Après l’assaut de la Flottille de la liberté par l’armée israélienne en juin dernier, une nouvelle flottille se prépare, avec pour objectif d’atteindre les côtes de Gaza au printemps prochain. Ainsi, quinze à vingt bateaux prendront la mer, pour démontrer que les militantEs de la solidarité avec la lutte du peuple palestinien ne renoncent pas. Au contraire, cette lame de fond se renforce et s’élargit. Plus de 50 nations seront impliquées et navigueront ensemble pour exiger la levée totale du blocus. En France, la campagne unitaire est en marche, rassemblant plus de 70 organisations. Des collectifs se mobilisent, des meetings s’organisent, comme à Montpellier avec la coalition contre Agrexco le 10 décembre. Face à la complicité des institutions internationales et des États, des mouvements sociaux du monde entier, des travailleurs, des jeunes, prennent leurs responsabilités et se mobilisent concrètement afin d’isoler cet État responsable d’un crime contre l’humanité quotidien depuis plus de 1 300 jours et la mise en place du blocus.
Le 1er juin, l’armée israélienne menait un acte de piraterie dans les eaux internationales contre la première Flottille, faisant neuf morts et de nombreux blessés. Les bateaux transportant 10 000 tonnes de matériel étaient saisis par Israël. Les réactions des populations du monde entier et les condamnations qui s’en suivirent déstabilisèrent Israël, mais ne le firent pas céder. Le blocus imposé aux 1,5 million de Palestiniens vivant à Gaza depuis plus de trois ans et demi perdure, asphyxiant l’économie, rendant impossible la reconstruction des bâtiments détruits lors du massacre perpétré par Israël en janvier 2009, enfermant les Palestiniens dans une véritable prison. Le rêve avoué de l’ancien Premier ministre israélien Itzhak Rabin de voir sombrer Gaza dans la Méditerranée fait office de politique pour l’État israélien, avec la complicité de l’Égypte, de l’Union européenne et des États-Unis qui, au delà des condamnations de circonstances, ne prennent aucune mesures lorsque Israël montre qu’il est « capable de péter les plombs ».
À la lumière des victoires de la campagne BDS au niveau international, la deuxième Flottille pour la liberté s’inscrit dans ce mouvement global qui doit mettre fin à l’impunité dont jouit Israël. Elle doit nous conduire à construire et pérenniser le mouvement de solidarité populaire capable d’imposer la fin de l’impunité d’Israël et l’application des droits du peuple palestinien dans la région.
Julien Rivoire
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 81 (09/12/10).
BDS : PROCÈS REPORTÉ À MULHOUSE
Le 26 novembre, s’est tenu un meeting de soutien au douze militants de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) dont le procès devait se tenir à Mulhouse, le 29. Bien que celui-ci ait finalement été reporté pour maladie de l’un des juges, quelque 150 personnes se sont retrouvées le matin même pour un rassemblement devant le tribunal.
La mobilisation en faveur des militants poursuivis pour avoir dénoncé l’impunité d’Israël et avoir appelé au boycott des produits israéliens doit se poursuivre et s’amplifier.
La campagne BDS continuera dans le monde et en France tant que les trois demandes des Palestiniens, en conformité avec le droit international, ne seront pas respectées :
– fin de la colonisation, de l’occupation et démantèlement du Mur,
– droit au retour de tous les réfugiés,
– fin de l’apartheid pour les Palestiniens vivant en Israël, les « arabes-israéliens ».
La campagne BDS appelle au boycott de produits illégaux car étant le fruit d’un crime de guerre. Ces produits ont été condamnés par la Cour européenne de Justice dans son arrêt Brita du 25 février 2010. Ce sont ces produits qui sont hors-la-loi, pas les militants de la solidarité avec la Palestine, qui s’inscrivent dans une tradition de lutte antiraciste et anticolonialiste.
Ce boycott n’est pas une « discrimination », et encore moins une « incitation à la haine raciale », mais un acte citoyen de refus des violations du droit qui depuis plus de 60 ans fondent la politique criminelle de l’État d’Israël.
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 80 (02/12/10).
ATTAQUE DE LA LDJ CONTRE UNE EXPO PHOTOS SUR GAZA
Les nervis de la Ligue de défense juive (LDJ), visages cachés par des cagoules ou casques de moto ont, le dimanche 21 novembre, tenté de saccager la salle dédiée à une exposition de photos sur Gaza au Musée d’Art moderne de Paris.
Les fantassins de la LDJ, coutumiers de la violence physique, apôtres du racisme prôné par le Rabin Meir Kahane créateur de la LDJ, qui justifiait toute violence pour imposer l’ordre sioniste, ont voulu détruire l’exposition photo de Kai Wiedenhöfer, lauréat du prix Carmignac Gestion, catégorie photo-journalisme.
Pour les mercenaires français de Lieberman, Barak, Netanyahu, montrer à Paris la preuve en images des horreurs et des crimes commis à Gaza est insupportable.
En comparant Stéphane Hessel à un serpent dont on doit écraser la tête (Pierre-André Taguieff) ou en appelant à l’interdiction d’une exposition photo, les dirigeants du Crif et les intellectuels inconditionnels du sionisme encouragent les nervis de la LDJ à passer à l’action.
Leur violence et leur intimidation ne nous feront pas taire !
Contre les crimes sionistes, les militantes et militants du NPA, avec l’ensemble du mouvement de solidarité, poursuivront la condamnation des crimes de l’État d’Israël, et porteront les revendications de justice du peuple palestinien.
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 79 (25/11/10).