Tunisie, Égypte, Libye, Yémen, Bahreïn, Algérie, Maroc, Iran..., une vague de mobilisation déferle du Maghreb au Moyen-Orient. Un immense espoir pour les opprimés du monde qui n’a d’égal que la crainte des classes dominantes des pays occidentaux qui ont soutenu et continuent de soutenir les dictatures de ces pays dominés.
Algérie. Les marches pour les libertés démocratiques à Alger et Oran, samedi 19 janvier, ont été agressées par des nervis du pouvoir. Des syndicalistes autonomes ont été arrêtés au nom de l’état d’urgence et Rachid Malaoui, président du Syndicat autonome de l’administration (Snapap) a été blessé et hospitalisé. L’Algérie connaît aussi une vague de grèves dans différents secteurs. Ces conflits portent essentiellement sur les salaires. C’est le cas des greffiers de justice, des agents municipaux, des employés paramédicaux. Toutes ces luttes convergent autour des mêmes revendications : les libertés démocratiques, le partage des richesses et de la rente pétrolière, le départ des colonels et des généraux qui sont les vrais hommes de pouvoir dans ce pays.
Maroc. Dans une vingtaine de villes, des manifestations ont eu lieu dimanche 20 janvier pour la démocratie et contre le Makhzen, l’administration royale qui se sert des richesses du pays comme dans son propre magasin. Plus de 6 000 personnes ont défilé devant le siège du gouvernement à Rabat. Les manifestants réclamaient la dissolution du Parlement et du gouvernement et une nouvelle Constitution dans laquelle, si le roi n’est pas encore remis en cause par tous, il ne jouerait plus qu’un rôle décoratif.
Yémen. Des milliers de manifestants sont rassemblés depuis deux semaines dans la capitale Sanaa et dans d’autres villes. Les rassemblements sont violemment réprimés par la police et les milices armées du pouvoir, tirant à balles réelles et faisant au moins douze morts en une semaine. Le mouvement, initié par l’opposition officielle formée par des socialistes et des islamistes, est devenu beaucoup plus radical depuis que les jeunes chômeurs et les étudiants l’ont rejoint et il réclame maintenant le départ immédiat du président Ali Abdullah Saleh et de sa famille corrompue.
Bahreïn. Les manifestants pour la démocratie occupent de nouveau la place de la Perle, au centre de Manama, la capitale de ce petit territoire pétrolier transformé en terrain de jeu pour milliardaires. Après une semaine de répression violente – au moins six morts et des centaines de blessés – qui avait chassé les manifestants de la place, la police a dû reculer et ils l’ont réinvestie. Le pays est dirigé par des sunnites qui font tout pour transformer ce conflit pour les droits démocratiques et sociaux en un conflit religieux entre sunnites et chiites. Là encore, la révolte n’est pas dirigée par les timides partis d’opposition, mais par la jeunesse insurgée qui suit l’exemple de la Tunisie et de l’Égypte. L’administration américaine prêche la modération, paniquée par le risque de voir remis en cause ses intérêts pétroliers dans tout le Golfe.
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 91 (24/02/11).
SOLIDARITÉ AVEC LES RÉVOLUTIONS DÉMOCRATIQUES ET SOCIALES DANS LE MONDE ARABE
COMMUNIQUÉ DU NPA
La vague révolutionnaire dans le monde arabe avance. En dépit de la répression ignoble à laquelle se livre le dictateur Kadhafi, le peuple libyen continue à se mobiliser avec un courage extraordinaire. Il faut que Kadhafi et sa clique au pouvoir dégagent à leur tour.
Le NPA affirme une fois encore sa solidarité avec les processus en cours. Il participera aux manifestations unitaires qui vont se dérouler samedi dans plusieurs grandes villes et appelle en en faire des succès. Il dénonce l’hypocrisie de Sarkozy et de son gouvernement qui ont soutenu jusqu’au bout les dictateurs, leur ont vendu des armes, ont aidé à la formation des corps de répression.
Le NPA noue des relations avec les mouvements anticapitalistes qui existent ou s’organisent dans ces pays.
Après s’être rendu en Tunisie, Olivier Besancenot se rendra samedi et dimanche en Égypte et assistera au congrès de fondation d’une nouvelle organisation de la gauche radicale égyptienne, résultant de la fusion de mouvements anticapitalistes préexistants avec des groupes de syndicalistes, de militant-e-s du mouvement révolutionnaire.
Paris, le 25 février 2011.