Communiqué de presse - Pour diffusion immédiate
Séoul, 8 novembre 2010
Pour le sommet G20
La société civile n’est pas la bienvenue au G20 de Séoul
Les organisations de la société civile, membre de OWINFS (Our World Is Not For Sale), des syndicalistes et des paysans du mouvement international Via Campesina condamnent le refoulement à la frontière par le gouvernement coréen de sept militants philippins qui avaient pourtant obtenu des visas. Par ailleurs, d’autres militants progressistes d’Asie et d’Afrique se sont vus refuser l’obtention de visa.
La liste de ces personnes, pour la plupart des représentants de la société civile de pays en développement, qui ont été expulsés, était basée de toute évidence non sur le fait qu’ils représentaient une menace ou qu’ils avaient pas le passé été dangereux mais bien dans le but de les empêcher de participer à la critique du G20 organisée par la société civile, en particulier à la conférence internationale organisée par Put People First ! - Korean People’s G20 Response Action.
Un membre du Parlement indonésien, Charles Santiago, a déclaré : « Alors que des activistes critiques à l’égard du G20 et des politiques néo-libérales ont reçu un accueil pour le moins inhospitalié de la part du gouvernement coréen, on déplie le tapis rouge pour quelques 100 PDG qui participeront au G20 Business Summit ».
Le réprésentant philippin expulsé, Josua Mata a ajouté : « Rien ne démontre mieux la vraie nature du G20 qu’en même temps qu’il retient et expulse des activistes du Sud, il se prépare à avoir un dialogue privilégié avec les plus grands PDG du monde. Cela ne fait que confirmer ce que nous disons depuis longtemps : le G20 est anti-democratic et ne s’intéresse pas à améliorer la vie quotidienne des gens ». « Le G20 qui demeure une arène non-élue et non-representative, excluant la majorité des pays en développement et des pays pauvres n’a pas la légitimité de décider des orientations politiques et économiques du monde » a déclaré Yoon Geum Soon, représentant du mouvement internationale, la Via Campesina.
James Tyotyo de la Confédération syndicale sud-africaine (COSATU) a conclu : « Depuis 2008, le G20 n’a rien fait d’autre que de faire des déclarations sans engagements et a failli à donner une réponse coordonnée à la crise économique et sociale. L’avenir du mode de gouvernement économique international doit être mis en débat, au moins dans l’enceinte des Nations-Unies ».
Plus d’informations :
Mr. Lee Changgeun : +82 (0) 10 94 43 92 34
Amélie : +82 (0) 10 6884 2336
E-mail : peoplesg20action.Seoul gmail.com
Website : http://www.putpeoplefirst.kr
Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes au sujet de l’expulsion de militants contre le sommet du G20 en Corée du Sud
Les 11 et 12 novembre prochain, la cinquième réunion du G-20 se tiendra à
Séoul, en Corée du Sud. Composé de 19 nations « développées » et
« émergentes » (États-Unis, Japon, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie,
Canada, Corée du Sud, Russie, Chine, Inde, Indonésie, Argentine, Brésil,
Mexique, Australie, Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, Turquie) et l’Union
européenne, le G-20 a émergé en 2008 comme une nouvelle « super-structure »
visant à arranger le système capitaliste ébranlé par la crise financière,
sans la participation de la majorité des pays « en développement » et
pauvres.
Mais les peuples savent qu’il n’existe pas de solution à la crise sans une
distribution réelle de la richesse et du pouvoir. Dans ce cadre, les
mouvements sociaux à travers le monde ont organisé des contre-sommets du G20
depuis 2008.
Le 8 novembre, Korea Women’s Alliance (KWA) et Korean Women’s Association
United (KWAU), groupes nationaux référents pour la Marche Mondiale des
Femmes (MMF), ont organisé l’Action Genre et Justice contre le sommet du G20
à Séoul afin de débattre de l’invisibilité du genre dans l’agenda du G20, et
pour construire des alternatives féministes à l’architecture du système
financier actuel. La MMF a organisé une délégation représentative des
militantes de la MMF au Pakistan, aux Philippines et au Japon.
Mais le G20 - à travers le gouvernement de Corée du Sud – est intervenu afin
d’éviter tout débat démocratique, en refusant de façon injustifiable des
visas pour les militants progressistes des pays d’Asie et Afrique, et
notamment notre soeur Bushra Khaliq, du Pakistan. Ils ont également expulsé
sept militants philippins, dont notre sœur Nice Coronacion.
"Ces expulsions et refus de visa d’un grand nombre de nos camarades signifie
l’échec du G20 et la lâcheté de ses gouvernements. Refuser d’écouter les
voix des femmes est inacceptable, et nous ne pouvons reconnaître aucune
légitimité du G20 dans ce contexte », a déclaré Fumi Suzuki, de la MMF
Japon.
Comme Jean Enriquez, membre du Comité international de la MMF, le déclare,
« le gouvernement sud-coréen et le G20 se sont révélés comme violant non
seulement des droits économiques, mais aussi des droits politiques". Nous
avons en mémoire le dernier sommet du G20, qui s’est tenu à Toronto, Canada,
en juin passé, où plus de 900 militant/es ont été arrêté/es pour éviter
l’expression de toute voix critique.
Nous, militantes de la MMF, dénonçons les efforts du G20 pour créer et
donner du pouvoir à cette nouvelle « super-structure », comme une tentative
de masquer l’illégitimité des institutions multilatérales, en particulier la
Banque mondiale et le Fond Monétaire International, ainsi que l’OTAN (l’
Organisation du Traité de l’Atlantique Nord). Nous élevons nos voix contre
les fausses solutions aux crises économique, financière, sociale et
politique, et affirmons que la démocratie est impossible tant que la
richesse est concentrée à ce point dans les mains de quelques-uns.
Nos esprits et cœurs sont tournés vers Séoul, car nous savons que là-bas nos
sœurs se battent pour changer la vie des femmes et transformer le monde !
Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche !