CAEN - Les syndicats FO et CGT demandent l’annulation d’un projet de sous-traitance à l’usine de retraitement des déchets nucléaires Areva de Beaumont-Hague (Manche), « tant qu’a minima le retour d’expérience complet de l’événement japonais n’est pas réalisé », ont-ils annoncé mercredi.
« Une partie des missions du secteur énergie » qu’Areva prévoit de sous-traiter, « consiste à maintenir le refroidissement des piscines et à prendre le relais en alimentation électrique en cas de défaut d’alimentation principale », rappellent les deux syndicats dans un courrier à leur direction.
« Les événements dramatiques survenus au Japon ont, malheureusement, eu des conséquences sur les centrales de ce pays. Les circuits de refroidissement, les réseaux électriques et les systèmes de sauvegarde ont été gravement endommagés », soulignent la CGT et FO, qui ont toujours été opposés à ce projet.
Areva a créé le 10 mars un groupement d’intérêt économique avec Dalkia (filiale de Veolia à 66%) afin de lui confier à compter de 2014 la production et la distribution de l’énergie de l’usine.
Ce GIE a été lancé avec près d’un mois de retard car l’Etat a émis de « sérieux doutes » sur ce projet évoquant « une situation susceptible d’être dangereuse », selon une copie de la « mise en demeure » de cinq pages reçue début février par l’AFP.
Areva, qui a réaffirmé que la sûreté était sa priorité, a toutefois annoncé mi-mars relancer son projet de sous-traitance, l’Etat ayant, selon le groupe nucléaire, « pris acte » des réponses de l’entreprise.
A la suite de cette annonce dans la presse, la direction du Travail a, dans un courrier dont FO a diffusé une copie, écrit à la direction de l’usine pour lui préciser : « ’prendre acte’ ne signifie pas ’donner son aval’. Je vous invite à relire attentivement les nuances de mon courrier du 4 mars 2011 ».
Dans son courrier à Areva, la directrice de l’unité territoriale de la Manche au ministère du Travail, Christine Lesdos, avait souligné que le groupe engageait « pleinement sa responsabilité » avec ce projet : « J’ai pris acte de votre décision de mettre en œuvre le projet de sous-traitance (...) et de vos réponses à notre mise en demeure en souligant que celles-ci engagent pleinement votre responsabilité. »
AFP, 30 mars 2011 16h44