes modernes.
Il place au cœur de son action l’égalité entre tous les
êtres humains quelles que soient leurs origines, l’égalité
entre les sexes.
La laïcité fait partie intégrante de son programme. Elle
considère la religion comme une affaire privée et s’oppose
à toute aide de l’État aux religions comme à leurs
« appareils » comme à toute ingérence des religions dans
les affaires de l’État.
Ce principe de laïcité vaut pour la société dans son
ensemble, il ne s’applique pas mécaniquement à notre
parti, libre association de femmes et d’hommes réunis
par une même conception et perspective, le socialisme.
Ceci dit, le NPA n’est pas « un parti athée », il ne se définit
pas par rapport à la religion. Il est ouvert à des
personnes croyantes. Elles peuvent le rejoindre si elles
en partagent le programme et en connaissent les fondements.
Elles en sont alors membres à part entière, à
égalité de droits. Ces droits sont aussi les devoirs de la
démocratie qui impliquent de respecter les fondements
mêmes de ce qui nous réunit. Cela interdit toute forme
de prosélytisme religieux ou, pour celles et ceux qui sont
appelées à représenter notre parti, d’arborer un signe
religieux visible ou le port du voile, non seulement symbole
religieux mais surtout d’oppression des femmes.
Notre travail politique, notre intervention dans les quartiers
populaires, en particulier au sein des catégories de
la classe ouvrière les plus exploitées issues de l’immigration,
participe d’une conception démocratique, laïque de
la politique, de la vie de la cité. Elle vise à unir les classes
exploitées par-delà les différences d’origine, de philosophie
ou de religion et s’inscrit dans la perspective du
socialisme.
Présentée par Cathy (93), Galia (94), Isabelle (33), Yvan (91)
Motion « Pour un parti de masse à égalité »
Le sens de cette motion et de notre engagement au NPA
est de créer un outil commun capable d’unir les prolétaires,
les exploité-e-s et les discriminé-e-s afin de lutter
et proposer une alternative à ce système barbare et
injuste. Pour cela, il faut œuvrer au rassemblement des
travailleur-euse-s, femmes et hommes, athées, agnostiques
ou croyant-e-s, sans distinction d’origine, pour
mener ce combat perpétuel que Marx appelait « la lutte
de classe ».
Mais c’est un défi immense car la classe ouvrière et
celles et ceux qui subissent les discriminations sociales
et racistes viennent d’horizons, de cultures et d’histoires
différentes. Les rassembler dans un même parti
doit être notre projet. Cela suppose un effort considérable
pour faire tomber les barrières, les préjugés et les
incompréhensions que le système ne cesse d’attiser et
d’exploiter dans le but de nous diviser et d’empêcher nos
résistances. Lutter contre ce qui nous divise aujourd’hui
comme hier est indispensable : souvenons-nous des
luttes de nos ancien-ne-s, contre l’esclavage, le sexisme,
le fascisme, le racisme...
Notre pays connaît une montée de la peur de l’autre qui
traverse toute la société, y compris notre parti. Nous
devons être vigilant-e-s à ce que celles et ceux qui sont
déjà mis-e-s à l’écart dans la société ne soient pas aussi
discriminé-e-s dans le parti. Pour cette raison, il faut se
garder de sélectionner ou hiérarchiser les formes d’oppressions.
Nous devons apprendre à nous connaître, à
nous respecter et à nous accepter malgré les choix philosophiques
ou religieux des un-e-s et des autres. Le
NPA doit être ouvert à toutes et tous du moment que les
militant-e-s partagent le projet politique défini dans les
principes fondateurs. Donc il est contraire à nos valeurs
de refuser l’adhésion à un ou une camarade du fait de sa
culture, de sa confession ou de sa philosophie.
Au sein du NPA, tous les adhérent-e-s doivent avoir les
mêmes droits et le même traitement, quelque soit leur
apparence ou leur croyance : droit de représenter le parti
lors des élections, dans des réunions publiques ou dans
nos cortèges. Ce principe d’égalité ne doit souffrir aucune
exception. Il ne doit pas y avoir de sous militant-es,
mais des adhérent-e-s à part entière et des modalités
démocratiques pour désigner leur dirigeant-e-s et leur
représentant-e-s.
Le parti ne doit pas céder au rouleau compresseur de
la société et à son tour produire de la discrimination.
Assumer notre identité plurielle est la seule voie pour
rassembler une classe ouvrière plus diverse que par le
passé et aller vers un parti de masse.
Proposée par le comité populaire d’avignon (84)
Motions soumises au vote du congrès sur les thèmes « laïcité, religion, féminisme »
Motion 1
La liberté de pensée, de critique (y compris celle des
religions) et d’expression sont considérées par le NPA
comme des droits inaliénables. Le NPA lutte pour développer
l’exigence de laïcité : condamnation des liens
privilégiés que Sarkozy veut rétablir avec la hiérarchie
catholique, traitement équitable de tous les cultes par
l’État, fin du concordat en Alsace-Moselle, arrêt des subventions
publiques à l’école privée. La société que nous
voulons bâtir sera laïque, c’est-à-dire qu’elle garantira
la séparation entre les institutions religieuses d’un côté,
les administrations et pouvoirs publics de l’autre. Elle
garantira parallèlement le libre choix des individus, et le
droit, privé comme public, à la pratique religieuse dans
le respect des principes laïcs.
Motion 2
Notre parti est un lieu de développement de la pensée
critique, de respect de l’autonomie des approches
scientifiques, sans limite de vérité révélée. Le NPA considère
que les croyances en son sein (en particulier les
croyances religieuses), quand elles existent, sont du ressort
du seul choix individuel, respecté comme tel.
Motion 3
Les aspects principaux de l’oppression des femmes sont
la division sexuée du travail, les discriminations dans
l’entreprise ou dans la vie politique, la double journée
de travail, le cadre de la famille patriarcale, les violences
dans le cadre domestique, au travail, dans la rue, etc. La
lutte intransigeante contre toutes les formes de sexisme,
d’inégalités et de violences faites aux femmes, pour le
droit des femmes à disposer de leur corps (avortement et
contraception libres et gratuits), pour le développement
de services publics de qualité, pour une organisation de
la société qui combatte l’oppression des femmes et la division
traditionnelle des tâches, est partie intégrante de
notre programme. Nous dénonçons aussi les pressions
exercées sur les femmes au nom de la religion. Ainsi
le voile est un instrument de soumission des femmes
utilisé sous diverses formes et à diverses époques par
les trois monothéismes, même si certaines femmes qui
choisissent de le porter ne lui donnent pas ce sens. La
lutte des femmes contre leur oppression est un aspect
essentiel de la lutte contre la domination capitaliste. Il
n’y aura pas de socialisme sans libération complète des
femmes. Et la libération des femmes, notamment des
milieux populaires, nécessite la fin du règne de la loi du
profit et l’existence d’une nouvelle société fondée sur la
satisfaction des besoins sociaux.
Motion 4
Le NPA condamne le développement du racisme et de
l’antisémitisme, arme dont les classes dominantes usent
plus que jamais dans le développement de la crise actuelle
du capitalisme et qui s’étend à un racisme d’État.
La stigmatisation spécifique de l’Islam parmi les religions
y joue un rôle grandissant.
ou
Il condamne le rôle grandissant de l’islamophobie dans
ce cadre.
Se débarrasser du racisme suppose que les mobilisations
et les mesures radicales contre toutes les formes de racisme,
de xénophobie et les discriminations qui en découlent
soient à la hauteur du poison distillé au sein de
la société. Égalité des droits entre français et immigrés,
dont le droit de vote, liberté de circulation et d’installation
et régularisation de tous les sans-papiers.
Motion 5
Un militant ou une militante manifestant une croyance
religieuse peut, comme tous les autres adhérents-tes,
postuler à la candidature pour représenter le parti lors
d’élections. Le congrès considère qu’une décision positive
à ce propos nécessite que sa croyance religieuse
soit sans ambiguïté secondaire comparativement à l’engagement
qui est le sien dans le cadre des luttes sociales.
En ce qui concerne les élections d’impact national,
présidentielle et législatives, le CPN devra trancher
en dernière instance.
Présentées par Fadela (QP13), Marga (QP13 et CPN), Nico (QP13), Samy (CPN)
Amendements
Il s’agit d’amendements aux 5 motions présentées par
Fadela (QP13), Marga (QP13 et CPN), Nico (QP13), Samy
(CPN) – appelées motions FMNS. Pour faciliter la lecture,
sont publiées ci-dessous non les amendements mais les
motions dans leur intégralité, telles qu’elles résulteraient
de l’intégration des amendements proposés.
Motion 1
La liberté de pensée, de critique (y compris celle des religions)
et d’expression sont considérées par le NPA comme
des droits inaliénables. Le NPA lutte pour développer l’exigence
de laïcité : condamnation des liens privilégiés que
Sarkozy veut rétablir avec la hiérarchie catholique, traitement
équitable de tous les cultes par l’État, fin du concordat
en Alsace-Moselle, arrêt des subventions publiques
à l’école privée. La société que nous voulons bâtir sera
laïque, c’est-à-dire qu’elle garantira la séparation entre
les institutions religieuses d’un côté, les administrations
et pouvoirs publics de l’autre. Elle garantira parallèlement
le libre choix des individus, et le droit, privé comme public,
à la pratique religieuse dans le respect des principes laïcs
– c’est-à-dire assurant le droit d’expression des croyances
dans l’espace publique, y inclut le port du foulard.
Motion 2
Notre parti est un lieu de développement de la pensée
critique, de respect de l’autonomie des approches
scientifiques, sans limite de vérité révélée. Le NPA considère
que les croyances en son sein (en particulier les
croyances religieuses), quand elles existent, sont du ressort
du seul choix individuel, respecté comme tel.
Motion 3
Les aspects principaux de l’oppression des femmes sont
la division sexuée du travail, les discriminations dans
l’entreprise ou dans la vie politique, la double journée
de travail, le cadre de la famille patriarcale, les violences
dans le cadre domestique, au travail, dans la rue, etc. La
lutte intransigeante contre toutes les formes de sexisme,
d’inégalités et de violences faites aux femmes, pour le
droit des femmes à disposer de leur corps (avortement et
contraception libres et gratuits), pour le développement
de services publics de qualité, pour une organisation de
la société qui combatte l’oppression des femmes et la
division traditionnelle des tâches, est partie intégrante
de notre programme. Nous dénonçons aussi toutes les
idéologies et pratiques de contrôle par les pouvoirs patriarcaux,
religieux ou athées, des choix vestimentaires
des femmes.
Le voile a été utilisé sous diverses formes et à diverses
époques par les trois monothéismes comme instrument
de soumission des femmes et reste imposé aujourd’hui
par certains régimes et courants intégristes. Nous dénonçons,
avec toutes les femmes musulmanes qui revendiquent
leur autonomie de choix et de jugement, y
compris dans leurs pratiques religieuses, cette imposition
du port du voile, avec la même vigueur que nous
dénonçons le dévoilement forcé des femmes visant à
donner une couleur « émancipatrice » à des politiques
racistes ou néocoloniale.
Les résistances croisées à diverses oppressions subies
par les femmes font que le port comme le retrait du
voile sont des choix complexes pour chaque femme
concernée, selon les contextes. On ne peut donc « désigner
» globalement « le » sens du port du voile qui est, en
dernier ressort, celui que les femmes lui donnent.
Nous nous opposons donc systématiquement à la fois au
voile imposé et à son interdiction. L’axe solidaire unificateur
de notre combat est contre toutes les violences et
rapports de domination, pour l’autonomie de choix des
femmes (favorisé par le droit à l’éducation dans l’école
publique et le droit au travail, ainsi que par l’engagement
dans les luttes pour la remise en cause dans la vie
politique, professionnelle, familiale comme religieuse,
des rapports de domination patriarcaux.
La lutte des femmes contre leur oppression est un aspect
essentiel de la lutte contre la domination capitaliste. Il
n’y aura pas de socialisme sans libération complète des
femmes. Et la libération des femmes, notamment des
milieux populaires, nécessite la fin du règne de la loi du
profit et l’existence d’une nouvelle société fondée sur la
satisfaction des besoins sociaux.
Motion 4
Le NPA condamne le développement de tous les racismes,
donc de l’antisémitisme et du rôle croissant de
l’islamophobie dont les classes dominantes usent plus
que jamais dans le développement de la crise actuelle du
capitalisme et qui s’étend à un racisme d’État.
Nous dénonçons l’instrumentalisation du thème de l’antisémitisme
qui vise à interdire les critiques de la politique
de l’Etat d’Israël et du sionisme. Nous dénonçons
également l’instrumentalisation du thème de l’islamophobie
par les courants et régimes intégristes qui veulent
interdire et réprimer toute critique de leurs politiques –
y compris internes à la religion. Nous sommes pour la
liberté d’expression de ces critiques – donc y compris le
droit au blasphème. Mais nous dénonçons l’utilisation de
cette liberté dans un sens raciste et calomniateur.
Se débarrasser du racisme suppose que les mobilisations
et les mesures radicales contre toutes les formes de racisme,
de xénophobie et les discriminations qui en découlent
soient à la hauteur du poison distillé au sein de
la société. Elles prendront évidemment toute leur force
en permettant l’auto-organisation des populations directement
discriminées – ce que nous ne confondons
pas avec un « communautarisme » fermé : la sortie des
ghettos sociaux imposés se fera dans la mixité des luttes
pour l’égalité des droits entre tou-te-s, quelques soient
le genre, la couleur de la peau, l’orientation sexuelle, la
culture, la religion, le lieu de naissance, la nationalité,
etc. ; et pour la reconnaissance et le respect des histoires
et des apports de chacun-e.
Nous soutenons les revendications religieuses musulmanes
qui s’intègrent dans le cadre de l’égalité des droits et libertés protégés par la laïcité (comme d’avoir des
lieux de prière et d’enterrement permettant la pratique
des cultes, ou encore des associations permettant des
réflexions autonomes sur les pratiques religieuses, ou encore
la prise en compte des grands jours de fêtes) ; mais
nous critiquons l’organisation de ces droits dans la soumission
à des rapports clientélistes, sous contrôle du ministère
de l’intérieur et de la diplomatie de l’Etat français.
Motion 5
Un militant ou une militante manifestant une croyance
religieuse peut, comme tous les autres adhérents-tes,
postuler à la candidature pour représenter le parti lors
d’élections ; dans le cadre de cette activité, il/elle ne
« représente » jamais « une religion », même s’il/elle est
connu/e comme croyant/e : c’est sans ambiguité au titre
de candidat-e du NPA qu’il/elle est présenté/e par le
parti parce qu’il/elle peut illustrer son engagement prioritaire
dans les luttes sociales et locales, dans le cadre
de ses activités publiques. Autre chose est le cheminement
intime de son engagement où la religion peut jouer
un rôle plus ou moins important.
En ce qui concerne les élections d’impact national, c’est
la direction du NPA, à travers son CPN, qui valide, en
dernière instance, l’ensemble des candidatures.
Présentés par Alain P. (CE, CPN, commission MoPal, Paris 13e), Catherine S. (commission internationale, Paris 18e), Dan
O. (CE, CPN, CQP aubervilliers), Fanny G. (CE, CPN, CNiF, Paris 11e), Nora B. (CPN CQP Avignon)